
mesure de la plantation. Les soins ultérieurs consistent à tenir
la planche propre, à arroser sans excès lorsque le besoin s’en
fait sentir, et à retrancher tous les coulants. Vers le 15 septembre
enfin, on met les fraisiers définitivement en place, à des distances
qui varienL suivant les variétés employées, de O^jSO
à 0"',60. Il est évident que celles qui donnent les plus fortes
touffes doivent être plus espacées que les autres.
Une méthode préférable à celle-ci, et qui est recommandée
par M. de Lambertye, consiste à préparer les pieds de fraisiers
un an entier avant leur mise en place. Les opérations ici commencent
au 15 septembre. Ayant choisi un endroit du ja rd in
situé à une bonne exposition, on y place des coffres, et, après
avoir recouvert la te rre de 0"\10 de terreau, ou y plante des
rosettes de fraisiers à 0” ,10 de distance en tous sens. On pose
les châssis sur les coffres et on brouille ou barbouille les vitres
pour atténuer la lumière. En dix à quinze jo u rs les plantes
sont reprises; on enlève alors les châssis, à moins que ne surviennent
de grandes pluies ou de fortes gelées. A p a rtir du
15 novembre (il s’ag it ici du climat de Paris), les châssis sont
replacés s u rJ e s coffres, mais on ne les lient abaissés que pend
ant la nuit. Au moment des gTands froids, on couvre le soir
les vitres de paillassons qu ’on enlève dans la matinée. Dans le
cas où l’on n ’aura it point de châssis, la plantation se ferait à
l’a ir libre, au pied d ’un mur tourné au midi; mais pendant les
grandes gelées le plant serait abrité par une couche de feuilles
sèches ou de paille.
Dans la quinzaine de mars, tous ces plants de fraisiers doivent
être repiqués en pépinière et plus espacés qu ’ils ne l’ont été
ju sq u e-là . Le terrain ayant été convenablement préparé et
amendé ainsi qu ’on doit le faire en pareil cas, les fraisiers y
sont plantés deux par deux, à des intervalles de 0‘”,20. On
arrose et on donne les soins nécessaires. Au 15 ju in , les plantes
étant déjà fortes, on les transplante pour la troisième fois, en
mottes et une à une, sur une nouvelle planche qu’elles occuperont
ju sq u ’à leu r mise en place définitive, c’est-à-dire ju sq u ’au
•15 septembre. Il va de soi que la distance entre les plants doit
être proportionnée à leur taille. On arrose au moment de la
plantation, puis les jo u rs suivants, plus ou moins (selon la
marche du temps). On bine, on désherbe, on donne en un mot
à la pépinière tous les soins indiqués plus h a u t; surtout on
retranche tous les coulants à mesure qu ’ils apparaissent. Enfin,
le 15 septembre arrivé, les fraisiers sont, une fois pour toutes,
plantés là où ils sont destinés à fructifier; et comme ils doivent
fournir trois récoltes de fru its, et par conséquent occuper la
place pendant trois ans, la terre est profondément labourée et
bien fumée d ’engrais bien consommés. Après la plantation,
la planche est couverte d ’une couche de terreau de 0'",02 à 0“',03
d ’épaisseur.
Les fleurs commencent à se montrer aux premiers jo u rs du
printemps. Si on avait à craindre qu ’elles ne fussent détruites
p ar les petites gelées de cette saison, ce qui arrive assez souvent
sous le climat de Paris, on préviendrait cet accident en cou*
vrant la planche de toile ou de paillassons à la tombée de la
nuit. Cette précaution est d’autant plus utile que, chez les fraisiers
américains, les premières fleurs ouvertes sont toujours
celles qui donnent les plus grosses fraises. On a soin aussi de
pailler le terrain, ainsi que je l’ai expliqué plus haut. Rappelons
nous, ce qui a déjà été dit, que ces variétés sont précoces
ou tardives à divers degrés et que l’époque des récoltes diffère
notablemeut d ’une variété à une autre. Dans une culture bien
conduite, on assortît les variétés de telle sorte q u ’on ait des
fruits à cueillir le plus longtemps possible et d ’une manière
continue, depuis l’apparition des fraises les plus hâtives ju sq u ’à
celle des plus tardives. Cette saison des fraises est encore un