
L E D I O C H .
P L . X X I I E T X X I I I .
L e M o in e au du S é n é g a l , BufFon. Emberiza quelea3 Linnæus.
Black -Faced bunting, Latham.
L a dénomination imposée à cet oiseau par Gueneau de Montbeillard,
ne pouvant être admise , puisqu’il y a dans cette contrée plus d’une
espèce de moineau , je l’ai remplacée par le nom que lui donnent les
Yolofes, peuples qui habitent l’Afrique vers le Cap-Vert. Ce petit oiseau,
que l’illustre coopérateur de Buffon regarde comme une simple variété
de notre moineau , en diffère néanmoins par ses couleurs, par son bec
plus gros , ses pieds plus longs, ses ailes et sa queue plus courtes.
Le mâle, lorsqu’il est revêtu de sa belle livrée, a le front, les joues et le
haut de la gorge noirs \ le dessus de la tête et du cou, le dos et le croupion
d’un brun jaunâtre, pointillé de noirâtre sur le sinciput : le centre des
plumes est aussi de cette dernière teinte sur la nuque et le manteau $ les
couvertures supérieures des ailes, leurs pennes et celles de la queue sont
d’un brun noir $ le reste de la gorge, le devant du cou et toutes les parties
postérieures d’un brun jaunâtre très-clair *, le bec et les pieds rouges. Ces
couleurs, que le mâle porte depuis le mois de mars jusqu’au mois de septembre
, sont remplacées par d’autres qui diffèrent de celles de la femelle
en ce qu’elles sont un peu plus vives et plus foncées. Celle-ci, représentée
PL 2 3 , n’a pas de noir dans le plumage \ sa tête est d’un gris-brun,
le dessus du cou et du corps d’un gris fauve tacheté de brun \ la gorge
blanchâtre. Le devant du cou, le dessous du corps, les couvertures et
les pennes secondaires des ailes sont du même gris que le dos •, les pennes
primaires et la queue brunes et bordées de gris fauve en dehors $ les pieds
d’un brun rougeâtre : le bec est jaune, et passe insensiblement de cette
teinte à la couleur rouge, qu’il conserve durant l’été. Les jeunes mâles
lui ressemblent pendant la première année. Ces oiseaux muent deux
fois par an , aux mois de février et de juillet.
Le Dioch étant d’un naturel querelleur, acariâtre et méchant, on doit
le séparer des espèces douces et tranquilles, telles que les Bengalis, les
Grenadins, les Sénégalis, etc., car il les inquiète de toutes les manières. Il
se fait sur-tout un jeu de les saisir par l’extrémité de la queue et quelquefois
par les plumes de la tête, et de les tenir ainsi suspendus en l’air pendant
plusieurs secondes, en ne cessant de crier tant que dure cette sorte