
XL1V INTRODUCTION,
dent en Afrique en passant la Méditerranée.
Les naturalistes du siècle passé ont
déjà fait cette remarque; Pallas, Hassel-
quist, Catesby, Forskal, Spalanzani, Bar-
tram et autres en parlent ; Pline en avait
fait l’observation avant eux, mais seulement
sur un nombre très-limité d’espèces.
Les observations des voyageurs modernes
qui ont parcouru le nord de l’Afrique,
servent a le confirmer; et les envois que
le musée des Pays-Bas a reçus de Tripoli,
des vallées du Nil, même du Sénégal, sont
des preuves matérielles de la migration
périodique d’Europe en Afrique; tandis
que, parmi les objets rassemblés en Es-
pagne , en Sardaigne, en Sicile et dans les
contrées du Levant, se trouvent des oiseaux
qui viennent accidentellement ou périodiquement
du nord de l’Afrique, et ne dépassent
point en Europe les chaînes de
la Sierra et de l’Apennin.
Un fait incontestable, plus difficile à
expliquer, est celui de l’existence simultanée
d’un très-grand nombre de fissii
n t r o d u c t i o n . xlv
pèdes, de pinnatipèdes et de palmipèdes
dans le nord, sous l’équateur et dans les
zones tropicales de notre globe, où ces espèces
très-nombreuses se multiplient,
ont leurs migrations limitées et leur apparition
périodique, sans qu’on puisse remarquer
la plus légère disparité dans les
formes des parties principales ; il y a seulement,
et très-rarement, de légères nuances
différentielles dans les teintes du plumage,
marqué d’ailleurs des mêmes taches et
d’une distribution parfaitement semblable
des couleurs de leur robe, laquelle est su-
jette, sous ces températures très-disparates,
aux mêmes mues périodiques que dans nos
climats. Des comparaison^ nombreuses
établies sur des échassiers de nos contrées
européennes, du midi de l’Afrique , des
îles Sondaïques, de la nouvelle Guinée
et du Japon , ne m’ont pas offert de différence
marquée ; au contraire, dans le plus
grand nombre des espèces tuées à des distances
si grandes et sous des températures
si différentes, il y a même identité par