
AZOLLA FILICULOIDES LAM.
Lentilles d’eau rouges.
Fleurit: Juillet—Oct. H-.
PL 1908.
S ystème de Linné: Cl. XXIY. Sect. I. Cryptogames. Filices.
Système n a t u r e l : Cryptogames vasculaires. Ord. Salviniacées.
Caractères gén ér iq u es: Sores parfaitement enfermés par les indusium capsuliformes, deux à deux,
ou par quatre à la feuille inférieure de branches latérales spéciales, plus ou moins entièrement
couverts par les lobes inférieurs en forme de coquille ou de casque, masculins ou femelles, ceux
posés l’un près de l’autre dans la même feuille du même genre ou de genre différent. Dans les
sores masculins se trouvent un grand nombre de microsporanges portés par de longs pédicelles
fixés à une columelle basilaire. Chaque microsporange contient 2 ou 4—8 massules enfermant les
microspores. Dans les sores femelles un unique macrosporange terminal renfermé dans l’indusium,
et ne faisant mûrir qu un macrospore en résorbant la paroi du sporange, de manière qu’à la fin la
macrospore mûre remplit tout 1 espace de l’indusium. Cette spore est entourée par une épispore
très compliquée; elle constitue une couche avec des alvéoles bordées de proéminences annulaires
autour de la macrospore elle-même et dans la partie pointue, du sporocarpe pyriforme, elle se
dispose en 3 ou 3 fois 3 corps curieux désignés par Strasburger comme flotteurs.
Petites plantes flottantes ressemblant des Jungermannia à tiges très ramifiées et à cellule apicale
coupée à deux faces; la ramification est racémeuse, par le développement vigoureux de branches
latérales indéfinies çà et là pseudodichotome. Bourgeons latéraux en concordance avec le nombre
des feuilles ou en plus petit nombre. Feuilles alternantes à deux côtés, insérées sur le côté dorsal
de la tige, en la couvrant plus ou moins, profondément bilobées, les lobes, supérieurs sont plus
distinctement imbriqués et s’émergent de l’eau, les inférieurs soumergés ; au côté intérieur des lobes
supérieurs se trouve une cavité portant une colonie de Nostoc. Racines latérales au côté inférieur
de la tige à l'endroit où prennent naissance les tiges, solitaires ou réunies en faisceaux. Pour la
plupart plantes tropiques ou subtropiques, vivant dans l’eau douce.
Soüsgenre I: Macrospores à trois flotteurs ; poils fins sur l’épispore autour de la macrospore;
massules pourvues de glochides presque sur toute la surface. Bourgeons latéraux apparemment
axillaires, en plus petit nombre que les feuilles.
Caractères spé c ifiq u e s: Epispore à la moitié inférieure de la macrospore avec proéminences
annulaires. Glochides des massules non septées. Lobe supérieur des feuilles pourvu de poils unicellu-
1 aires, à base élargie. Ramifications pour la plupart racémeuses.
E xplic a tio n d e la p l a n c h e : a. Tige coloriée en rouge, b. Tige verte (lieu ombragé), c. Face
inférieure d’une tige. d. Feuille, e. Microsporange, ouvert, f. Microspore, g. et h. Microsporanges.
H a b ita t : La Nouvelle Granade, Bolivia, Pérou, Brasilie, Chile, Patagonie et Californie. Une var.
rubra, dont les glochides des massules sont septées au sommet, se trouve dans la Nouvelle Hollande,
la Nouvelle-Zélande et en Tasmanie.
P ays-Ba s: L’apparition d’Azolla dans notre pays date environ de l’an 1880. Au jardin botanique
de Leide se trouvait cultivée pendant bien d’années l’Azolla caroliniana. Mais les plantes languissaient
et enfin elles étaient menacées par une mort prochaine. A cette époque le jardinier en chef
se procurait de nouvelles plantes dans la manière accoutumée par l’échange de semences entre les
divers jardins botaniques. Il reçut envoyé par lettre de nouvelles plantes de Bonn. Celles-ci se
portaient si bien, qu’elles usurpaient bientôt les autres plantes dans la serre chaude de la Victoria,
de manière qu’il fut necessaire d’évacuer la plupart en les jetant dans l’eau du canal autour du
jardin. Personne n’avait pu présumer que les plantes y persévéraient, et moins encore qu’elles
surviveraient la rigueur de l’hiver. Cependant les réprouvées avaient enduré les fatalités de leur
nouveau milieu, se multipliaient extrêmement, rempliaient bientôt tout le canal et se répandaient
sur les eaux environnantes avec une rapidité incroyable. En 1884 le Rhin près de Leide était couvert
par un tapis épais de ces plantes, qui s’étaient étendues aussi dans les provinces voisines. De quelle
manière nous est venue à côté de cette espèce l’Azolla filiculoides? Probablement importée avec
les poutres ou le bois d’origine américaine, peut être dans le port d’Amsterdam ou de Zaandam.
La même espèce a été introduite par la même manière dans d’autres pays. Par hasard c’était la
dernière espèce, qui fut mise à M. H eu k els et l’examen ne pouvait que décider que c'était l’Azolla
filiculoides. Alors on a pu constater la contradiction entre la Flore de poche de Sur in gar, qui ne
mentionait que l’Azolla caroliniana comme plante indigène et les Flores de H eu k els, qui ne comptaient
dans plusieures éditions suivantes que l’A. filiculoides parmi nos plantes du pays. Cependant
toutes les deux étaient représentants de notre flore adventive, la seconde semble être la plus forte
en opprimant l’autre; de plus elle est introduite de nouveau de temps en temps, comme j’ai eu
l’occasion de statuer dans mon voisinage: Un jour l’Azolla filiculoides se trouvait dans le bassin
près du moulin à scier de M. Sto ffel à Deventer, assez nombreuse et probablement importée
directement de l’Amérique; cependant en cet endroit l’espèce est en voie de disparaître. Aux
environs de Leide les deux espèces se trouvaient ensemble encore longtemps ; aujourd’hui il devient
difficile de trouver l’Azolla caroliniana, ainsi que mon ami F. J. Stru u k en k am p ne me pouvait
procurer que les exemplaires dessinés, trouvés le 21. Août 1913 près de R ijn sbu rg .