
H I S T O I R E N A T U R E L L E
enfin, un trait noir se fait remarquer à l’origine de la gorge. Tel est le
mâle figuré dans la PI. i. Le même en habit d’hiver, PI. 2, a le dessus de
la tête et du corps, les côtés du cou et le croupion bruns ; les plumes qui
recouvrent la queue en dessus d’un rouge rembruni ; le front, les joues et
la gorge, à son origine, d’un jaune faible avec une teinte rouge ; le devant
du cou d’un gris blanc lavé de jaune sale; la poitrine, le ventre, les
couvertures et les pennes des ailes d’un brun plus foncé que sur la tête ;
le ventre et le dessous de la queue noirs ; les flancs, les couvertures supérieures
de la queue et quelques pennes secondaires piquetés de blanc.
Des individus ont encore des points pareils sur les côtés du cou ; d autres
ont des teintes plus ou moins foncées; le plumage de plusieurs ressemble
à celui des jeunes ; quelques-uns ont la poitrine et le ventre noirâtres ; sur
d’autres les couleurs sont tellement mélangées pendant la mue, qu’on ne
sauroit en donner une idée parfaite ; enfin, sur le même oiseau, et d une
année à l’autre, elles varient dans leurs nuances, et les mouchetures ne
conservent pas toujours la même position.
La femelle mue aussi plusieurs fois, et chaque mue est accompagnée
d’un changement dans les couleurs et dans la distribution des points ;
mais sa livrée est en tout temps moins éclatante que celle du mâle.
Une température élevée à ving-cinq ou trente degrés, des arbrisseaux
toujours verts et touffus sont nécessaires à l’Amandava, si on désire de le
faire multiplier en Europe ; mais lorsqu’on ne veut que l’y conserver , il
suffit de le tenir en hiver dans un appartement où le froid ne puisse
pénétrer ; cependant à son arrivée, on doit, pour l’acclimater, lui
procurer au moins une chaleur de quinze à dix-huit degrés ■ , et même
un peu plus forte, s’il est en mue ou dépouillé d’une partie de ses plumes.
L’alpiste est la graine à laquelle cet oiseau donne la préférence. Il se plaît
volontiers avec les différentes espèces de Bengalis et de Senegalis, pourvu
que le nombre n’en soit pas trop grand; mais il a de la répugnance à vivre
avec d’autres races. La femelle est douée d’une faculté rare dans les oiseaux;
elle exprime ses désirs amoureux par un ramage qui n’est pas sans agrément
, quoique moins fort et moins varié que celui du mâle. Ce Bengali vit
ordinairement, en captivité, sept à huit ans ; mais on peut prolonger son
existence, si on a l’attention de le préserver du froid, principale cause de
sa mort, et de celle de tous les petits volatiles de la zone torride.
Les figures qui représentent l’Amandava sous deux plumages différens,
sont d’après deux individus vivans que possède M. de Launay, sous-
bibliothécaire du Muséum d’Histoire naturelle.
1 Echelle de Reaumur.