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Grosse Sf/créûj Keen’s seedling, Marguerite, Mag Queen, Sir Harry,
Victoria.
Culture dll Fraisier. — Les différentes, races el variétés de
fraisiers n ’ayant pas toutes la même orig“ine , il est évident
q u ’elles ne sauraient être non plus assujetties exactement aux
mêmes méthodes de culture. D’ailleurs, lorsqu’elles sortent des
mêmes sources originelles, elles diffèrent encore plus ou moins
de tempérament, les unes étant très-rustiques ou très-vigoureuses,
les autres l’é tan t pou; celles-ci se faisant remarquer par
leu r précocité; celles-là, au contraire, par leur lenteur à fructifier.
D’un au tre côté, les particularités climatériques des lieux
où on les cultive exercent aussi une influence considérable, qui
amène nécessairement des modifications proportionnées dans
les procédés. On n’a pas de peine, en effet, à comprendre que
la culture ne s au rait être tout à fait la même pour une môme
plante, en Angleterre, en Allemagne, dans le nord et dans le
midi de la F ran c e , toutes contrées qui se disling'uent par de
notables différences de climat. Il n ’y a donc pas lieu do s’étonner
si telle méthode de culture ju g é e bonne en un certain lieu est
déclarée défectueuse ailleurs. Ce que je vais dire de la culture,
du fraisier s’appliquera principalement au nord et au centre de
la France.
A. Cidture naturelle. — Toutes les races et variétés de fraisiers
se multiplient de graines ou de plants enracinés q u ’on
obtient à l’aide de coulants ou filets. Sous ce dernier l'apport,
une seule fait exception : c’est le fraisier de Uaiilon, qui, n ’émettan
t point de filets, ne peut être propagé que de graines ou
d ’éclats de pied; mais nous avons vu plus h au t que ce fraisier
est à peu près abandonné aujourd’hui. La reproduction p a r
graines, à cause de ses résultats incertains, n ’est guère usitée
q u ’en vue d ’obtenir des variétés nouv-elles, sauf pour le fraisier
des Quatre-Saisons, qui se conserve assez facilement par ce
moyen; pour tous les autres, la multiplication ou le renouvellement
des plants se fait surtout par les rosettes ou jets enracinés
qui naissent de coulants.
Dans le cas où l’on voudrait recourir aux semis, le premier
soin à prendre est de choisir de bons porte-graines. Dans toutes
les variétés on donnera la préférence à ceux qui se distinguent
par la fécondité, la bonté on l’excellence du fruit, ou toute autre
particularité à laquelle on trouverait de l'intérêt. On choisira
encore sur chaque porte-graines les fruits les plus beaux. S’il
s’a g it en particulier do la fraise des Quatre-Saisons, c’est au
mois d ’aoùt, plus i|u ’à toute autre époque de l’année, ([u il convient
de recueillir les graines, parce que c’est alors que ce fruit
est dans toute sa perfection. On peut écraser les fruits sur une
plaiicbetle et recueillir en même temps la pulpe et la graine
lorsqu’elles sont sèches; c’est peut-être la meilleure méthode.
D’autres se contentent de pétrir les fruits dans l’eau et d en
séparer la gra in e en décantant ou en passant le tout à travers
un tamis.
On varie sur l’époque des semis. Les maraîchers de P a n s et
des communes environnantes (1) sèment en mars, à exposition
septentrionale ou du moins ombrag-ée. D’au tre s horticulteurs
trouvent plus d’avantage à semer eu mai, ou plus tard, et par
conséquent avec des g-raines conservées de 1 année précédente,
mais il est préférable d ’employer les graines de l’année et
d’opérer en août; la réussite est plus assurée, et les plants
sont assez forts pour être repiqués en octobre. Ce qui domine
(1) Plusieurs villages dos environs de l’aris cullivent en grand le fraisier. Ces cultures
se r encontrenl prinoiiialcraent à Belleville, R om a in ïillo , Bagnolct, Moutrcuil,
Cliatcuaj.Fontcnay-aux-Hoscs, e tc . Les variétés cultivées son t presque e.vclusiïemcnt
les fraises Quatre Saisons, Princesse-Royale, Marguerite, Vicomtesse Héricart de T hury,
Elton, Sir llarry e t quelques autres, qui ont à peu près dépossédé l'ancieime Fraise-
Ananas, dont le marche de Paris était si abondamment pourvu il y a quelques années.
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