VüYAr.E A SintHAM.
vonl mime jiisqiiVi nssiu-cr qii'im clipvalipi' allemiiiul. nomini:
Philippe de ffvifc-ii, «ioni le noni u ótó ti-ansformé eii Pfiliii
d'ì/n-r . foncliiisit de 1541 à154S. imo polite li-oupe d'Espagnols
(li>|Hiis Loro, SUI' la còte de Comcns, jusqu'à la vue d'un village
lialiilii pnr les (hnéijns, rempli de maisons doni les toils brillaienl
avec l'éclalde l'or, mais qui n'élail environo«^ que d'une conlrce
fiiiblemont eiiltivt^. lìepoussé par les Omegas, ce chef audacieux
se proposait d'y reloiirner avec des forces plus considérai)Ics.
lorsqu'un a«assioat termina ses joui-s. Pour expliquer ces faits,
il faut admettre que les toits d'or provciiaienl »l'une illusion
d'optique produite [>ar des ittcheivs de mica: il usi aussi j>crmLs
de .supposer, indépenii uni ment de l'Iiistoire de r<^\pëdilion dirigée
p r l'Iiilippe de flul.len, que les lucliens de lu Guyane ont pu
avoir eu par tradition une idée obscure de l'empire des Incas, des
temples cl des |5alais de Cuzeo, couverts en ]>ai'lie d'or, ainsi
que du grand lac 'l'itieaca. Leurs i-écits u'auniient été, de celte
manière, qu'un peu exagérés, cl les Esjjagnols ain'aienl cherché
ce qu'ils |Hiss(klaicnt déjà.
M. II! hiron \lcNaudre de Humboldt, a indique ime origine
cncore plus rapprochée de la tradition d'EI-Dorado. Il a lait voir
que le principal trait de cette tradition est un roi tout caiirerl
</'or. I,c li'iiil se retrouve à Bogota, dans la Nouvelle-Grenade, où
le grand pi-i'tre de Bocbica s'enduisnil toul le corps d'un vernis
.l'oi-.
Quoi qu'il en soit. ces exagérations ne faisaient qu'appclei' les
navigateurs européens. Les Anglais, jaloux îles découvertes des
lispagnols dans la Guyane, voulurent y prendre paît. On sait
riiistoire de sir M'allei' Raleigh qui. jeté dans une pi ison d'état
-•WIS Élisaheth, obtint du successeur de celte reine la liberté daller
à la recherche de l'EI-Doriulo. Il partit le 0 féviier 1305. après
s'élre engagé à j)erdiv! la tète, s'il ne réussissiiil pas dans son
pi-ojel. Il échoua dans son enli-eprise el revint peindre ses fei^s et
porter sa tète sur l'écliatiiud.
Les Hollandais cl les Zélajidais n'étaient pas itslés indifférents
au mouvement qui portail alors les p<"uples d'Iîurope vers le continent
nouveau de l'Amérique.
Dès l'année 1 JCO. ils avaient parcouru loutr-s lirs cotes de la
Guyane : en loO«. un bourgnie.stre de Aliddelbourg. nommé
.Adrian Hendj-iek ten Ilaaf, expédia un navire vere ces parages;
et. la même année, il s'adiessa aux états de Zéliuide pour faire
e.onnaili-0 son inleiition d'y exjwdier de nouveaux navires, avec
prièi« de lui donner sur chacun de ses baliuienls seize soldats
experiment.
A la uième époque, on s'occupait à ries.singui' des njoyens de
former di'« planUitions sur la rivière d.'s Amazones. Di-s expéditions
fjarlies de ce port londérent deux élabli.ssemeiils, l'un
nommé ii'Oniii;fe, à 75 milles de son cmbouchuie, et lauti'cr
nommé .yasiaii, snpl milles plus loin dans l ile de Cosanniao. Mais
ils fui'enL bieniót déti-uils {)ar les l'ortugab.
lin 100-2 quelques négociants zélamlais recommencèrent à explorer
1.-S côtes de la (Juvane el les iles adjacente-s, sous le conimandemenl
de quelques haljil. s na>¡¡jiik-urs. Ils ohlimx-nt même
des élal-í généraux. par acie <lu 10 juillet de la même année.
exemption pleine et entière des di'oils de convoi,
Si nous en ei-oyons quelques relations qui paraissent aulhenli
«pies, dès avaul la fin du IG'- úbc\e desétablissemcnls néerlandais
avaient été formés sur la rivière Essequibo. Mais, en 1590. le,«
lispagnols, assistés j>ar les indiens, parvinrenlà les détruire. Plus
lard, en IfilÔ. un sieur Joost Van der 1 loop y forma une nouvelle
colonie néerlandaise, près d'un fort tpi'il y ti-ouva i;t auciuel il
donna son nom. C'était celui qui avait été abandonné par les
Portngai.s ou les Espagnols. Il était situé sur ime petite île qui se
Irouve à l'euibouchure de la rivière Casoni ou Mnssai'Oni et consl
ru it en pierres de roehe: il a été démoli en ITiM.
On ti-oiivp aussi qu'en 1Ü34, Jean Van <ler Goe.«. gouverneur
d'Essequiho. adressa une supplique à la elmmbre de Zélande,
pour être autori.'«! à reeheroher des mine« d'argenl dans l'Oré-
Cette même année, le 10 juillel, il sortit du Texel un navire
nommé le Hoi Dariil, armé de 14 canons, monté de mali--
lots et de 15 passagers, qui devaient former des planüitions.
Cetleexpédition. commandée par David Pielers De Vries. trouva,
dans nie de Manioca , sur ime petite éminence. les restes d'un
vieux château fort construit jiar les Français, loi-s de leur i-lahlis-
.semenl momentané en cette ilc. Ce fori pril bienlol un aspect
respeclable: el. sous sa protection, s'élevèrent des plantations
de sucre, de coton et de lahac. Ces établissemenl.s ne taixlèrenl
pas à pi'ospérer, grâce il l'activité de ces travailleurs.
1.41 même annré. De Vries quilla la petite colonie, emmenant
avec lui le pelil-fils du ciief caraïbe Awaricary, qui désii-ail visiter
les Pays-Bas. Il trouva, à l'embouchure de la rivière Sinamari, im
capitaine français nommé Chamhun qui. depuis .ï ans, s'eUiil fixé
en cet endroit avec 12 <le ses com|>alrioles, pour y réeolter du
poivre-piment. De là il visita les rivières Anama el Marowina: il
trouva les hoixls de la première habilés par des Aronakes et des
Caraïl)c.s. qui lui fiivnl une reception amicale et lui fournirent des
livres. Il rencontra sur la Marowina un Ilollaudais. qui y avoil été
débarqué pouj' cause de maladie et deux Français faisiml partie de
la colonie .lirigée par le capiUiine Chambón. C'est aloi-s qu'il entra
dans le Surinam, où il vit le capitaine anglais Mai-sluill. avec
pris de liO de ses compalrioles. qui occupaient un fori conslruit
en pa!is.sii(le,s et s'ndoniiaienl à la plunlalion du tabac.
Surinam, en 1 5 ^ , avait été occupé par les Français, qui furent
obligés de le quillrr hienlôt après, à cause des iimltidies el des
allaques loujour.s renouvelées des Indieii.s.
Quoiqu'il i>ai'aisse à peu ]>rès certain rpie ce soient les Fsjiagnols
el lesPorlugiiis qui aienl les premi.-rs formé <le.s élahlisscmenU sur
lu rivière <les Amazones et trafiqué dans le pays, quelques personnes
lenrdi..i|>ulen| h, laudation de lu colonie <le .S,n inum el h,
consiruelion du fort Zélandia.
Les Français soulicjmenl que ce fori a été bi^ti ]>ar M. l'oneel
de lireligny.
G« divers ¡Kjinl.s sont impo.wiblos à éclaireir: car il |>uniil
prouvé r]ui- la rivière de Sin-inanj n'éluil pas eomuie en l(i08: ,•„
VOYAGE A .SUhINAM.
eH'el. elle ne se Irouve jxis marquée sur la eaiie de la Guyane de
eette époque.
Les Français ayant alwindonnéSurin
isloitlMillougliby
de Parham, avec la permi.«ion de Charles II. y envoya un bâtiment
ét|uipé à ses propres ti'ais. poiii' en prendre j-Kissession au
nom de son maitre. Il entra dans lo Sin inam et reçut bon accueil
des Indiens avec lesquels il conclut un traité, Bienlol un élahlissement
nouveuu s'éleva sui' les l'i^es de ce fleuve. Peu lie temps
après, trois autres navires, dont un armé de '^20 canons, furent
envoyés par loixl Willoughby; el quelques années plus lai'd, ce
seijçncur y vint en pemime: api'ès avoii- organisé la colonie, il
revint en Angleterre, el ne manqua pas de foin-nir cet établissement
tl'liommes el de munitions, car il avait pu juger des avantages
que promettait son hcui'ousi? jxjsilion et l'inépuisable feiliiilé
des rives du fleuve. Le 2 juin 1062, la coionie fut concèda
par le roi Charles II à lord Uillougl.by et à Laurent Hide, second
fils d'Édouaixl, comte d<! Clarendon, pour être jwrlagée entre eux
el )>asser à perpétuité à leui-s descendants. L'original de celle Chaiie
se Irouve encore dans les archives du royaume de la Gi'ande-
Rrelagne.
Les siiges dispositions prises par lord \ \ illojighby ne lardèreni
pas à donner un aspect tout nojiveau à cette colonie: et. dès le
conimencemenl de l'année 1034, des colons françai.«. chassés de
Cayenne par les Indiens Gulihis vinrent à l'embouchure du
.Surinam; ils avaient pour cliefs les sieurs Braglione cl Duple.'ssis.
Ayant l'emonlé le fieuve à deux luilles, ils trouvèrent les liahilalions
des colons anglais qui leur firent bon accueil. Ces habitations
étaient entourées de gros arbres formant j«dis.siides el étaient pi'olégées
par un fori situé un mille plus loin cl qui paraissait èire le
même que celui dont la construction était allrihuc^- à M. Poncel
<le Bixiligny, qui avait commandé lors de l'occupation de celle
colonie p;ii' les Français.
Dès cette époque. il y avait à |)cu pi'ès 2 à 300 hectares de
terre en culture autour du fort: de plus on comptait environ
ciiKiuante cbaumièi-es ou maisons construites à la manière des
Indiejis. sans ordre ni i-égul.irilé. Cependant une maison très-basse
avait été eonsiruite en briques, dans l'intérieur du fort, pour recevoir
les colons dans le cas il'uuc invasion .les Intliens. Le nombre
de« colons s'élevait cnvi.on à Ô50 léte.s; plus lard ce nombre alla
jusqu'il ipiatre mille habilanis, qui s'établirent sur les rives du
.S.n inum jusqu'à 25 milles dans le haut <lu i«iys. La plupart de
CM planlalions éluient conw.erées à lu cullui'e du labuc el du boislellré
(lelUn'hout) et autres bois propix's à lu mnriiuelerie.
Les relutions de.s voyai;eui^ anglais nous apprennent que vers
ee même Irmps. il se trouvait, .sur la rivièr<' Gwwmiie qu'ils appelaient
Como,„que, à vingt-einq milles environ de son embou-
••hiire, une colonie mV^rlandai.se. à hiquelle ils donnaient le nom
de Flumands el qui vivait en bonne intelligence avec les Indios.
Iruliquant avec eux de boi-s-lettré et autres articles.
M. lirllin. ilans son Histoire de la Guyane, pense que c'est
.'i, 10(io que les Anglais formen.-ni l.'uis pr.-nnei^ étublissemenls
sur la rivière du Surinam où », .-onstrinslrnu un fort, et m,e
plus tard ils s'élendirenl sur les rives de lu Marowina. D'apiés su
description, il existait alors un ¡jelit village nommé Georye Wani-u.
situé à cinq milles de l'embouchure du Surinam, environ vingt
milles anglais; ce petit village était le chef-lieu de la colonie qui
comprenail tjuaranle à cinquante plantations.
Le gouveruemenl do celte colonie était composé d'un gouverneur
. assisté d'im conseil et de l'assemblée "des (colons. Les loi«
anglaises étaient suivies, à quelques exceptions près.
Quoi qu'il en soit, les habilanU de cetlc colonie, d'abord eu
petit nombre, éliiient déjà considéniblemenl augmentés en 1U<>'i
pur des Hollandais et des juifs chassés de Cayenne pur les Français.
Les nouveaux colons obtinrent, par un acte du IG août 1CG5.
les mêmes pi'iviléges, emplois el concessions dont jouissaient les
autres habilanis.
L'unnée suivante (KiOO) la guerre ayant élé décla.-ée entre
rAnglelei'i'c el les l'rovinees-Unies, les élals de Zélanile fii-ent
é<[uiper trois uaviros de guerre, montés de ÔOO soldaU de marine.
Ces fol-ces. commandées pur l'amii'al Abraham Ki-ynszoon, le viceamiral
Culuwaard et le général LichtemliBrg, se montrèrent devant
Surinam le 2G février 10()7, Le gouverneur anglais, nommé
Guillaume liiam.qui commandait en l'alwenee de lord Willoughhy.
lut obligé de capituler. Les Zélaudais plantèrent 1'-
(Irapeau du prince d'Orange sur les refn]}nrls et tlonnèrenl à celt--
forteresse le nom de Zélandia. La ville de Parîunuribo reçut tTliii
de i\niircnii-Midddboiuuj.
Les vainqueurs, entre ulilres conlribulions, firent payer aux
habitants cent mille pesant de sucre, et envoyèrent un certain
nombre d'enirc eux à file de Tabago.
Après avoir fail ajoulei' queltiues palissjuies ù la r<xloute Zélandia,
le eoiimiandanl hollanduis y établit garnison avec des
vivres pour six mois, et chargeant sur sa flotte le butin qu'il avait
fail el qui fut évalué à '100,000 H., il partit pour aller allaquer les
autres possessions anglaises.
Cela se pas.sa au mois de février. Au mois de juillel suivant
la paix fut conclue à Bréda, et l'im des articles du Irailé accordait
aux Néerlandais la possession définitive de Surinam. Malheureusement
poiii' les nouveaux jjossesseius île la colonie, cel événement
ue fut connu cjue trop tai'il <.lans les Indes occidentale.«.
Le commodore anglais .iobn Hermans, ayant appris lu perte fie
Surinam, ¡wrlilde la Jamaïque a\'ec 7 vaisseaux el 1,200 hommes
de débarquement. Il pril en passiint Cayeime sur les Français, et
entra, en octobre l(iG7, dans lu rivière de Surinam. Aprè.squelque
résislauce de la pari de la garnison et de^ colons, la colonie
fui abandonnée au pillage du soldai, et la fortune enlière de plus
de 500 habitants enlièreuienl<létrui te. Lu garoi.son zélandaise. qui
avait perdu plus do 50 hommes à l'atUique de la forteresse, fut
faite pi'isonnière avec son couimundanl De liania cl transportée à
file de la Uarliade.
])i'ise de Surinam pur les Zélandais avait causé de grands
ehugrinsà lord Willoughby. alors gouverneur tie la Barl>ild.^. mais
ses regrets sungmenlèrent encore. lors<[uil apprit que le trailé
de Brédu rcndail inutile la victoire rlu commodore Hermans.