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L A V E U V E C H R Y S O P T È R E .
P L. X L I.
Fringillà flav optera.
C hez cette espèce de Veuve, comme chez presque toutes les précédentes,
un noir velouté règne sur le plumage du mâle ; il est coupé
d’une manière agréable, par le beau jaune qui brille sur le dos et sur la
partie antérieure des ailes ; cette dernière couleur, mais dégradée presque
jusqu’au blanc, borde en dehors leurs couvertures supérieures et leurs
pennes secondaires. Le bec est noir et les pieds sont noirâtres. La queue
est composée de douze plumes ; les quatre intermédiaires outrepassent les
autres d’environ deux pouces, et sont à peu près égales entre elles ; les
latérales sont disposées par étage et toutes ont une largeur remarquable
relativement à la taille de l’oiseau. Les plumes de la tête et du cou semblent
terminées carrément, et la plupart prennent la forme d’une coquille,
quand l’oiseau les redresse.
Cette Fringille, que j’ai rangée parmi les Veuves d’après la longueur
de ses pennes caudales, a dans son vêtement et dans tout son ensemble
de l’analogie avec le Père noir à longue queue, Loxia macroura, L inn.
Gm. , et le Pinson noir et jaune que les Méthodistes ont mal à propos»
rapporté au Gros-bec de Coromandel, Loxia capensis '. On la recon-
noît facilement dans YYellow-shouldered Oriole de Brovvn, Illustrât,
tab. ii ; mais cet auteur donne au bec trop de longueur et une courbure
qui n’existe point chez l’oiseau en nature. C’est à tort que Latham et
Gmelin font de ce volatile une variété de la Veuve à épaulettes; il suffit,
pour s’en convaincre, de comparer cette dernière et la figure publiée
par Brown.
Je viens de dire que la Veuve chrysoptère présente des rapports avec
le Père noir à longue queue ou le Moineau de Juida ; mais celui-ci en
diffère, si on ne consulte que la Planche enluminée de Buffon, n° i 83,
fig. i ? par sa queue moins longue et par la teinte d’un roux jaune qui
couvre le dos et les petites couvertures des ailes. Ne seroit-ce pas une
faute du coloriste? car Salerne, qui le premier a décrit et fait figurer cet
oiseau, le présente semblable à ma Veuve. Quant au Pinson noir et *
* Ce Gros-bec est de'crit une seconde fois dans les auteurs, comme espèce distincte, sous le nom
de Gros-bec tacheté du Cap de Bonne-Espérance, Loxia noevia, Linn. Gm. Cette méprise est bien
excusable, puisqu’il est alors sous son plumage d’h iver, qui, comme chez les Veuves, est très-différent
de celui d ’été.
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