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3oB L E S M A C H A B É E S .
§. IV. M artyre du sixièm e. D iscours de la mère.
18. Après celui-ci,ils menèrent au supplice le sixième ; et lorsqu’il
étoit prêt de mourir, il dit : Ne vous trompez pas vainement
vous-même ; car si nous souffrons ceci, c’est parce que nous l’avons
mérité, ayant péché contre notre Dieu ; et ainsi nous nous sommes
attirés ces fléaux si épouvantables.
19. Mais ne vous imaginez pas que vous demeurerez impuni,
après avoir entrepris de combattre contre Dieu même.
20. Cependant leur mère, plus admirable qu’on ne le peut dire,
et digne de vivre éternellement dans la mémoire des bons, voyant
périr en un même jour ses sept enfans , souffroit constamment
leur mort, à cause de l’espérance qu’elle avoit en Dieu.
ai. Elle exhortoit chaciin d’eux avec des paroles fortes dans Ta
langue du pays, étant toute remplie de sagesse; et alliant un courage
mâle avec la tendresse d’une femme,
2.2. Elle leur disoit: Je ne sais comment vous avez été formés
dans mon sein ; car ce n’est point moi qui vous ai donné l’ame,
Fesprit et la vie, ni qui ai joint tous vos membres pour en faire
un corps:
23. Mais le Créateur du monde, qui a formé l’homme dans sa
naissance , et qui a donné l’origine à toutes choses, vous rendra
encore l’esprit et la vie par sa miséricorde, en récompense de ce
que vous vous méprisez maintenant vous-même, pour obéir à sa
loi.
§. V. D iscours de la mère au septième de ses fils .
24. Or Antiochus croyant qu’on le méprisoit, et voyant toutes
les insultes qu’il avoit faites à ces jeunes hommes,devenues inutiles,
comme le plus jeune de tous étoit resté, il commença non
seulement à l’exhorter par ses paroles, mais à l’assurer avec serment
, qu’il le rendroït riche et heureux; qu’il le mettroit au rang
de ses favoris , et lui donneroit toutes les choses nécessaires, s’il
vouloit abandonner les lois de ses pères.
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£0. Mais ce jeune homme ne pouvant être ébranlé par ces promesses
, le roi appela sa mère, et l’exhorta à inspirer à son fils des
Sentimens plus salutaires.
26. Après donc qu’il lui eut dit beaucoup de choses pour la persuader,
elle lui promit d’exhorter son fils.
27. Elle se baissa en même temps pour lui parler, et se moquant
de ce cruel tyran, elle lui dit en la langue du pays : Mon fils, ayez
pitié de moi, qui vous ai porté neuf mois dans mon sein , qui vous
ai nourri de mon lai t pendant trois ans, et qui vous ai élevé jusqu’à
l’âge où vous êtes.
28. Je vous conjure, mon fils, de regarder le ciel et la terre, et
toutes les choses qui y sont renfermées, et de bien comprendre
que Dieu les a créées de rien, aussi-bien que tous les hommes.
29. Ainsi vous ne craindrez point ce cruel bourreau ; mais vous
rendant digne d’avoir part aux souffrances de vos frères, vous
recevrez de bon coeur la mort ; afin que je vous reçoive de nouveau
avec vos frères dans cette miséricorde que nous attendons.
§. VI. D iscours du septième. Son martyre.
30. Lorsqu’elle parloit encore , ce jeune homme se mit à crier:
Qu’attendez-vous de moi ? Je n’obéis point au commandement du
ro i, mais au précepte dé la loi qui nous a été donnée par Moïse.
31. Quant à vous , qui êtes l’auteur de tous les maux dont on
accable les Hébreux, vous n’éviterez pas la main de Dieu.
32. Car pour nous, c’est à cause de nos péchés que nous souffrons
toutes ces choses :
33. Et si le Seigneur notre Dieu s’est mis un peu en colère
contre nous pour nous châtier et nous corriger, il se réconciliera
de nouveau avec ses serviteurs.
34. Mais pour vous, qui êtes le plus scélérat et le plus abominable
de tous les hommes, ne vous flattez pas inutilement par de
vaines espérances, en vous enflammant de fureur contre les serviteurs
de Dieu.