
L ’A S T R I L D ou L E S É N É G A L I R A Y É .
PL . XI I .
L e SÉNÉGALI KA Ï É , Buffon. Loxia Astrild, Linnæus. tVax-bill
Grosbeak s Latham.
C e n’est pas ici le moins intéressant des Sénégalis : gaîté, vivacité,
voix agréable, instinct doux et familier, telles sont les qualités aimables
dont la nature l’a favorisé. Aussi attaché à sa femelle que le Mariposa,
il a pour elle autant d’attentions, et lui prodigue autant de caressei ; né
sous le même climat, il exige en Europe les mêmes soins pour y multiplier
et y vivre 8 à 9 ans.
On rencontre cette espèce non-seulement sur la côte occidentale de
l’Afrique, mais encore à l’Ile-de-France, d’où l’on a apporté l’individu
qui est ici figuré. Son plumage est rayé transversalement de brun et de
gris, depuis l’origine du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, excepté sur
la gorge et les joues qui sont totalement de cette dernière teinte; les raies
sont très-fines sur la tête, plus larges sur les couvertures supérieures des
ailes et de la queue, plus distantes les unes des autres sur les pennes
secondaires des ailes, presque effacées sur les pennes caudales intermédiaires
, où le brun domine, et nullement apparentes sur les latérales, si
ce n’est à l’extérieur des deux premières de chaque côté ; toutes sont
noirâtres et les pennes alaires brunes. On remarque une nuance rosée,
mais très-foible, sur le ventre ; les plumes anales et les couvertures inférieures
de la queue sont noires ; le bec est rouge ; l’oeil est placé au
milieu d’une bande de la même couleur, qui part des coins de la bouche
et se termine vers l’occiput ; les pieds sont noirâtres.
Les oiseaux de cette espèce ne se présentent pas, dans toutes les contrées
qu’ils habitent, sous un vêtement entièrement pareil. Les dissemblances
qu’on observe dans les nuances de leurs couleurs ne peuvent
cependant pas être attribuées à la différence du sexe, puisqu’on voit des
mâles et des femelles sous le même plumage. Les uns ont le dessus du
corps plus ou moins rembruni que le précédent, d’autres l’ont plus ou
moins rougeâtre ; des individus n’ont point de raies sur la tête ; dans
plusieurs les plumes de l’anus et celles du dessous de la queue sont de
la même teinte que le ventre.