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touto la queslion ici, c’esL le temps que les plants de semis doivent
passer en pépinière, où ils doivent acquérir assez de force
pour que l’on puisse, à la fin d ’octobre, les meltre en place et
compter sur leur mise à fruits dans l’année qui suivra. Dans le
Nord, où l’été est c o u rt, il y a u ra avantage à semer de bonne
he u re ; dans le Midi, où le mois d’octobre est encore un mois
d ’été, le semis pourra, au contraire, être retardé. C’est à chaque
cultivateur de jug’er ce q u ’il y a u ra de m ieux à faire, là où il se
trouve, pour obtenir des plants suffisamment formés avant l’hiver.
On sème un peu d ru , su r une te rre convenablement p ré parée;
on plombe, et l’on donne un lég e r bassinage.
Un point très-essentiel dans la culture de toutes les sortes de
fraisiers que l’on multiplie de semis est l’éducation du plant en
pépinière. Suivant l’état de la saison, le semis lève en v in g t ou
trente jours, quelquefois plus tardivement si la terre est froide.
Lorsque le plant a quatre ou cinq feuilles, on le repique, à 12 ou
15 centimètres en tous sens, su r une planche située à bonne
exposition, labourée et engraissée de terreau de couche ou de
fumier entièrement décomposé, mais jamais de fumier frais, q ui
est nuisible au fraisier. Quoique ce repiquage se fasse avec une
certaine rapidité, on tâche de conserver une petite motte au to u r
des racines, ce qui s’obtient en soulevant le plant avec le plantoir
ou tout au tre outil. Communément, à Paris, les ja rd in ie rs
réunissent deux pieds ensemble dans le même trou fait avec le
plantoir. Les jeunes fraisiers sont enfoncés ju sq u ’au collet, et la
terre bien tassée autour de leur pied, et on les bassine immédiatement
à la pomme de l’arrosoir. Si le soleil est ardent, on
couvre momentanément la planche avec des paillassons.
Le but du repiquage des fraisiers de semis est de provoquer
le développement des racines, et l’expérience prouve qu ’effectivement
il en est ainsi. De là un second repiquage qui, à Paris, se
fait habituellement dans les premiers jo u rs de juillet. On lève
les plants en motte et on les remet en pleine terre, à 15 centimètres
de distance les uns des autres, un à un, et non plus deux
ensemble comme au premier repiquage. Si, à ce moment, il
existait déjà des coulants ou môme des hampes rudimentaires,
ce qui arrive quelquefois, on a u ra it soin de les supprimer avant
de replanter le fraisier. On arrose un peu fortement à la pomme,
et on se dispense d ’ombrer, quel que soit l’état du temps. On
renouvellera d'ailleurs l ’arrosage aussi souvent q u ’il sera nécessaire
pour assurer la reprise. Les soins ultérieurs consistent à
désherber, à biner la surface de la planche, et surtout à re tra n cher,
ju sq u 'à leur base, les hampes et les coulants qui ne ta rdent
pas à se développer. On voit que le but de toutes ces opérations
est d’obtenir un plant vigoureux, qui ne s’épuise pas en
productions anticipées et qui conserve toute sa force pour fructifier
l’année suivante.
Dès le milieu d ’octobre, en effet, les pieds de fraisiers ont déjà
une telle ampleur qu’ils commencent à se gêner mutuellement.
Le temps est alors venu de les replanter pour la troisième fois,
c’est-à-dire de les mettre définitivement en place. La nature du
terrain et sa préparation sont ici choses importantes. Autant
que possible on choisit un te rra in à bonne exposition et de
bonne qualité; au besoin, on y ajoute quelque amendement qui
en rapproche la composition de celle de la te rre franche, et su rtout
on y incorpore des engra is très-consommés, toutes choses
qui ont dù être faites quelque temps à l’avance. Si on doit établir
des planches su r le te rra in , on leu r donne U“.30 de la rg eu r,
laissant entre elles des sentiers de 0"'.50. Chaque planche
étant divisée en cinq rang's, on y plante en motte des fraisiers,
à 0'".30 de distance les uns des autres su r la lig n e , et on
arrose plus ou moins suivant le temps. La distance à mettre
entre les plants, telle que je viens de l’.indiquer, est calculée de
manière à ce que les fraisiers étant adultes couvrent de leur