
HISTOIRE NATURELLE
D E S MALIMBES .
LE MALIMBE HUPPÉ.
PL. X L I I E T X L I I I .
L e M a l i m b e , Buffon, édition de Sonnini. Malimbus cristatus.
O n trouve ce bel oiseau dans le royaume de Congo, situé sur la côte
occidentale de l’Afrique ; mais il n’habite que dans le temps de ses
amours la contrée de Malimbe, dont M. Sonnini lui a imposé le nom.
Si on desiroit l’apporter dans nos régions septentrionales, on éprou-
veroit beaucoup de difficulté, car les Malimbes huppés préfèrent aux
graines les insectes, les baies ou les fruits tendres. Outre les incon-
véniens résultant de ce choix d’alimens, il faudroit, pour les acclimater,
ainsi que les deux oiseaux décrits ci-après, et en tirer de nouvelles générations
, les tenir dans une grande volière, et les faire jouir d’une température
presque analogue à celle de leur pays natal, c’est-à-dire de
28 à 3o degrés de chaleur. Comme cette espèce se plaît et niche sur les
arbres de moyenne hauteur, tels que nos figuiers, il faudroit en planter
plusieurs dans le local qui lui seroit destiné. Elle construit son nid sur
des branches qui forment un triangle, lui donne un contour sphérique,
et en place l’entrée sur le côté : des herbes fines et du coton sont les
matériaux dont elle le compose 5 les premiers, tissus avec art, sont à l’extérieur
, et c’est sur le duvet du cotonnier que la femelle dépose trois à
cinq oeufs grisâtres, dont le mâle partage l’incubation pendant quelques
heures du jour. Ces oiseaux arrivent à Malimbe vers les mois d’octobre
et de novembre, y font leur ponte, n’y séjournent que dans la saison
de la maturité des figues, et n’y reviennent qu’à la même époque 'de
l’année suivante.
L ’aigrette qui s’élève sur la tête du mâle est d’un beau rouge, et composée
de plumes étroites et effilées *, celles de la gorge et de la partie antérieure
du cou sont de la même couleur, et ont à peu près la même coupe
que les plumes dont les mêmes parties sont couvertes chez la Veuve