
L E M A R I P O S A ou L E B E N G A L I BL EU.
P L . V.
L e B e n g a l i , BufFon. Fringilla B en galas, Linnæus. Blue-Bellied
finch, Latham.
C et aimable habitant des bords du Niger se trouve non-seulement au
Sénégal, mais encore en Abyssinie, au Gap de Bonne-Espérance, et dans
diverses autres contrées de l’Afrique. Favorisé du rare avantage de
réunir à un plumage très-joli, un chant rempli d’agrémens, il est un des
petits oiseaux de la Zône torride les plus recherchés en Europe. Quoique
très-sensible au froid, il s’acclimate facilement en France, si on a la précaution
de le tenir chaudement la première année. D’un naturel doux,
il se familiarise volontiers, et n’exige , pour multiplier dans nos contrées
septentrionales, qu’une température convenable et un arbrisseau
touffu où il puisse se livrer sans inquiétude à l’éducation de ses petits.
En lui procurant, à l’époque de la mue et à celle des couvées, un climat
artificiel de 20 à 25 degrés, on est certain d’en tirer de nouvelles générations
et d’en jouir sept à huit ans, terme ordinaire de sa vie. Il est vrai que
le Mariposa ressent le besoin de se reproduire, et niche même sous une
température moins élevée ; mais alors les femelles périssent à la ponte, ou
tombent dans un état de souffrance qui ne leur permet pas de couver leurs
oeufs et que suit de près la mort. La chaleur que j’indique leur est donc
de toute nécessité, et d’autant plus indispensable pour prévenir le malheur
de les perdre, qu’elles couvent presque toujours èn automne eten hiver.
On pourroit néanmoins mettre un frein à leurs désirs amoureux et en
retarder les effets, dans cette saison, en séparant les mâles des femelles ;
mais de cette manière on n’auroit à espérer que deux couvées dans
l’année. Ces oiseaux muent pendant une partie de notre été, depuis le
mois de mai jusqu’à celui d’août. Cette maladie, qui n’a lieu qu’une fois
par an, n’apporte aucun changement dans leurs couleurs.
Le mâle est très-attaché à sa compagne : souvent on le voit chanter son
amour auprès d’elle, et, tenant au bec un brin d’herbe, exprimer la
vivacité de ses désirs en frappant du pied la branche sur laquelle il est
posé. Il cherche avec elle les matériaux propres au nid, l’aide à le construire
et partage même les fatigues de l’incubation. Le centre d’un arbrisseau
très-garni de feuilles est l’endroit que préfère la femelle pour y placer le
berceau de sa nouvelle progéniture ; elle lui donne la forme d’un melon,
contourne avec adresse les herbes sèches qui sontàl’extérieur, eten tapisse