
DES S ÉNÉ G A L I S . 3i
L E P E T I T S É N É G A L I R O U G E .
P L. X.
O n donne ce Sénégali pour une variété du précédent avec lequel il a
quelqu’analogie dans le plumage ; mais il en diffère spécialement par sa
taille moins forte , sa queue plus courte et presque égale à l’extrémité,
tandis qu’elle est étagée dans le Sénégali proprement di t , et par des
teintes autrement nuancées.
Le mâle a les paupières jaunes -, l’iris blanc -, le bec, la tête, le cou, la
gorge, la poitrine et le ventre rouges : cette dernière couleur borde extérieurement
les pennes caudales, qui sont noirâtres en dedans •, elle est
mélangée de vert sur le dos et sur les plumes anales -, les ailes sont d’un
gris brun et les pieds rougeâtres.
La femelle et les jeunes ontla tête et toutes les parties supérieures brunes-,
la gorge et le devant du cou d’un roux jaunâtre} la poitrine et le ventre
d’un blanc sale -, quelques points blancs sur les flancs (des individus en
sont totalement privés) \ le bec et les pieds rougeâtres.
Ces petits Sénégalis, doux et familiers, ont une telle affection pour les
oiseaux de leur race qu’ils se recherchent sans cesse, et ne se plaisent que
perchés les uns très-près des autres, sur-tout pendant la nuit. Il en est
autrement dans la saison des amours : les mâles et les femelles font alors
une guerre si animée aux individus de leur sexe, qu’on est obligé de les
tenir par paires isolées les unes des autres, à moins qu’ils ne soient dans
une très-grande volière.
Le mâle est rempli d’attentions pour sa femelle, et lui prodigue ces petits
soins, ces tendres caresses qui font du serin le plus intéressant des oiseaux.
Avant de s’unir à sa compagne il se pose près d’e lle, tenant, comme le
Mariposa, un brin d’herbe dans son bec -, il s’élève par petits sauts, frappe
alternativement de chaque pied la branche sur laquelle il est perché, et
chante le prélude de sa jouissance, en répétant plusieurs fois d’un ton vif
et gai sa jolie chansonnette. Dès que la femelle a répondu à son amour il
l’aide à construire un nid $ mais si elle néglige de s’en occuper au gré de
ses désirs, ce n’est plus un amant empressé, c’est un maître qui commande
et qui la poursuit sans relâche, pour la forcer au travail. Ils emploient les
mêmes matériaux que le précédent •, mais les plumes leur sont si nécessaires,
que quand elles leur manquent, la femelle se glisse sous le ventre
des oiseaux qui sont à sa proximité et même sous celui de son mâle et
leur en arrache avec beaucoup d’adresse et de vivacité.