
peu OU même ne dépasse pas l a surface du sol; ce sont presque
des plantes acaules, qui émettent une rosette de feuilles autour
de leu r pied (1). Chacun sait que ces feuilles sont trifoliées et
dentées su r leu r contour, tantôt g’iabres et luisantes, tantôt
mates et plus ou moins velues. De l’aisselle des feuilles naissent
les hampes florales, et o rdinairement, à côté d’elles, des coulants
ou filets, sortes de bourg'eons à entre-noeuds très-allongés qui
vont s’enra ciner à une certaine distance du pied. Les fleurs sont
blanches, tantôt hermaphrodites, tantôt unisexuées p a r avortement
total ou complet des organes de l’un ou de l’au tre sexe.
Espèces et variétés. — Les variétés de fraisiers nées de la cultu
re sont extrêmement nombreuses, et il est devenu assez difficile,
p our quelques-unes d’entre elles, d ’e n re c o n n a ître l’espèce;
mais les espèces primitives elles-mêmes se réduisent à sept ou
h u it dont on ü'ouvera plus loin les caractères botaniques.
D’après M. Jacques Gay, qui les a étudiées très-attentivement
et qui a publié ses observations dans les Annales des Sciences
naturelles (21, cesespèces, sont les suivantes :
Le Fragaria vesca (3) (F. vulgaris)., l’espèce la plus répandue
dans le monde et qui est commune à l’Europe, à l’Asie et
à l’Amérique. C’est aussi la meilleure des fraises et la plus parfu-
(1) La lig e des fraisiers n ’est pas simple, comme on serait ten té de le croire au
premier abord; e lle e st au contraire fort compliquée, car e lle se compose d ’uu certain
nombre de rameaux superposés, avec tant de précision que leur ensemble
paraît ne former qu ’un seul e t même axe. C'est la structure que le s botanistes ont
nommée sympode. La hampe, ou les hampes florales (quand il y en a plusieurs), ne
sont que la terminaison d’un rameau qu'un autre rameau- plus jeu n e a supplanté
pour continuer la sympode.
(2) 4« série, tome VIII, p. 183.
(3) Linné a malheureusement substitué au nom le plus anc ien F. vu lg a ris, celui de
F . uesca, qui n e s’applique pas plus à cette espèce qu’aux autres qui sont toutes
comestibles; mais que j e conserve afin de ne pas innover.
mée; mais ses fruits sont des plus petits. Elle a produit diverses
races ou variétés, parmi lesquelles je me b ornerai à c iter le fraisier
des Quatre-Saisons ou de Tous les mois {F. semper florem), mal à
propos nommé fraisier des Alpes, puisque c’est une variété née
probablement dans les ja rd in s et que, dans tous les cas, on n ’a
jamais trouvée à l’état sauvage; cette précieuse race, la seule du
g enre qui fleurisse et fructifie presque toute l’année, a donné
une sous-variété sans coulants, le fraisier de Gaillon, dont la
culture est presque abandonnée au jo u rd ’hui.
k u F . vesca se rattachent encore \e fraisier de Montreuil, oufrai-
sier fressant; le fraisier -à une feuille, plus curieux qu utile; le
fraisier buisson ou sans coidants {F. efflagellis), qui tend à disparaître,
et quelques autres variétés encore qui n ’ont plus d’importance
aujourd'hui. Telles sont le fraisier blanc, le fraisier
double, \e panaché, etc.
2" Le F. elatior, beaucoup moins cosmopolite que le précédent,
quoique répandu dans presque toute l’Europe centrale. Il
est ordinairement dio'ique p a r l’avortement de l’un des deux
sexes, ce qui fait qu ’il est souvent stérile à l’état sauvage; mais
il fructifie dans les ja rd in s lorsque l’on cultive ensemble les
deux sexes, ou lorsqu’on le tient au voisinage d ’autre s fraisiers
qui peuvent le féconder. C’est de lui que sont sorties les nombreuses
variétés connues jadis sous les noms de capitons et de
caprons, et que les Anglais désignent sous le nom de hautbois.
Les fruits de cette espèce ont un e saveur musquée particulière
qui les fait reconnaître, et qui n ’est pas du goût de tout le
monde.
3“ Le F . collina, qui est commun dans l’Europe centrale et
pénètre même assez avant en .Asie. Il se d istingue nettement des
autres fraisiers en ce que ses coulants ne sont habituellement