VOYAGE A SURINAM.
ciiiic im potit jarctin disposé en amphilh<iûlrc, ce qui pn'senUnil
coup «l'cril fort «ip'éiiblo cl Furl pilloresque, siirloul. du côté
où le <liUwv(jiipmcnl a lieu. Au contre de la pliice on Iruiive uiie
syiuiijnipir bàlie on hritiue-v dnns luQuée 1083. lillfi « 00 jjicd.s
lie longueur sur 'iO.lo laV|;c. L'inlérioureD csl soulcmii par dcgro.s
l.ilici's dp bois, el In voiite eu esl projireiueiil IrftTaillée. Dans
une belli' ariiioire. on conserve une oonroiine donl on jjnrnil les
roiilcavix de la loi, ciui sont, en arypiil inii&sif. Il s'y trouve aussi
pliisiciips inaniiscfil.s lelalifs H l'originn de cet liUibllsseinonl el de
la colonie.
\'i.s-à-vis d(i li> synagoifue. h quelciiio eeiil pns de disUmce et
du ertt.^ de la praii io, se lioiivc le cimetière Juif. C'esl là que
coniniencc le cordon cm li|;ni; de défense. A c.Mé, se voit la
minson économique, coiunie sous le nom d.: GoHi:rriieun-Lin/.
Ivlle renferme' des janliii.s »(«icieiix et une grande quantité de
bestiaux pour le service de I'lirtpiUil Maurilsburg. C'esl là que
traviiillent les criminels, tant les lilancs que les néyres. qui sont
eondainués aux tei's,
ÜC Maui itsburiî, en suivaul le cordon qui. commencé en i 77i,
a 150 à 2ÜÜ piud.s de large, el qui esl garni de postes el de
lH>cai;es épais, on peut atteindre en quatre heures de marcbe
le haut de la Comawyne. Après avoir traversé eetle rivièi
e, on suit le second eonlon, et on arrive au bord do la mer.
Eu icmonlanl toujours le coui-s de la rivière de Surinam,
on irouvc, plus haut que la Savane <les Juifs, à fiauche, la
plantniion de Auka. célèbre dans les annales de ce pays [>ar
la paix qui y fut conclue avec les iièjjiM fugitifs de lanipica.
Plus loin, à di-oito, s'élève celle de llama, où commence
l'Oranjepad. ou route d'Oranije. où fui établie, par le baron
Sjiark. une redoute appelée Siuron. Maix:liez encore: voici le
kleinOranjcpad.nii |)elil cbeniin d'Orange , commencé en 1730,
sous la direction de l'ingénieur Boi inonl. Cetle voie, bor<lée de
quelques liabitulions, a une longueur do m-uf lieues, et communique
avec In .Saraniée« en fi-mcliissanl la clique do l'ara.
Mai'cliez toujours; la rivière se replie vei-s l'esl, el recoil, à
voire liroite, la l'rique du Ma^'clial, ou Maarsebalbkiwk. A
voire gaucl'i:. s'éteiul la planUition la Providence, fondé.r
vers l"an I<18í par les so-in-s de M. Van Sonimelsdyok, qui étaieiil
arrivées dans la eolunie avec un griU.d nombre de sectaii-es. dits
Labadistes, lesquels s'y éu.blirenl. Un peu plus bi.ut, voilà le
Maaskr<»k. ou eriquc de Nicolas, ainsi ap(ielée d'après les
nè|.res fugitils qui s'y Iroinaient élablis. A quelque ilislanecr de
là. ou voit s'élever, au milieu .le la rivière, près de la planlation
lleynesberg. nn rocher de (10 ou 80 i>ieils <le loni;. où loiile
eiubareatinn «pii se rend à la monlagne bleue doil abordei'.
Le.s voyageurs. pour se ren.liv «u désir des nègres ([ui eoiiduisi
iU le bateau, subissoni Mn- ce ro.ther une sorle .le baplème.
Ils S..II1 tenus, s'ils ve.ileni , selon le pr<yugé po|i.daire. sm'tir
sains el siu.fe de ce passage dangereux, de renietlre a., plus âgé
d.;s nègres un.' oalebiis-se de Drani nu eau-ile-vie, donl il verse
une pallie dans !a rivière en prnnonvanl quelques paroles mystérieuses
el cabalistiques, cl .loni il répand ensuite quelque
gouttes sur la l6te de chaque voyageur. Cette cérémonie ainsi
faite, les nègres baleliers vident le reste enlre eux. Enfin, voilà
tout à coup devant vous la célèbre monlagne c|ui jiorte le nom
de Ulaauwe Ik'i'^', nionta(5ne bleue, el sur la.iuelle est établi un
l>oste pour surveiller les Indiens el les nègres (¡u'on ii^nconti e
dans le» environs.
De cette monlagne on peul se rendre à Guyenne. Sur la roule,
on trouve àdroileel à gauche, à perte de vue, des roches .l'une
pierre bleuùtro, d'où jaillissenl des sources d'eau vive, donl les
boi'ds sonl vraimcul remarquables par l'éclal de leur verdure el
la riohes.se de leur végelatioii. On est surpris, lorsqu'on arrive
dans ces lieux, que la nalure a rendus presque inipénétridiles , .le
la magnificence c|u'ello y déploie, el de l'immense quantilé de
fleui-s, <le fruils cl d'arbi'cs de toute espèce qu'elle y a entassés.
Plus haut, en nionUint Inujours, phisieurs autres criques se jellenldansla
riviere- enlre autres leKompagnieskrcek,où se IrouvenI
le poste Vicloria el la limite de la partie cultivée de la colonie. Le
reste de la rivière baigne .les len'cs i.ieulles el .'^luvages el reçoit
cacore la Sarakreek, qui foi-me une île où campa la |M-lile arm<?e
eommjmdée par le sieur Ni'pveu .a où se conclut le fameux Irailé
de pix avec les nègre« fugitifs de Sarama, qui assura la paix
lanl désirée de la colonie.
Au delà de la limite, la rivière, doul les bor.ls soul entièrement
sauvages en celte jwrtie, esl intorroinpue p;ir un grand
nombre de rochers d'où l'eau tombe ci litudo de petites
qui présenlenl l'aspect le ))lus pilloi'csque (l'ig, Ai). Lii
dei-nière de ces cascades esl d'une chute très-élevéo. Elle esl le
point où s'ariètenl les voyageurs audacieux donl la témérilé ose
s'aventurer dans eetle lerre vierge el plein.- clepéi'ils. L'Iiiiroi.m'n
ne va pa.s plus loin. Les iiégi'es fugilife el les Indiens sonl les
seuls ([ui foulenl ces vast.'s soliliid.s.
Il esl difficile que, dans un pays aussi étendu, à cin.j .legrw
de latitude sept.!ntriouale, entrecoupé d'un grand nombre de
rivières et deeriquos, et couverl de marais el de bois, l'air ne
soit [US chargé d'exhalaisons malsiiines. Ce qui contribue en outre
à le corromine ainsi, c'esl, d'une pirl, l'exl. èinc chal.-ur du jour;
d.- l'autre, le froid .il rhumi.lilé qui régnent dunml une |>arlie
de la nuil. Les oi-a(;os fréquents, les torreuts de pluie cjui tombent
quelquefois, conli ibuent beaucoup d'ailleurs à enlretenir
eetle liuniidilé. Le jour étant, comme on siiil, à pi-u près égal à la
nuil sous reijualpur, et le crépus.aile éUml presque nul, le (xissage
subil de la chaleur au Iroid esl ti'ès-pcrnici.-iix pom la santé.
Les quatre saisons cjui se disliliguent ai faeileiiient en Europe,
sonl à p.'iiie sensibles à Surinam. Elles S.Î divisent en ¡païule cl
en p.rtile saison de sécliei-e.«e, en grande el en pelite &iison de
pluies. El même, ((uoique ces divisions soienl censées correspondre
à des époques lises de l'ann.-e, la séi'heresse, la pluie, la
ehaleiir. lo froid du malin, sonl ti'lloiiient niélés
(|u'il esl presque impossible de distinguer les saisoi
c'est orilinairemeiit lei-s la mi-novembre .[ue la s;
le milieu du mois .le mai nu
de jnin qu'elle finil. Elle e.sl l'hiver de c
Néanmoins,
>n des pluies