
dans le Manuel, et termine son mémoire
par des exemples de mue individuelle,
pris, il est vrai, sur des sujets captifs *,
mais qui servent nonobstant de preuve
certaine de la manière dont la mue s’opère
chez les oiseaux qui changent périodiquement
de robe, ou dont les couleurs
du plumage prennent plus d’éclat, et sont
altérées aux différentes périod es de l’année,
* U faut toujours se défier plus ou moins des observations
prises sur des sujets soumis à la captivité, parce
que la mue ne s’opère pas aussi régulièrement qu’en
liberté. J’en ai recueilli plusieurs preuves sur des oiseaux
fissipèdes et palmipèdes, même sur des rapaces. Il
arrive que si l’individu captif est revêtu de la livrée du
jeune âge, on le voit passer péniblement à l’état du plumage
intermédiaire, sans qu’il se revête jamais delà
livrée propre à l’adulte libre ; quelques rapaces et le
goéland à manteau noir m’en ont fourni des exemples.
J’ai vu des goélands à manteau bleu et à pieds jaunes
n’opérer leur mue parfaite d’adulte qu’en quatre , cinq
ou six années. Voilà pourquoi il ne faut rien conclure de
bien positif sur des observations faites d’après des oiseaux
de ménagerie, "lout dépend des soins qu’on leur donne,
de la liberté qu’on leur accorde , et de la nourriture
qu’on leur offre.
sans donner lien à une chute totale ou
partielle du plumage.
On peut classer le changement qu’éprouve
le plumage sous cinq rubriques
différentes.
i° Les plumes changent totalement de
couleur sans qu’elles tombent, et seulement
par l’action de leur accroissement
progressif combiné avec leur usure par le
bord extérieur. Ceci a lieu chez tous ces
oiseaux qui, ne muant qu’une fois, sont
cependant revêtus, à l’approche de la saison
des noces, d’une livrée différente de
couleur de celle qu’ils portent habituellement
passé le temps des pontes et après la
mue d’automne.
2° Les plumes éprouvent seulement une
légère usure à leur bord extérieur ; lorsque
ces bordures, ordinairement de teinte
blanchâtre, roussâtre ou brunâtre clair,
sont disparues, on voit paraître la couleur
plus foncée, le plus souvent noirâtre , du
milieu de la plume. Les petits oiseaux insectivores
et granivores sont dans ce cas.