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Grenadins, les Cardinaux O rix, etc. J’indiquerai dans
les descriptions celle qui convient à chaque espèce.
Cette chaleur, qu’on éprouve rarement dans nos contrées
septentrionales, est d’autant plus indispensable pour leur
multiplication, que la plupart font leur ponte pendant
notre hiver. Une serre chaude, soit qu’on la construise
exprès, soit que l’on se serve dune partie de celle destinée
aux plantes, est le local le plus convenable : elle doit
être d’une étendue proportionnée au nombre d oiseaux
que l’on veut faire nicher, et assez grande pour qu’ils ne
puissent se nuire en aucune manière. Le coté du vitrage
sera couvert par un grillage ; et afin d’empêcher les
souris de s’y introduire, on en mettra un autre à très-
petites mailles au travers de la serre, du coté de la porte,
mais assez éloigné de l’entrée pour que plusieurs personnes
puissent y être a 1 aise. Cette séparation aura
une porte également grillée pour communiquer avec
l’intérieur, ce qu’on ne doit se permettre qu’en cas de
nécessité, car rien ne fatigue tant les oiseaux et ne les
porte plus à abandonner leur nid que la fréquentation
des endroits où ils couvent. Le long et en dedans du
dernier grillage, on placera, a quatre pieds de hauteur,
une tablette pour y poser les vases contenant la nourriture
; cette tablette sera disposée de manière qu’on puisse
les mettre et les retirer sans pénétrer dans l’intérieur de
la volière.
Une serre , telle que je l’indique , n’est essentielle
qu’autant que l’on veut faire couver un grand nombre
d’oiseaux ; celui qui n’a que trois ou quatre couples, peut
se borner à les renfermer dans une volière assez grande
pour contenir un des arbrisseaux dont je parlerai ci-après,
en la plaçant dans un local exposé au soleil et échauffé au
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même degré que la serre. Quelques espèces ne peuvent
vivre en société au moment de la ponte ; elles cherchent
à s’emparer du nid des autres, et souvent le détruisent ;
il faut les séparer pendant le temps des couvées, et les
tenir par couple dans de petites volières ; il vaudroit
mieux encore faire plusieurs compartimens dans la serre,
avec des grillages posés de manière qu’on pût retirer à
volonté ces petits mutins après les couvées, pour les
réunir à la grande famille : la disposition des compartimens
doit fournir le moyen de leur donner le boire et le
manger sans entrer dans l’enceinte de la volière.
La serre ainsi disposée et mise entièrement à l’abri de
la gelée, on place dans chaque compartiment des caisses
d’arbrisseaux toujours verts, comme les orangers, les lauriers
et autres arbres en état de supporter une chaleur
au moins de vingt-cinq degrés ; il seroit plus avantageux
de les planter en pleine terre et d’y joindre d’autres
végétaux, en choisissant les plantes grimpantes : plus ces
petits bosquets sont épais et touffus, plus les oiseaux s’y
plaisent, sur-tout les Bengalis et les Senegalis, qui s’y
retirent en tout temps , et préfèrent la partie la plus
garnie de feuilles pour y nicher.
On ne laisse d’espace entre ces bosquets, les compartimens
et la muraille , que ce qu’il en faut pour
pouvoir passer en écartant les branches. Tout autre que
celui qui les soigne doit s’abstenir d’entrer pendant les
couvées dans l’enceinte où sont les arbres, et celui-ci ne
doit le faire que très-rarement, pour ne pas effrayer les
timides babitans de la vobère , auxquels tout porte
ombrage à cette époque.
Vis-à-vis du petit bois , on laisse un espace vide dont
l’étendue occupe le tiers de la vobère , et qui est en