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peu prolongée quand on a soin de planter les variétés les plus
précoces devant un m u r tourné au midi, et les plus tardives à
l’exposition du nord.
Quand les fraisiers ont fructifié, ils n ’ont plus qu ’une chose à
faire : se reposer, et p a rla reprendre des forces pour fournir une
nouvelle c arrière l’année d ’après. On les y aide par de bons soins
d’entretien, qui consistent à arroser suivant l’état de la saison,
à te n ir la terre propre autour d’eux, à désherber et à re tra n cher
les coulants. A l’entrée de l’hiver, on enlève le paillis et on
le remplace par une couche de terreau ; on a soin aussi de laisser
ju sq u ’au mois do mars les feuilles mortes ou jaunissantes, parce
qu’elles seront un abri contre le froid. A la fin de l’iiiver, on les
enlève; on donne un léger binage et on tient la planche nette
de mauvaises herbes. La fructification de la deuxième année est
plus abondante que celle de la première, parce q u e lle coincide
avec l’époque de la plus grande vigueur du fraisier; elle est
plus forte aussi que celle de la troisième. Cette dernière néanmoins
est encore satisfaisante, beaucoup de pieds môme p o u rra
ient encore donner une quatrième récolte, et bien des j a r diniers
les conservent dans cette vue; mais, comme après la
troisième u n certain nombre de pieds commencent à se dég arn ir
et que les fruits diminuent de volume, il y a un avantage marqué
à renouveler complètement la p lantation. On arrache donc toute
la planche dès que la troisième récolte est terminée.
B. Cuiture forcée du fraisier. — Le fraisier, comme beaucoup
d ’autres plantes, est soumis au forçage partout où ses produits
de primeur peuvent trouver une rémunération suffisante. Les
ja rd in ie rs de Paris forcent habituellement le fraisier des Quatre-
Saisons et un petit nombre de variétés anglaises (Sir Harry,
Elisa Myatt, Princesse royale, Elton, etc.). J ’ai donné plus haut,
d ’après M. de Lambertye, la liste des variétés de race am é ricaine
qui sont les plus avantageuses pour ce mode de culture.
LK f r a i s ie r .
Deux procédés sont en usage pour forcer les fraisiers : l’emploi
du fumier comme source de clialeuip avec accompagn ement
de coffres et de châssis v itrés, et celui du tliermosiphon. Ce dernier
appareil, fournissant le meilleur moyen de forçage, tend a
remplacer le fumier dans les ja rd in s des maraîchers de Pan s,
comme dans ceux des particuliers.
Pour forcer avec le fumier, lorsqu’on ne possédé pas de tlier-
mosiphon, on place, en jan v ie r ou aux premiers jo u rs de fevrær,
des coffres avec leurs panneaux su r des planches de fraisiers
en pleine terre (1); on creuse les sentiers qui entourent les coffres
iusqu’à 0",4b do profondeur, on remplit ces fosses de fumier,
d’abord ju sq u ’au niveau du sol, puis, quelques jo u rs plus tard,
o’est-à-dire dans l a première quinzaine de février, on achevé
ces réchauds eu les élevant à la hau teu r des panneaux des
coffres Pendant la nuit, on couvre les panneaux avec des pail-
laissons; le jo u r, on donne de Pair toutes les fois que le temps
le permet, surtout quand le soleil brille. Les fraisiers entrent
immédiatement en végétation, et leurs fruits commencent a
m û rir dans le courant d’avril. Si à cette époque la te rre était
un peu sèche, on donnerait quelques bassinages. S’il s a g it de
fraisiers américains, on attend pour enlever les panneaux que la
récolte soit terminée ; dans le cas où les fraisiers appartiendraient
à la race des Quatre-Saisons, on les enlèverait vers la fin d’avril,
plus tôt ou plus tard, ce qui n ’empêoberait pas les plantes de
contibuer à fructifier ju sq u ’aux gelées. Les fraisiers américains
ne sont pas non plus épuisés p a r cette récolte anboipee ; on peut
en obtenir au mois d ’août une seconde tout aussi abondante que
la première, à condition qu ’on les laisse se reposer dans l’intervalle.
Pour y parvenir, on les prive d’eau pendant quelque
temps et ju sq u ’à ce qu ’ils soient presque fanés, ce qui arrête
(I) Couliois-Gérard, Ma n u e l p ra tiq u e de culture maraîchère.