
où il est fait mention des voyages périodiques
des oiseaux de nos contrées, on
peut ajouter que, le plus grand nombre de
nos oiseaux erratiques va passer les hivers
rigoureux au-delà de la Méditerranée \ pas
précisément à cause de l’intempérie de la
saison, mais parce que la nourriture qui
convient à leur appétit n’est plus aussi
abondante dans cette saison. Quelques espèces,
le plus souvent rares dans nos contrées
méridionales et orientales, y sont très-
abondantes à certaines époques, et ne se
montrent souvent point pendant plusieurs
années de suite, parce que les animaux qui
leur servent de pâture manquent totalement
, ou bien n’ont point opéré leur migration
périodique ou accidentelle vers
nos côtes méridionales ou dans nos contrées
orientales $ ce «ont particulièrement
ces oiseaux, ordinairement sédentaires en
Afrique et en Asie, qui se dirigent plus ou
moins avant vers le centre de l’Europe,
suivant que les insectes dont ils se nourrissent
, se trouvent entraînés par les vents
ou par d’autres causes accidentelles vers
nos contrées*, c’est aussi par des causes
semblables que les oiseaux aquatiques du
pôle quittent en hiver leur demeure et se
transportent hors de leurs limites naturelles
, vers des contrées qu’ils n’ont point
l’habitude de visiter périodiquement. On
sent que l’apparition d’individus isolés hors
des limites habituelles sont des cas extraordinaires
, dus à des coups de vent, et
indépendans de la migration accidentelle
de l’espèce.
Les oiseaux de passage proprement
dits * , particulièrement ceux qu’on est
dans l’habitude de désigner sous le nom
d’oiseaux terrestres, vont directement du
nord au sud \ tandis que les échassiers et
les palmipèdes voyagent dans la direction
du nord-ouest au sud-est} les premiers,
à l’exception d’un petit nombre, se ren-
* On peut poser en fait que les jeunes et les vieux
voyagent toujours séparément, le plus souvent par des
routes différentes.