VOYAGE A SLIUNAM.
Jc passe ni : quadro piidos.
Les buffles I'esspmblenl beaucoup à nos tóureaux d'Euroi>o ;
ila ue soul pas grands, mais ils otil la lôlc cl la poilrinc larges,
In jambe coiule, el la peau parsetnie de tacbes brunes et ooircs.
Les nègres mari ons s'en servcol. pour les IransporU par terre :
leur cliair est bonne, el ils pòscnt quelquefois jusqu'à six cenls
Les boeufs que l'on trouve à Surinam ne sont pas, à beaucoup
près, aussi gros que nos boeufs d'Euro|)c, quoique leur cliair soil
assflz bonne; ils ne pèsent jias au-dessus de SOO à 550 livres, cl
In viande s'en vend vingl-oinq à li'onlc cenls la livre. Ce sont les
planteuw qui les fouriiissenl aux bouchers de la villo, el celte
bi-anclie de commerco csl très-lucrative poin- ceux qui s'en
occupent. Cet animal est aussi lies-utile pour faire mouvoir les
moulins à sucre, et surtout pom- l'extraction des bois dans les
forêts; on en voit souvent jusqu'à huit atelés à une cbaj'retle
cliargéc de quelques ai'bi'cs.
Les vaelics sont fort abondantes dans la colonie; mais elles ne
donnent pas la même qtianlilé de lait que nos belles vaches de
Hollande, auxquelles elles i-esscmblenl beaucoup, du resle, et
dont elles lireut. Je crois, leur origine; elles sont seulement
plus maigres. On conçoit r(ue le lait cl le beurre doivent être
chers. C'est ime branche de commerce pour quelques vieilles
missies retirées dans leurs combés (Fig. 65), el qui foni colporter
leur lait par de jeunes négresses ou créoles, leurs esclaves
(Fig. G i i . ) .
Le veati est rai«, cher, de mauvais goiil, et se vend de vingtcinq
à trente cents la livre. Les amateurs de cûteleltes de veau
en font venii' de Hollande; mais le prix eu est énorme, el
beaucoup trop élevé poiu' ce qu'elles valent.
Les moulons sont Ircs-abondanls, mais ils ne sont ni aussi
gros ni aussi bons ciue les nûti'cs. La vinudu s'en vend (i-eute-ciuq
à quarante cents la livre.
Les chèvres soul communes dans le pajs; les habilauls los
nomment cabris. Les nègi-es el les Indiens les mangent de pix.—
férence, quand elles sont jeunes.
Lus cochons sont divisés en plusieurs espèces, cl sont d'une
giande i-ossourco pour toutes les classes des liabilant.s. Lit première
espèce est le cochon domestique, que l'ou élève dans les
planlal.ions. Ils sont jielils, de la couleur di-s nôtres; mais leur
viande esl plus bianvhc, bien meilleure ut sims odeur; elle a le
jfout de celle de nos veaux d'ILiu'ope. Ils ne doivent celle qualité
qu'à leur nourriliu'c, qui se compose de bananes, d'ignames,
etc. Chez le boucher la viande de cochon se vend de
vingt à vingl-cinq ci^nts lu livre. On en l'ail une liès-giande
consommaliou dans les plantalions, dans la ville el sur les
navires. Nous en avions à bord une trenlaine qui oui été tués
el mangés pondant la Uavoi-sée.
La deuxième espèce est appelée piU' les iudigèues hago<! ou
uiai-roiis, ou cochons noiis. Ils soul Irès-ramassés, ont la tète
grossi: et armée de défenses, et les pattes de dcrrièi'c plus basses
que celles de devant, ce qui fait tpic. lorsqu'on les poursiiit.
ils font à t<
\ous avons
des culbutes qui égaient les cbasscurs,
de ces chasses amusantes. Leur viande
est aussi bonne que l'autre. Elle forme une blanche de commerce
cuire les boscii-uègres et la ville.
La li'oisicme espèce est un porc sauvage que l'on nomme
dans le pays pingos. Il a le cou et les pattes piua coui'les que
ceux du cochon domestique, ses soies sont dures el blanches,
môlées de noir. Il a sur le dos une poche conleuanl une humeur
laiteuse qui donne de loin une odeur de musc. Ces animaux
se rdunissenl en li'oupcs de deux à trois cenls, cl traversent
ainsi les forêts, Quand ils aperçoivent quelqu'un, ils font claquer
leurs denU avec une force qui inlimide le plus hardi
cliasseiu', sur lequel ils s'élaaccnl quelquefois ; si l'on en lue un
de la Iroupe, ils se serrent cl se remellenl en marche, sans
dianger de direction : mais, à la nuit, ils s'arréteul à l'endroil où
ils se U'ouvcnl; cl, au jour, ils coinmencenl comme la veille,
en dévasUnl toulc ce qui se rencontre sur leur [xissage. Leur
chair est peu délicate.
La dernière espèce esl le cochon d'eau, qui se lient ¡n-esquo
toujours dans cet élément dont il ne sort que pour paiüi;. Son
poil est courl el noir, des lignes blanches traversent son corjis
dans toute la longueur.
Le poie-éi>ic, que l'on trouve dans les forets de Surinam, esl
grosà peu pi-ès comme un lapin. Il a le museau alongé et garni
de poils comme le chat. Il a ime longue queue, cuirassée
d'écaillés osseuses. Il mange les rats, les fruits, et beaucoup
d'autres objets.
Les chevaux, les mulets et les ânes nu sont pas bien abondants;
ils sont généralement faibles el chétifs. Les meilleurs
viennent en parlie des États-Unis, de l'Angleleri e, el de la mère-
|ialrie. 11 s'est formé plusieurs haras, qui n'ont point lépouilii
aux espér.inces îles enUepreneurs, parce que, les pi'incipale.f
commun ¡cation s se faisant ¡«ir eau, et les clicmins de Ierre étant
dans un étal déplorable, on se passe généraleincol de hétes
de somme et de trait.
Leí cerfs et les daims sont nombi-eux dans cclle partie de
l'Amérique, comme dans la plupart des autres. Ils servent de
nourritm'cà toute la population, surtout aux Indiens, qui ont
une adresse étonnante poiu' lus découvrir el s'en rendre maîti'es.
Le faon, qu'ils mangent rôti, a une chair délicieuse.
On ne tiwive dans la Guyanne, ni éléphants, ni rhinocéros.
Les tigres sont tellumonl répandus dans tout le Nouveau-
Monde, iju'on no doit pas s'étonner d'en trouver un grand
nombi-e à Suiinam. Ils sont la terreur du pays, cl ne craignent
ni l'aspiicl ui les armes de l'homme. Les habitants des plantations
le.s redoutent, paiiC qu'ils dévastent les li'oiqieaux doniostiques,
el attaquent même les animaux sauvages.
Le tigre de Surinam a deux pieds cl demi à Irois pieds de
longueur, du]mis le museau jusqu'à la naissance de la queue. Il
est lus siu- ses jambes, a la léle rase, les yeux hagards, la
!un(p.ic toujours Lors de la gueule el couleur de sang. Sa phy