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partie sablé et en partie couvert de gazon. Au milieu de
cet espace on creuse un petit bassin, dont 1 eau se renouvelle
par le moyen d’un jet, et qu’on a soin de nettoyer
tous les huit jours ; il conviendroit mieux d y faire passer
un petit ruisseau qui tomberoit en cascade et rouleroit
ensuite sur du gravier ; sa fraîcheur toujours renaissante
feroit les délices de ces petits volatiles. Le sable le plus
fin doit être préféré, car ils aiment à s y vanner ; les
grains qu’ils avalent facilitent aussi la trituration des
alimens ; la terre et le gazon toujours vert leur sont
également utiles, parce qu’ils y trouvent des insectes et
des vermisseaux , dont plusieurs espèces nourrissent
leurs petits. On fixe dans la partie sablée un ou deux
arbrisseaux dépouillés de verdure , très - fournis de
branches, et dont la cime atteint le haut de la volière.
Ces arbres conviennent à plusieurs oiseaux qui se plaisent
à suspendre leur nid à l’extrémité des rameaux, et tous
y trouvent des juchoirs pour s y reposer, ce qui procure
le plaisir de les voir sans les inquiéter. Ces arbrisseaux
étant sujets à se gâter promptement, on a soin de les
renouveler à l’époque des couvées. Comme quelques
oiseaux préfèrent de cacher leur nid dans des trous
d’arbres, on place le long et en dedans du massif, des
troncs creusés de distance en distance, à une profondeur
suffisante pour qu’ils puissent y couver ; indépendamment
de ces ouvertures, on met le long de la muraille
de la partie vide de la serre des petits boulins de bois ,
larges en dedans comme ceux que l’on prépare pour les
Serins, mais entièrement fermés , à l’exception d’une
ouverture d’un pouce de diamètre sur le devant de
chaque boulin, aux deux tiers de sa hauteur; le dessus
est bombé et se retire à volonté, afin quon puisse les
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nettoyer plus aisément; on les passe de temps en temps à
l’eau bouillante, pour détruire les insectes qui pourroient
s’y trouver, et qui, sans cette précaution, ypulluleroient
au point de faire périr les petits. On y fixe aussi quelques
boulins ordinaires, dont certaines espèces se contentent.
Pendant la première année , la chaleur de la serre
doit être entretenue à vingt ou vingt-cinq degrés, sur-tout
si les oiseaux arrivent de leur pays natal. La plupart
perdent leurs plumes pendant le voyage, soit par l’effet
de la malpropreté ou de la mue, soit en se battant entre
eux, si l’on néglige de séparer les espèces turbulentes,
soit enfin par l’habitude que quelques-uns contractent,
quand ils sont renfermés trop à l’étroit, de se les arracher
mutuellement lorsqu’elles commencent à pousser ;
la chaleur qu’ils trouveront dans la serre les fortifiera et
hâtera le développement des plumes naissantes. Certaines
espèces de Senegalis ont plus que les autres l’habitude
de se déplumer, et il est difficile de la leur faire
perdre ; pour y parvenir, on met à part ceux qui sont
dépouillés de leurs plumes, jusqu’à ce qu’elles soient
entièrement repoussées, et alors les autres n’y touchent
plus.
La seconde année, on diminuera la chaleur pour les
individus nés en Europe, et dix-huit à vingt degrés suffiront.
La troisième année, on ne leur donnera plus que
celle de nos étés ; mais il sera prudent de l’augmenter à
l’époque des pontes et de la mue, et de la porter toujours
à un degré supérieur pour les autres. En graduant ainsi la
température de la volière, on les accoutumera peu à peu
au froid, et après quelques générations ils le supporteront
aussi bien que les Serins.
Outre les alimens ordinaires, la verdure convient à
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