
fiance que méritaient mes descriptions 9
je n’ai pas cru devoir m’en rapporter
seulement au résultat de mes observa-'
tions : m’adressant aux ornithologistes
les plus recommandables, j’ai sollicité de
leur complaisance la critique severe de la
nouvelle édition, et la communication des
observations nouvelles qu’ils pourraient
avoir été à même d’établir. Mes amis ont
répondu à cet appel, et j’en témoigne ici
ma reconnaissance à tous ceux qui ont
bien voulu concourir à cette nouvelle
oeuvre.
Comme j’ai toujours attache beaucoup
de prix aux observations faites sur la nature,
il m’était pénible de prendre la résolution
d’intercaler dans cet ouvrage un grand
nombre d’espèces nouvelles sur lesquelles
il m’avait été impossible de rassembler,
par des observations suivies, des rensei-
gnemens positifs relativement à la manière
de vivre , à la nourriture et au
passage périodique ou accidentel. Mon
intention était de ne publier cette troisième
INTRODUCTION. V
partie qu’après mon retour des voyages
que je projetais dans le tejnps, mais qu’il
m’a été impossible de réaliser. A défaut
de matériaux rassemblés par moi, je présumais
pouvoir atteindre le but désiré en
chargeant un autre à ma place de ces
recherches dans les contrées européennes
encore peu visitées par des naturalistes.
Notre gouvernement, toujours empressé
de souscrire à toutes les vues utiles et
aux tentatives faites dans un but d’intérêt
scientifique, voulut bien me fournir les
moyens de réaliser cette entreprise, et me
laisser le choix de la personne destinée à
l’accomplir.
M. Cantraine, naturaliste très-zélé, et
qui s’était particulièrement voué à l’étude
pratique des sciences naturelles, reçut la
commission de parcourir et d’explorer la
Sardaigne, la Sicile, l’Italie, la Dalmatie,
les îles Ioniennes et la Grèce : après avoir
visité les parties méridionales, il devait
revenir par l’orient en parcourant toute
la Russie européenne, et opérer son retour