fiques y etc., etc., comme s’il eût en effet
enrichi la science d’une découverte importante
! L ’amour-propre flatté, le droit,
qu’assez généralement on se fait, de passer
l’éponge sur le nom de ses devanciers, et
de dire, au moyen d’un mihi ou d’un no-
bis en lettres majuscules : A moi la cargaison!
fait très-souvent donner la préférence
à la coupe générique.
De ce désordre apparent peut naître
un ordre'désirable. Un autre Linnée, un
Pallas , un Cuvier s’emparera quelque
jour de ces nombreux matériaux, et rappellera
sous sa bannière tant d’opinions
différentes dirigées vers un but commun :
celui d’élever sur une base plus solide
l’édifice méthodique du système de la nature.
Pour faciliter les études dirigées vers ce
but, j’aurais presque dit pour rendre le
travail possible, il faut avoir sous les yeux
tout ce que la nature morte peut nous
fournir comme premier moyen de recherche.
Les musées d’histoire naturelle formés
dans les siècles passés peuvent être
considérés plus comme collections de curiosités,
que sous le rapport d’établisse-
mens scientifiques *. On a su mieux ap-
* Les ménageries et les collections d’histoire naturelle
doivent probablement leur origine au fanatisme
religieux des peuples de l’antiquité; toutes leurs pensées,
concentrées dans le culte, les portaient à consacrer
à leurs divinités les objets les plus remarquables de la
nature. Les sanctuaires furent les premiers dépôts où le
voyageur remit sous la garde des prêtres , et comme un
hommage rendu aux dieux, les objets rares qu’il avait
rapportés. Le Talève ouporphyrion était én grande vénération
chez les Grecs et les Romains. Les oies du Capitole
sauvèrent Rome menacée. L'ibis et le chat, révérés
dans les temples des Égyptiens, jouirent après leur mort
de l?honneur d’une sépulture distinguée. Les sectateurs
de Brama honorent particulièrement un singe du genre
des Semnopithèques (Ventelle). Une espèce d’aigle {Falco
ponticerianus ) obtient des soins assidus dans les temples
hindous ; le crocodile (biporcatus) est l’objet d’une dévotion
particulière à Java. On croit retrouver sur quelques
médailles antiques les indices de ces actes religieux.
Nous savons que des poissons étaient suspendus au temple
de Neptune ; des ^bois de cerf décoraient celui de
Diane. Le Carthaginois Hannon consacra ainsi dans le
temple de Junon une peau de gorgone, qu’on peut
soupçonner être la dépouille de quelque grand singe
P artie III®. c