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l'une et l'autre subissent une altération qui les rendent plus propres à la digestion des
alimens. La couleur du mélange devient alors plus rougeâtre, mais l'épaisseur en est
égale à celle qui se trouve dans le foie.
Le pancréas n'est pas grand i il consiste en un lâche tissu de glandes assez distantes
les unes des autres, dont les tubes séparés communiquent avec un ample conduit commun.
Celui-ci se divise en deux branches, Tune supérieure, dont il a été parlé ci-dessus,
l'autre inférieure, qui aboutit au duodenum, à deux pouces plus bas que l'ouverture de
la vésicule du fiel. L'endroit de son insertion se distingue à l'intérieur de l'intestin par
un mammelon fort épais, représenté en M de la figure i et 2 de la planche VII. La liqueur
qu'elle fournit est également onctueuse, mais d'une couleur moins jaune que la
bile cyslique du grand réservoir cloisonné.
Les observations de Blair sur le pancréas se bornent à quelques remarques sur la longueur
de ce viscère et la capacité du conduit. Cet auteur a trouvé sa liqueur d'un vert
obscur et tenace (i).
Les dimensions de la rate données par les modernes ne s'écartent guère l'une de
l'autre. L'éléphant disséqué par Stukeley (a) avoit cette partie longue de quatre pieds;
celle que Perrault (5} examina n'en avoit que trois ; Gillius (4) trouva ce corps long de
quatre dans un sujet plus petit que les précédens, ce qui prouve que le volume n'est pas
dans une raison directe de la grandeur de ces quadrupèdes. La description que Moulins (5)
a donnée de cet organe est excellente ; il n'avoit que trois pieds et demi de long. Perrault
semble réfuter avec raison le sentiment d'Aristote et de Galien, qui ont trouvé ce viscère
fort petit en raison de la taille des cléphans (C). L'explication très-ample de la
figure I planche VI suiFu-a pour donner une idée de la connexion de la rate avec les
parties voisines.
§. IV.
De la structure des reins et de la vessie.
LES reins se présentent dès que les intestins, le foie et la rate sont séparés du corps.
Lu volume en étoit assez considérable, comme on le voit par les figures i et a de la
planche IV. Les uretères communiquoient avec la vessie entièrement vide et aiTaisée
dans ce sujet. Toutes ces parties, ainsi que les grands vaisseaux sanguins qui remontent
au diaphragme, sont enveloppées d'un péritoine.
Les reins succenturiaux, d'une figure très-alongée, sont coucliés des deux côtés de la
veine cave, à l'endroit de sa bifurcation où commencent les veines Uiaques. Les testicules
adhèrent au milieu des rognons ; les canaux deferens, aussi couverts d'un péritoine
épais, passent entre le rectum et les uretères.
En dégageant les reins de leurs membranes particulières, ils se divisèrent en huit ou
neuf lobes distinctement séparés du côté intérieur, tandis que leurs surfaces extérieures
{))Mem. ofÛK royal Society ahiSged,le.,
vol. V, pag. Soi.
{2) Estay iowarda, tic., pag. 97.
{h)'Mrmoirei pourierfirà Vhhtoirena
irflle des nnimaiix, pag. SsB.
(4) Descriplio nova ehphanli, pa^. 12.
(5) Mem. ofthe royd Soiiety abridgcd, etc., pag. :
(6) Minioireapour servir <i i'histoire naturelle des
D'UN É L É P H A N T MALE. 41
étoient presque réunies. On observe une structure pareille aux reins des enfnns, des b(Bufs,
de l'ours et d'autres mammifères: elle pourroit donc bienne dépendre que de la grande
jeunesse de cet individu ; et il est à présumer que dans l'éiéphanc adulte, comme dans
l'homme formé, la substance des reins devient plus homogène et lisse ù l'extérieur.
Cliaciin des lobes communiquoit par des conduits séparés avec le bassinet, dont la forme
se contractoit à l'origine des uretères.
Les tubes de Bellini n'aboutissent pas à des papilles rénales, comme chez nous, mais
s'appliquent ii des surfaces planes correspondantes et tapissées d'une membrane cribriforme
, autour desquelles ces tubes sont assujettis, pour évacuer les urines dans le bassinet
du rognon.
La substance des reins succenturiaux ne difiere pas sensiblement de celle dos rognons.
La corticale est un peu plus compacte. La substance tubuleuse est plus lâche et remplie
de vaisseaux.
Stukeley (i) compare cette partie aux reins succenturiaux de l'homme. Blair (a) n'a
pas ouvert les rognons ; niais ayant trouvé leur tissu d'une substance continue et le dehors
parfaitement uni, il n'est presque pas douteux que cette conformation diiFéreute ne
dépende d'un âge plus avancé, puisque le sujet qu'il a disséqué avoit au moins dix pieds
de hauteur.
Perrault (5) ne s'est pas étendu dans la description de ces parties : les glandes avec les
lubes, dont il fait mention n'ont pas été observées par M. Camper.
La vessie est attachée à la partie moyenne du bas-ventre par un large ligament composé
de la doublure du péritoine. Il comprend d'un coté l'ouraque, et se fixe d'un autre
au pubis par ses bords postérieurs. Le peu d'épaisseur de ce lien membraneux le rend
transparent dans sa plus grande étendue.
V.
De la cavité du thorax ; des organes de la circulation du sang, et du
diaphragme.
LE rapprochement des extrémitéshuméraies rend la cavité du thorax moins ample.
Les premières côtes sont eiFectivement réunies au sternum sous un angle très-aigu. Le
diaphragme, séparé du péritoine , a peu d'épaisseur; il adhéroit aux poumons par une
membrane extrêmement mince, aussi la plèvre s'y trouvoit attachée s'y fortement qu'on
pouvoit croire que jamais ces parties n'avoient été séparées.
Stukeley (4) a observé cette même particularité dans le sujet qu'il a décrit; mais Blair
a trouvé les poumons dégagés de tous côtés (5).
La capacité des poumons et la grande mobilité des côtes qui en facilite la dilatation,
contribuent à rendre la respiration très-aisée. Un lobe du poumon gauche couvroit la
base du coeur ; comme le côté droit, même les muscles du col, regorgeoicnt d'une plus
(1) lUsay tou-vircla, elc., pag. 97.
(а) .M,m.of the royal Society abridged, eío., vol. V;
(3) Màiwiifi pour servir <i l'histoire 'uiliirelle <le4 a'
(i) /•;««)• toii'anU, etc., p.ig. 9".
(б) Mern. of the royal Socicly abridged, elc., vol. V, pag. 3o5.
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