
par le nord. Seulement une bien petite
partie, la moins intéressante de ce plan de
campagne scientifique, a pu être réalisée :
les dissensions, les troubles dans le Levant
, et les événemens politiques qui ont
étendu leur fatale influence sur nos contrées,
jadis si florissantes par l’industrie
et par le commerce, ont mis un terme à
la munificence du gouvernement, et ont
fait ajourner à des temps plus propices
une entreprise qui n’a pu être poussée que
jusqu’à l’Adriatique.
J’avoue aussi que l’arrangement systématique,
ou plutôt la coupe du système
en genres, m’a tenu long-temps en suspens.
Il coûte sans doute bien peu de
faire des genres 5 nous en voyons les
preuves chaque jour, tout le monde s’en
mêle \ une nouvelle coupe n’est pas plus tôt
proposée, qu’elle est déjà suivie d’une
série de genres nouveaux, le plus souvent
établie, seulement, sur l’examen des dépouilles
des animaux.
Ma manière de voir dans cette partie
de l’étude diffère peut-être assez de celle
qu’on semble vouloir mettre à l’ordre du
jour, pour que je puisse me permettre de
communiquer mes idées à ce sujet. Je
dois répondre avant tout à ceux qui me
supposent en opposition aux coupes
méthodiques plus nombreuses que celles
proposées par Linné et ses disciples.
Le naturaliste suédois, fondateur de la
classification méthodique, s’il vivait de
nos jours, aurait dû conformer son échafaudage
artificiel aux progrès rapides que
les connaissances ont faites. Linné, secondé
de son vaste génie, n’aurait pas
composé le Système de la nature s’il eût
eu de son temps, sous les yeux, les matériaux
immenses qui nous environnent,
et qui s’accumulent de jour en jour davantage
autour de nous \ ce grand homme
aurait senti la nécessité de concentrer ses
idées dans l’enceinte plus limitée d’une
seule des classes des trois règnes de la
nature, qu’il put embrasser toutes dans un
temps où l’étude de cette science n’en était