94 MANUEL
décrit par Naumann comme le jeune de cette
espèce, ne l’est point, mais doit être classé
avec le Merle aurore (T. auroreus de Pallas);
espèce que je décris plus bas, mais que je n’ai
pas été à même de voir en nature.
Le même auteur est d’avis que le Turdus
dubius de Bechstein , cité dans le Manuel et
chez Naumann comme synonyme de notre
T . atrogularis, n’est pas cet oiseau f mais
qu’il doit former une espèce distincte.
M. Gloger pense que ce Turdus dubius est
le jeune du Turdus Naumannii. Ne pouvant
émettre aucune opinion basée sur la vue des
sujets identiques, je crois rendre service en
offrant ici la description fournie par M. Brehm,
de son Turdus dubius.
Cet oiseau est intermédiaire entre Turdus
pilaris et iliacus, et a leur ressemblance avant
la première mue *. Le dessus du corps est
d’un beau brun olivâtre, mais le croupion
plus clair; bordures roussâtres sur les ailes,
et une bande brune peu distincte sur les yeux ;
* Traduction littérale du texte, que je laisse à comprendre
à ceux qui pourront l’interpréter.
le devant du corps, jusqu’en haut de la poitrine
, est couleur de tan, sans taches sur le
milieu de la gorge, mais avec des stries d’un
brun noirâtre aux côtés ; ces taches prennent
une forme triangulaire sur la partie supérieure
de la poitrine ; le reste des parties inférieures
est d’un blanc terne.
Le plumage du jeune ressemble à celui du
Turdus atrogularisj mais on remarque une
bande jaunâtre au-dessus des yeux.
Des individus sons cette livrée ont été pris
dans les forêts de la Thuringe.
Remarque. Si M. Brehm ne donnait pas dans son gros
volume une si immense série d'espèces ou subespèces
nouvelles, toujours deux , souvent trois , et jusqu’à six ,
distraites de nos espèces adoptées , on pourrait attacher
quelque valeur à des différences dans la forme des
taches et dans l’existence ou l’absence d’une bande
sourcilière ; paais lorsqu’on le voit classer spécifiquement
et isoler chaque légère nuance de teinte ou de
forme de. bec ; lorsqu’il indique tant d’espèces à crgne
élevé et à crâne déprimé, il est bien permis de se défier
un peu des, distinctions qu’il signale comme caractéristiques.
Ajoutez encore : qu’on ne saurait mettre trop de réserve
dans l’admission des espèces présumées nouvelles,