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2-f. D E S C R I P T I O N A N A T O M I Q UE
Le palais plus ampie et les molaires plus épaisses donnoient aux mâchoires une plus
grande largeur, qui ne diffère cependant que d'un quart entre les sujets fossiles et celles
de l'espèce asiatique.
En comparant, an reste, la solidité relative des os dans les fragmens des deux mâchoires
fossiles que j e possède, avec celle des os correspondan« du crâne de deux éléplians
de Ceilan, on observe, de part et d'autre, la même difl'érence en épais-scur qui
caractérise les os des extrémités ( i ).
Résumant en peu de mots les caractères spécifiques de l'espèce fossile nouvellement
décrite, l'on verra qu'elle se' distingue des trois autres :
1°. Par l'extrême solidité de l a charpente du squelette ;
Par des mâchoires plus longues d'un tiers;
3". Par des molaires plus nombreuses, d'une structure moins composée que celles
d'autres éléphans, et enchâssées séparément dans des alvéoles régulièrement cloisonnés
;
4°. P a r une plus grande obliquité de l a ligne faciale, puisqu'enfin il est prouvé qu'avec
des mâchoires si extraordinairement prolongées les molaires ne pénètrent dans les os
maxillaires que de trois ou quatre pouces ; le front doit donc avoir été moins élevé que
dans l'espèce d'Asie, dont les alvéoles ont jusqu'à six ou sept pouces de profondeur, et
dont les couronnes débordent d'ailleurs beaucoup davantage. L'un et l'autre ajoutant à
la hauteur de l'axe vertical de la tète change les proportions du profil.
Rangeant ensuite ces quatre espèces dans une série, d'après Tordre des rapports
qu'on observe dans la structure du squelette, il faudra commencer ;
1°. Par l'espèce éteinte d'éléphans, que Blumenbach appelle primigenius ou primordial
, le mammouth des Russes, dont les molaires sont marquées de nombreux állons,
souvent très-serrés et moins festonnés que dans aucune autre. Cette espèce, qui paroît
avoir été vraiment colossale, avoit les défenses longues de dix pieds; elles paroissent
avoir été rnrmnnrrTiÎTi—>'raAMirtri~n" "" n'a-t-on jamais, que je sache, découvert
de squelette ou c r â n e , sans trouver en même tems des défenses plus ou moins considérables.
L'axe vertical de la téle est fort élevé.
Véléphant des Indes, comme Cuvicr l'a nommé. Cette espèce est répandue par
troupeaux dans quelques parties de l'Asie; la couronne des molaires se distingue, en général
, par des sillons moins étroitement serrés et pjus ondoyans. Les grandes défenses
ne semblent propres qu'au plus petit nombre des mâles. L a taille varie prodigieusement
d'un individu à l'autre. Les proportions de l'axe horisontal de l a tête à l'axe vertical diffèrent
peu dans cette espèce d'avec la précédente.
3°. Véléphanc d'Afrique : ses molaires sont composées de plaques plus épaisses et consc
tjuemment moins serrées ; leurs couronnes marquent des rhomboïdes très-irréguliers.
Les défenses, communes aux deux sexes, parviennent à une grandeur prodigieuse. La
mâchoire supérieure , un peu plus alongée que dans l'espèce précédente, rend la ligne
faciale plus oblique, et les proportions de l'axe horisontal au vertical moins diiFéromes.
4°. L'éléphant à squelette considérablement plus épais, à tête alongée et prodigieusement
lourde, à longues défenses, que Pennant a qualifiéd'cméncam: ses molaii-es,
plus nombreuses, sont composées de trois ou cinq plaques, premièrement hérissées de
tubercules , ensuite marquées d'une double feuille de trè/ie. Le prolongement des
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mâchoires, influant sur l'obliquité du profil, doit avoir singulièrement recliné la ligne
f a c i a l e , en diminuant la hauteur relative de l'axe vertical de la tête.
Cette espèce éteinte, comme la première, avoit plus d'analogie avec l'éléphant
d'Afrique qu'avec celui des Indes ( i ).
(i) Ou pourroit compter, pour cinquième espèce, l'éléplmiiL dont les denu se trouvent à Simore en Lsngnedoc,
près do Trévoux et au, Pérou. Cuvier en afait mention daiu l'extrait de son ouvrage sur les espèces de quadrupède:,
fo^ne», imprimé p.-ir ordre de la classe des aoienees physiques de l'InsUtut national, du 26 brumaire an
IX. Peut-être n'est-ce qu'mie yarictodo l'espèce do l'Ohio? Le savant illuîIre que je viens de citer, la recouuoit
pour en être très-voisiue.
{1) Lch ajKipliyscs zyf;oraatiqucs des os maxillaiiM srmt liraiicuup pliis rpaisic-s; l'intérieur est parlagé
lulisamjil.scl iioml.icux-.s. i.ii largeur de l'us cj\i¡ fui me le Irou suus-orbiluiri- p^ir le bas, est deiix foi» pli
que dausTéli-phanl de Ct-iluii.
foi» plus largu