le dedans avec des plumes. C’est sur cette couche mollette qu’elle dépose
quatre ou cinq oeufs blancs. L ’entrée du nid est sur le côté ; le bord intérieur
est garni de petites touffes de coton attachées de manière qu en
sortant du nid ces oiseaux les font revenir en dehors, pour en cacher
l’ouverture, et les font retomber avec eux en y rentrant.
Outre l’alpiste, que tousles Bengalis et Senegalis preferent lorsqu .1 est
en épi, le Mariposamangeaussi avec plaisir les graines tendres du mouron,
de la laitue et du séneçon. ' .
Le mâle se distingue particulièrement de la femelle par le croissant
d’un rougepourpré qu’il asur chaque joue. Le dessus de la tète et du cou,
le dos, les couvertures supérieures elles pennes delaile, sont dun gris
rembruni et lustré; le reste du plumage est d’un bleu clair assez brillant,
le bec d’un rouge incarnat très-clair, noirâtre à la pointe et sur les bords;
l’iris d’une couleur de noisette très-vive ; les pieds dun blanc légèrement
nuancé de couleur de chair. Les mâles adultes ont toutes les parties supérieures
d’un gris plus clair, et une bande longitudinale de la même teinte,
s’étend depuis la poitrine jusqu’à l’anus. D’autres portent aussi le même
plumage, mais ils n’ont point de croissans rouges : ce sont les femelles,
selon Bruce et d’autres voyageurs ; et je le pense de même, d après 1 observation
que j’ai faite de ces oiseaux dans leurs amours. Quelques ornithologistes
ont néanmoins une opinion différente. Les uns regardent ces
derniers comme une variété du Mariposa , d’autres comme une espèce
distincte, qu’ils appellent Cordon-bleu.
Mauduyt ( Encyclopédie méthodique ) se fonde sur ce que parmi
les Bengalis qu’on nous apporte vivans, très-peu ont la marque rouge
ci-dessus indiquée comme caractère distinctif du mâle, tandis que s ils
étoient de la même espèce, on devroit les voir l’un et 1 autre en nombre
égal Cet auteur ignoroit sans doute que lorsque ces Bengalis arrivent
directement de la côte d’Afrique, et particulièrement du Sénégal, tous
ou presque tous sont sous les couleurs de leur premier âge , lesquelles
ne diffèrent que par les nuances de celles de la femelle ; qu ils sont dun
gris sale, et n’ont qu’une légère teinte de bleu sur les parties inférieures :
il ignoroit encore que les jeunes mâles n’ont point de croissant sur les
côtés de la tête, et qu’ils ne sont décorés de cet attribut de leur sexe
qu’après la mue. Daudin, qui pense comme Mauduyt, donne Le Vaillant
pour son garant ; mais ce dernier ne se seroit-il pas mépris ? Je suis très-
porté à le croire ; car,outre queBruce, qui a aussi voyagé en Afrique et
observé ces oiseaux dans leur pays natal, assure le contraire, j en ai
possédé un grand nombre, et dans tous les couples le mâle étoit constamment
un Mariposa, et la femelle un Cordon-bleu.