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3a description A N A T O M I Q U E
d'une creation nouvelle, après le retour du repos, a reproduit ces mêmes e
des formes identiques? Car il est prouvé d'ailleurs, par des comparaisons exactes, que
le plus grand nombre des corps organisés qu'on observe de nos jours ne ressemble pas
aux productions analogues des âges précédens.
Et pour ce qui regarde l'époque de ce funeste événement, elle est de beaucoup postérieure
à la retraite des eaux, qui, pendant une longue suite de siècles, et sans interruption,
couviirent jusqu'aux plus hautes montagnes de la terre. Il n'a donc pas été le
premier qui ait troublé l'état paisible de notre planète.
Des obser\-ations géologiques faites avec soin nous apprennent même qu'un plus grand
nombre de ces catastrophes a précédé le séjour de l'homme ; et si Texpérience des premiers
âges nous a fait connoître une série de ces terribles fléaux, sans que nous puissions
remonter aux causes qui les ont produits, et sans que nous ayons de certitude consolante
sur l'impossibilité de leur retour, alors nous ne pouvons guère compter sur la durée
constante de l'ordre actuellement établi.
D ' U N É L É P H A N T MALE.
C H A P I T R E IV.
De la stmcture des parties internes , et de la génération.
I.
L'éLÉPHANT dont il est question mourut le i6 janvier 1774, dans la ménagerie de
S. A. S. Ms'. le prince d'Orange, et fut envoyé de suite à M. Camper, pour en faire la
dissection. Comme ceiui-ci demeuroit alors à Franeker en Frise, il fallut du tems pour
faire ce transport, que les glaces retardèrent jusqu'au 0 de février. Indépendammenc
de ce délai, l'auteur continua ses recherches pendant trois semaines , sans être incommodé
par l'infection du cadavre , dont la pourriture, à cette époque, n'étoit pas plus
avancée que n'auroit été celle d'autres animaux. On observa cependant vers la fin une
odeur de musc assez pénétrante et particulière à ce quadrupède. II en résulte par conséquent
que si M. Camper s'étoit trouvé à l'endroit où l'individu mourut, il auroit pu
employer trente-six jours à l'examen des parties. Des circonstances aussi heureuses méritent
d'être rapportées, parce que les voyageurs prétendent que le corps de J'éléphant
est plus sujet à la putréfaction que celui d'autres animaux. En Europe même les analomistes
se sont plaints de l'infection subite qui entrava leurs recherches en pareilles occasions.
L'éléphant mort à Cassel en 1780, et disséqué par Soemmering, étoit dans ce
cas, et Cuvier s'est plaint d'un contretems pareU relativement au sujet mort nouvellement
à Paris.
Je ne m'arrêterai pas à la description des moyens dont l'auteur s'est servi pour manier
à son aise et seul une masse aussi lourde, parce que ces détails pourroient ne pas
être applicables à des sujets plus grands et sous d'autres circonstances.
Notre jeune éléphant étoit un mâle : sa plus grande hauteur, prise par le milieu du
dos, égaloit quatre pieds; la croupe n'avoit que trois pieds huit pouces; le sommet de
la tete trois pieds cinq pouces (i).
La longueur, mesurée depuis le museau jusqu'à l'origine de la queue, étoit de cinq
pieds et demi; la plus grande largeur du corps étoit de deux pieds quatre pouces ; les
longueurs de la trompe et de la queue s'étendoient à des mesures égales de deux pieds
Après que le sujet écorché fut couché sur le dos, les muscles sternomastoïdiens se présentèrent
immédiatement à la vue. L'origùie en est diJlérente dans l'éléphant, auquel
manquent les apophyses mastoides du temporal ; ils prennent par conséquent leur origine
des os ,ugaux et descendent des côtés de la mâchoire jusqu'au sternum. Il est donc plus
convenable d'appeler ces muscles sterno-zygomatUiues ou sterno-maxillaires.
(i) 11 est ici iinoiiiou du pigd de Uliiii.