velle maison, est appliqué à en régler toute la structure; et qu’un
peintre cherche seulement ce qui est propre à l’embellir, on doit
juger de nous de la même sorte.
3i. Il est en effet du devoir de celui qui compose une histoire,
d’en recueillir les différentes matières , de les raconter dans un
certain ordre, et de rechercher avec un grand soin les circonstances
particulières de ce qu’il raconte.
3a. Mais on ne doit pas trouver mauvais, que celui qui fait un
abrégé, affecte d’être court dans ce qu’il écrit, et qu’il évite de
s'étendre en de longs discours.
33. Nous commencerons donc ici notre narration, et nous finirons
notre préface ; car il y auroit de la folie d’être lùng avant que
de commencer une histoire, et d’être court dans l’histoire même.
C H A P I T R E III .
§. I. Simon fa i t donner avis h Séleucus de s’ emparer des trésors
du temple,
i. L a cité sainte jouissant donc d’une paix parfaite, et les lois y
étant aussi exactement observées, à cause de la piété du grand-
prêtre Onias, et de la haine qu’il avoit dans le coeur contre tout
mal ;
2. 11 arrivoit de là que les rois mêmes et les princes se crpyoient
obligés d’avoir pour le lieu saint une grande vénération , et
prnoient le temple de riches présens ;
3. Ensorte que Séleucus , roi d’A sie , faisoit fournir de son
domaine toute la dépensequi regardoit le ministère des sacrifices.
a. Mais Simon, qui étoit de la tribu de Benjamin, et qui com-
mandoit à la garde du temple, s’efforçoit de faire quelque entreprise
injuste dans la ville, malgré la résistance qu’y apportoit le
prince des prêtres.
jj. Et voyant qu’il ne pouvoit vaincre Onias, jl alla trouver
Apollonius.
Apollonius, fils de Tharsée, qui commandoit en ce temps-là dans la
Célésyrie et dans la Phénicie.
-6. Il lui déclara qu’ily avoit dans Jérusalem des sommes infinies
d’argent ramassées dans un trésor; que ces sommes étoient immenses
et destinées pour les affaires publiques, et non pour la
dépense des sacrifices ; et qu’on pourroit bien trouver le moyen de
faire tomber tous ces trésors entre les mains du roi.
7. Apollonius ayant donné au- roi cet avis qu’il avoit reçu touchant
cette grande quantité d’argent, le roi fit venir Héliodore qui
étoit son premier ministre, et l’envoya avec ordre de faire transporter
tout cet argent.
§, 11. Héliodore est envoyé a Jérusalem pour s’ emparer des
trésors. Affliction generale.
8. Héliodore se mît aussitôt en chemin, comme pour visiter les
villes de Célésyrie et de Phénicie, mais véritablement dans le
dessein d’exécuter l’intention du roi.
9. Etant arrivé à Jérusalem, et ayant été reçu dans la ville par le
grand-prêtre, avec toute sorte d’honnêteté, il lui déclara l’avis
qu’on avoit donné au roi touchant cet argent, et le vrai sujet de
son voyage, et il demanda si ce que l’ on avoit dit étoit véritable.
10. Alors le grand-prêtre lui représenta que cet argent étoit en
dépôt dans le temple ; que c’étoit la subsistance des veuves et des
orphelins ;
11. Qu’une partie même de cet argent, dont l'impie Simon avoit
donné avis, appartenoit à Hir'can-Tobie, qui étoit un homme de
grande considération; et que toute cette somme consistoit en
quatre cens talens d’argent, et en deux cens taléns d’or :
12. Qu’au reste, il étoit absolument impossible de tromper ceux
qui avoient cru ne pouvoir mieux assurer leur argent, que de le
mettre en dépôt dans un temple qui étoit en vénération à toute la
terre pour sa sainteté,
x3. Mais Héliodore insistant sur les ordres qu’il avoit reçus du
8. O o