L E P A R O A R E H U P P É .
PL. L X X .
L e Paroare huppé, Buffon. Loxia cucullata.—Crested- dominican
grosbeaky Latham.
L a belle aigrette dont la tête de ce Paroare est décorée, suffit pour
en faire une race distincte du précédent et ne pas le donner, comme
plusieurs ornithologistes, pour sa variété ; il en diffère d’ailleurs par ses
habitudes. On le trouve au Brésil et au Paraguay , où il est rare, mais
non pas à la Louisiane, ainsi que le dit Buffon, parce qu’un individu de
cette espèce lui a été envoyé de ce pays, où sans doute il aura été transporté,
de même que beaucoup d’autres qu’on ne voit qu’en cage dans
l’Amérique septentrionale. Quoiqu’aussi silencieux que le Dominicain,
il est encore plus recherché et mérite cette préférence, car c’est un des
plus beaux oiseaux de volière. Sa huppe est d’un rouge éclatant et composée
de plumes étroites, soyeuses, effilées, dont les plus longues ont près de
quatorze lignes. La même couleur brille sur le reste de la tête et se prolonge
jusqu’au milieu de la poitrine; partout elle est bordée d’une bande
blanche, coupée sur le milieu de l’occiput par une tache grise : les côtés
de l’estomac et toutes les parties postérieures sont également blanches,
à l’exception des plumes extérieures des jambes, qui présentent le même
gris que le dessus du corps et les petites couvertures supérieures des ailes;
cette teinte se rembrunit sur les grandes et sur les pennes alaires et caudales
, dont le bord extérieur est d’un gris clair ; les pieds sont couleur
de plomb sombre ; le bec est pareil et blanchâtre en dessous. La femelle
ressemble au mâle. Cette espèce fréquente les buissons et les haies, qu’elle
parcourt en tous sens sans s’élever à leur cime, et ne se trouve point
dans les bois ni les campagnes. Elle se tient en petites bandes pendant
l’hiver et s’approche alors des maisons rurales où elle vient chercher sa
nourriture jusque dans les jardins. Ce Cardinal vit en Europe aussi
long-temps que le précédent, si on a pour lui les mêmes attentions. Le
millet et l’alpiste sont les alimens qui lui conviennent.
Outre les oiseaux décrits précédemment, il en est encore d’autres
dans les mêmes régions qu’on pourroit aussi familiariser avec notre climat,
mais on en voit peu qui présentent un aussi bel ensemble. Comme ils
ont été figurés dans divers auteurs et que je n’ai pu me les procurer en
nature , j’en donnerai une courte notice pour compléter cet ouvrage.
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