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Un peut boulin qui n’a qu’une ouverture latérale, et que l’on pose au
bas de la volière, est presque toujours l’endroit que choisissent ces Séné-
galis pour y placer leur progéniture ; et la manière dont ils disposent ce
berceau ne donneroit pas une haute idée de leur industrie à ceux qui
n’ont pas vu le nid construit dans un buisson; mais là ils lui donnent la
forme et à-peu-près la grosseur d’un oeuf d’Autruche, avec une entrée
sur le côté, vers le milieu ; ils en arrangent artistement le contour
avec du gramen et de la mousse entrelacés, « garnissent 1 intérieur de
plumes et du duvet soyeux des plantes. La femelle y dépose quatre ou
cinq oeufs d’un blanc sombre, un peu moins gros que celui de notre Iro-
glodyte; le mâle partage avec elle l’incubation, qui dure treize jours. Les
petits naissent couverts d’un duvet brun ; le père et la mère les elèvent
avec beaucoup de. soins et d’attentions, et leur dégorgent les grains
demi digérés dans le jabot , à-peu-près comme les serins. Ils joignent
à cette nourriture les insectes, particulièrement les chenilles non velues
et les larves, dont ils sont très-friands : ce dernier aliment est indispensable
pour les jeunes, sur-tout dans les premiers jours de leur naissance.
La chaleur convenable aux femelles doit être au moins de a5 degrés
dans le temps des nichées ; cette haute température leur est d autant plus
nécessaire quelles font leur ponte pendant notre hiver : on peut néanmoins
la retarder jusqulau mois de mai, en séparant les males de leurs
compagnes ; mais alors on ne doit espérer que deux couvees, 1 une à cette
époque et l’autre au mois de septembre. Ces oiseaux, qui muent ordinairement
aux mois de juin et de juillet, ne changent de plumes qu une seule
fois dans l’année ; leurs couleurs ne varient plus quand ils sont adultes.
Cette espèce, très-nombreuse au Sénégal, a multiplié à Caïenne depuis
qu’on y a laissé échapper plusieurs individus apportés d’Afrique; mais
elle y est encore très-rare. Il en est de même de l’Astrild et du Bouvreuil
noir et brun qui y sont parvenus par de semblables moy ens.
Pour faire multiplier en France, avec plus de facilité, les oiseaux décrits
dans cet ouvrage et spécialement les Bengalis, lesSénégalis^es Grenadins
et les Loxies fasciées , on doit se procurer beaucoup plus de femelles
que de mâles, afin de pouvoir remplacer de suite celles qui périssent à la
pon
L ’individu dont on voit ici la figure, est né dans mes volières.