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, 5. E t H n’attend pas de même p ou r nous p u n ir , que nos péchés
soient montés à le u r comble. I HH HH
,6 . Ains i il ne re t ir e jamais sa m isé r icord e de dessus nous e
parmi les maux dont il a fflig e son p eup le p o u r le ch â t ie r , ,1 ne
Uband^nne^point. M ^ ^ ■ H p o u r l ’in s tru c tio n des
le c te u r s , il faut rep ren d re maintenant ma narration.
§. I I I . Générosité du sain t v ieilla rd E léa \a r.
,8 Eléazar , l’un des premiers d’entre les docteurs de la loi,
qui étoit un vieillard d’un visage vénérable , fut presse de mange
de la chair de pourceau, et on voulo.t 1 y.contra,ndrè en lui
n a v ran t la b ouche p a r fo rc e . . ^ .
, o Mais lu i , p ré fé ran t u n e m o r t p leine de g lo ir e a u n e v ie
c r im in e lle , alla volontairement e t de lu i-meme au supplice. wmmmm ■ H 9H 6 9 ?" HH et demeurant ferm e dans la p a tie n c e , il ré so lu t de ne rien fa n e
con tre la lo i p o u r l’amour de la vie.
? “ Î Ceux qui étoientprésens .to u c h é s d’u n e ,n ,u s te compassion
h cause de f ancienne amitié qu’ ils avoient p o u r l u , , le p r ir en t à
t a r t e t le su p p liè ren t de t ro u v e r bon qu’on lu , ap p ortâ t des
viandes dont il lu i é to it permis de m a n g e r , afin qu on put fe in d re
q'u’U avoit mangé des viandes du s a c r ific e , selon le commande-
■ E t H f le sauvât ainsi de la mort. I ls usoient donc de ce tte
espèce d’humanité à son é g a rd , p a r un e lfe td e l’ancienne affection
« Mais {louî^lui il commença I cons idére r ce q u e demandaient
de Mi un â g e e t une v ieilles se si vénérable ces ch e v eux blancs
qu accompagnaient la gran d eu r d’ame qu, lu , e to it n a tu r e lle , e t
l e u e Vie innocente e t sans tache qu’ il avoit menée depuis son
enfan ce : e t il répond it a u s s itô t , selon le s ordonnances de la lo i
sainte établie de D ie u , qu’il aimoit mieux descendre dans le tom-
b e a u , que d e consentir à ce q u’ on lu i proposait
L E S M A C H A B É E S . 3o5
24- Car il n’est pas digne de l’âge oii nous sommes, leur d it-il,
d user de cette fiction, qui seroit cause que plusieurs jeunes
hommes, s’imaginant qu’Eléazar à l’âge de quatre-vingt-dix ans
auroit passé de la vie des Juifs à celle des païens,
25. Seroient eux-mêmes trompés par cette feinte dont j’aurois
usé pour conserver un petit reste de vie corruptible; et ainsi j’atti-
rerois une tache honteuse sur moi, et l’exécration des hommes
sur ma vieillesse.
26. Car encore que je me délivrasse présentement des supplices
des hommes, je ne pourrois néanmoins fuir la main du Tout-puissant
, ni pendant ma vie, ni après ma mort.
27. C’est pourquoi mourant courageusement, je paroitrai digne
de la vieillesse où je suis ;
28. Et je laisserai aux jeunes gens un exemple de fermeté,en
souffrant avec constance et avec joie une mort honorable pour le
culte sacré de nos lois très-saintes. Aussitôt qu’il eut achevé ces
paroles , on le traîna au supplice.
29. Et ceux qui le conduisoient ayant paru auparavant plus
doux envers lu i, passèrent tout-d’un-coup dans une grande colère
à cause de ces paroles qu’il avoit dites, qu’ils attribuoient à
orgueil.
30. Lorsqu’il étoit prêt de mourir des coups dont on l’accabloit,
il jeta un grand soupir, et il dit: Seigneur, qui avez une science
toute sainte, vous connoissez clairement, qu’ayant pu me délivrer
de la mort, je souffre dans mon corps de très-sensibles douleurs ;
mais que dans l’ame je sens de la joie de les souffrir pour votre
crainte.
31. Il mourut ainsi , en laissant non seulement aux jeunes
hommes , mais aussi à toute sa nation , un grand exemple de
vertu et de fermeté dans le souvenir de sa mort.
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