
d’amusement. Quand ces petites victimes n’opposent aucune résistance,
et contrefont le mort, ce qui arrive ordinairement , elles en sont
quittes pour la peur \ mais s’il en est autrement, elles y perdent leurs
plumes. Les Diochs n’agissent pas de même entre eux •, ils recherchent
la société des oiseaux de leur espèce, quoiqu’ils paroissent être dans
une guerre continuelle, car ils murmurent et grondent sans cesse *, la
femelle même, quoiqu’accouplée , n’est pas à l’abri des brusqueries du
mâle.
Ces oiseaux placent ordinairement leurs nids sur le même arbre, à
très-peu de distance les uns des autres. Ils le suspendent à l’extrémité des
branches, et le construisent solidement, quoiqu’ils n’emploient que des
herbes desséchées et très-cassantes, auxquelles ils savent donner la souplesse
, l’élasticité et la force du jonc en les enduisant d’une humeur visqueuse
pour les amollir \ ils fixent chaque brin sous leurs doigts, l’aplatissent
avec leur bec , le tordent en tous sens , et le contournent en zigzags
et en spirale. Ils en attachent ensuite trois ou quatre aux rameaux les
plus foibles, les entrelacent les uns avec les autres, pour leur donner plus
de solidité, et pouvoir rapprocher plus aisément les petites branches qui font
la charpente du nid. Ce berceau, l’ouvrage du mâle et de la femelle, qui
ne cessent de se gronder tant que dure le travail, est construit aussi artiste-
ment et de la même manière qu’un petit panier d’osier. Le mâle travaille
en dehors, et sa compagne en dedans, positions nécessaires, puisque pour
parvenir à leur but, ils sont forcés de passer et repasser plusieurs fois de
suite le même brin d’herbe , et de se le renvoyer alternativement jusqu’à
ce qu’il soit tout-à-fait employé. Leurs dimensions sont si bien prises que
l’extrémité des matériaux est toujours à l’extérieur. Le nid est sphérique
en dessus, en dessous , en arrière et sur les côtés, et vertical en devant -,
c’est vers le milieu de cette dernière partie qu’est l’entrée. Quoique ces
oiseaux n’y travaillent que trois ou quatre heures dans la matinée , ils le
font avec une telle activité, qu’ils le portentà sa perfection en moins de huit
jours. Si après une semaine de repos, les femelles ne répondent pas aux
désirs des mâles, ceux-ci détruisent tout l’édifice, et en construisent un
nouveau quinze jours après. C’est ainsi que se sont comportés pendant
la saison des couvées les Diochs que j’ai eus dans mes volières , et je
pense qu’ils en agissent à - peu - près de même dans l’état de liberté.
18 degrés de chaleur sont suffisans pour mettre les mâles en amour,
mais les femelles en exigent 24, sans quoi elles ne pondent point ou elles
meurent à la ponte. Ces oiseaux nichent depuis l’équinoxe du printemps
jusqu’au mois de septembre, époque où ils quittent leur vêtement d’été
pour prendre celui d’hiver.