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ils n'ont pu éviter des erreurs et ne savoient se rendre raison des diiFérences que la cause
première établit entre les genres d'un même ordre.
Au défaut des connoissances dont il est question, Blair a commis de grandes bévues
dans la description de ces parties. Les détails qu'il nous en a laissés sont aussi défectueux
que les figures. C'est à tort qu'il borne le nombre des os du carpe à six, et qu'il
fait monter à six celui du métacarpe. Aussi voit-on six doigts aux extrémités antérieui
es du squelette, figure i , planclie X. Il ne seroit pas tombé dans ces erreurs s'il eût
mieux observé la nature, ou bien s'il eût fait dessiner ces parties avant de les faire
bouillir.
Perrault a mieux décrit le carpe et ses deux rangées d'osselets tout-ù-fait analogues à
ceux de l'homme. Daubenton n'a pu que répéter la description d e Sûn prédécesseur.
L'auteur a représenté sur les planches XVI et XVII les osselets da carpe dans leur connexion
naturelle avec le radius et le cubitus, ainsi que dépourvus des ligamuus qui en
cachent le contour. L e scaphoïde et le sémi-lunaire sont articulés avec le radius ; le cunéiforme
tient au cubitus, et le pisiforme occupe la place hors du rang. Le trapèze, le
trapezoïde, le grand et l'unciforme composent la seconde rangée. L a face extérieure de
ces osselets est extrêmement âpre et raboteuse dans les vieux sujets pour faciliter l'insertion
des fibres ligamenteuses qui les maintiennent.
Le métacarpe aussi ne présente que cinq o s , mais celui du pouce est muni d'un osselet
surnuméraire dont aucun auteur, avant M. Camper, n'a fait mention. Il tient au trapèze
par des ligamens et se trouve indiqué en L . Z. figure i de la planche XVI. C'est sans
doute celui que B k i r a pris pour un sixième doigt ; mais il ne forme, au contraire, qu'un
support de plus qui aide à soutenir le poids du corps de l'éléphant, et semble unique
dans ce quadrupède.
Il y a plusieurs osselets sésamoïdes dans les tendons des muscles fléchisseurs ou à l'articulation
des phalanges: Perrault les a comparés à de petites rotules qui servent au même
usage que celles du genou. Ces osselets facilitent le mouvement des muscles et peuvent
être considérés comme de petites poulies.
Les os des doigts sont composés de trois articles, excepté ceux du pouce qui n'en
présente que deus. Il s'ensuit qu'il doit y avoir cinq ongles aux palmes; quoique les
doigts paroissent extrêmement courts, ils sont néanmoins parfaits, mais presque entièrement
cachés sous la peau épaisse qui les enveloppe. L a semelle très-dure qui les réunit
en dessous imite, en quelque façon, la forme d'un sabot et ressemble à celle du cliameau.
L'intérieur en est rempli d'une pulpe élastique, ainsi qu'on l'observe aux pieds de
l'homme et des quadrupèdes en général.
L a forme des plantes approche de la circulaire : les doigts du milieu, un peu plus
longs que l'index et l'annulaire, occupent les extrémités du diamètre antérieur.
Perrault ( i ) est tombé dans l'erreur touchant le nombre des phalanges, puisqu'il n'en
a compté que deux dans les doigts sans exception. Daubenton (2) n'en donne qu'une
seule au pouce et deux aux autres doigts, ce qui n'est pas d'accord avec la nature : aussi
le nombre des ongles varie chez les auteurs. Il n'y en avoit que trois dans l'éléphant du
Cpngo, et seulement quatre dans nn autre sujet examiné par ces académiciens. Il paroît
que la callosité des semelles avoit tellement défiguré les palmes de celui de Versailles
qu'il n'étoit plus po^ible d ' y reconnoitre la forme des ongles, et cette diUbnnité ne ca-
: pas moins les plantes dans la figure do Perrault ; de.sorte que les ongles y
(1) Mt moirN pour «r
(2) buücu. Il^t.
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D ' U N É L É P H A N T M A L E. G9
suivent une direction contraire; aussi s'est-on trouvé obligé de remédier à cet inconvénient
douloureux en coupant ces excroissances calleuses du vivant de l'animal.
Aristote ( i ) avoit très-bien observé la forme des doigts de l'éléphant ; mais il est surprenant
qu'il ne lui attribue pas d'ongles. Pline ( a ) , en copiant presque mot à mol le
sens d'Aristote, ajoute que les ongles de l'éléphant ressemblent plutôt à des griiTes.
Gillius donne aussi cinq ongles aux palmes, ainsi que Stukeiej-. Klein (3) a donné une
très-bonne description des extrémités ; il a rangé l'éléphant dans le nombre des animaux
pourvus de véritables ongles.
On voit, en comparant les figures 3 et 4 avec les figures 5 et 6 d e l à planche X V I ,
que le diamètre et les proportions des palmes dilTèreni essentiel le mon i de ceux des
plantes ; la largeur étant plus considérable dans les premières, au lieu que la longueur
des dernières surpasse la mesure des palmes. Adanson (4) fait approcher cette dernière
à un pied et demi pour les éléphans adultes. La palme décrite par Sparrmann n'étoit
pas aussi grande, par conséquent c'étoit celle d'un sujet beaucoup plus jeune.
^ il
(1) Hist, anim., lib. HI, cap. g.
\ï) HUt. nat., Ub.Xl, cap. 101.
(5) (¿uadrupedumdUposUio, de., ;
(t) F'oyage au SttUgal, pag. ;6.