
HISTOIRE NATURELLE
DE S F R IN G I L L E S .
L E G R E N A D I N .
P L A N C H E S X V I I E T X V I I I .
L e G r e n a d in , Buffon. Fringilla granatina, Linnæus. Brasihan
finch* Latham.
L ’ e r r e u r qu’a faite Edwards en indiquant le Brésil pour la patrie
de cet oiseau, a été copiée par Buffon et plusieurs autres naturalistes. Le
Grenadin ne se trouve point en Amérique, mais en Afrique, dont g
habite la côte occidentale depuis le pays des Yolofes jusqu’au Cap de
Bonne-Espérance. La douceur de son naturel, les agrémens de son
ramage, la gaîté de ses mouvemens, joints à 1 élégance de ses formes et à
l’éclat de ses couleurs, font de cette Fringille un des plus beaux ornemens
de nos volières j mais, plus délicate, plus sensible au froid que les Bengalis,
elle ne peut vivre long-temps dans nos régions septentrionales, si, pendant
les froids, elle n’a pour demeure un local où la température soit toujours
élevée au moins à 16 degrés. L’intérieur d’un arbrisseau touffu est l’endroit
dont la femelle fait choix pour y construire son nid ; elle le place h quatre
ou cinq pieds de hauteur, et fait entrer dans sa composition des herbes
sèches, de la mousse et le duvet des plantes. Le mâle partage avec elle ce
travail et celui de l’incubation. Notre hiver étant leur saison d’amour,
on doit, pour faciliter la ponte, porter à cette époque la chaleur de leur
prison à 3o et 32 degrés , sans quoi la femelle périt dans ce moment
critique pour tous les oiseaux , ou elle ne répond pas aux avances du
mâle ; celui-ci montre lui-même peu d’ardeur s’il n’a point un climat qui
puisse exciter ses désirs amoureux.
Le Grenadin se nourrit de millet, d’alpiste et d’insectes mous ; ce
dernier aliment ne lui convient que pour élever ses petits. Il ne subit
qu’une mue par an et souvent il meurt de cette maladie, si alors il est