VOYAGE A SURINAM.
Li- cit'fi'icfiemenI ilcs Ierres sut' lesquelles on veut récolter clrs
caiinivs à suci-e. <lii cnW. du coloii, de riiKliyo. etc., exige le
iiic^mi! soin <4 hi iiiruiR 0|>i':raLiun.
.Il- vnis iDiuiitcnaiil décriifí les ]}i-océd>'s suivis pour la confuclioii
«les produils i|ui lormeiil les piiiicipiiux objels du coramcree
dû hi culonie,
La cnni)eàsucre(Fi)j. 34, »), qui esl indigène dans celle parlie
df l'A M lyrique, fui cullivéc, dès le milieu du ix« siècle, par les
Araljcs qui, ayunl li-oiivé le seciel de faiii? le sucre, lu ivpandiroiil
dans les iiides orientales. Ue lù ils le l]'»iis|)Ortiiieiil [lar cnruvanes
«ii F,iu (>|ic. surlnuleii Iáipii¡íne, peiidaiil leur domination
dans ce pays. Mais il rejilii fort l'are el Irè.i-chei'jusqu'à la décou-
YPi to du ISouveau Momie. La oulturc de la canne est d'un ¡ji-and
proiluit ))our la colonie de Surinam : c'est une pspwc de jonc de
huit à neuf pieds d<! biut. cl de quiilnrze i\ quinze lignes de
diamètre. Il a des noeuds qui dbi|iaraisseul à mesure qu'il [jrandil,
et d'où BOrlent les preniièi'p.s feuilles qui deviennent longue.s,
¿li-oile» el trauclianU's, Ces touilles soiil vertes el à coles. Au
milieu d'elles s'élève uue espèce de il.'tlie c-n feuilles verles qui
porKî à son extrémité,.en fiirme de panache ou d'ai¡jitlle, ime
fleur de couleur nrjjentée.
La lijje, ([ui est proprement la canne ù sucre, est très-Uindre,
et conlienl. plus on moins une siibslaiice douce (¡u'elle reçoit du
sol el sin'lovU »les soins el de rcxpèrience du cidlivaU'iir. Les
mciilleui'es lenes sont celles qui sout bien légères, assez élevées
pour que l'c'au ne puisse y séjourner, el exposées de manière que
le soleil les frapiic dui^ant toule la journée. Sans ces pi'écaulions,
la «•anne devient a([ueu3e, el ne produit presque pas de subslance
sucix*.
Quan<l !a terre est bien défrichée, iielloyée île toutes les mauvaises
herbes et convenablenicnl nivelée, on la divise en carrés
de 80 à 100 pss. doul le milieu est traversé ¡lar un sillon de trois
à quali'e )>ied3 de larjjeur. et de spjità huil do pi-ofondein-. pour
i'écoulemenl des eaux <•! jiour donner aux nèjp'cs la facilité d'arracher
le« inauvabies herbes, el de délriure les insectes pernicieux
ipii atla<iufnl la canne à suere el l'eiup.^henl de se développei-.
Les plantations se fonl ordinairenicnt peudiuil la saison des
pluies. Des u<!(jre3 Iraoenl sur la parlie la ))liis élevée du lei-rain,
un second sillon de quiii/e A vingl pouces de lai^e. el de qiialre
à ciufi pouc:es de profondeur. De peliu iiqjres chargé» de niurceaux
de rannes à sucre de quinze ))0uces de long au moins,
jellonl dans charpie sillon deux, que d'auIrcs jevmes nèfpes ]
eeni de manière qu'ils ne sortent de Ici re cpie île Irois pourra
A ircni : après eux. d'autres nèjjres fonl disparaître le sillon ei
.•enq>lissanl l.fgoremeni de Icre.
l)è.i le sixième jour, si le terrain esl bon. on voil sorür de
lorri? de ¡»'lils boin'geons <|ui ne laitlenl. |)as à élre suivis de la
feuille. C'est alors qu'il faul avoir soin d'exlraii-e les mauvaises
herlK's, en recommença ni trois <ni quatie fois, el plus, si le
besohi le demande. Iîn.su¡lc^. on laisse prendre à la canne son
dé\elo|ipemeiit milurel pendant cinq à six mois, pour n'y plus
louehcrcjue lorsqu'elle esl. ¡»iu'venueà sa pleine maturité. é|K>cpie
qu'il est difficile de Kxcr d'une manière pinicise, mais qui n'excède
pas une année.
Quand la canne est d'une belle couleur jaune, on coupe la
couronne de chaque rejelon, qui, privé ainsi de su tête el de
ses feuilles, e.^l divisé c:n deux ou ti'ois incn ceaux longs de li'ois à
«juatro pietls chacun. Des nègres en font des las, qu'on met en
bottes el qu'on Iranspoi'le au moulin nu pressoir. Il faul bien
remarque)' que toute »'anne à svicre qui ix-steniit. exposée à l'air
plii.s de vingt-ipiati« heures apivs avoii- été coupée, s'aigrirait cl
perdrait sa qualité,
Il est à peu près inutile de décrire ces moulins. (]ui sont de
U-ois constructions dilKrentcs. Les uns sont mis en mouvement
par des chevaux, des boeufs ou des mulets: d'aulica par l'eau,
el les li'oisièmes enfin ixu' la vajieur. Vers 17liO, on a voulu faii-c;
vi.sage des moulins à vent, mais ce moyen à été pronijjtemenl
abandonné.
l'our qu'on puisse se faire une idée d'un moulin à presser la
canne à suci'c, j'en ai joint ici une esquissi: (Fig. 55) ain.si que
celle des rouleaux dont on y fait usagit. Ces rouI<-au\, au nombi ide
Irois, son! de fer fondu, de seize à dix-buil pouces de haul(;
ur sm- deux d'éiwissein-, L'intéiieur, qui esl cre-ux, cl ([ui a
dix pouces de circonférence, esl rempli d'un roideau de bois de
lolus. De cliaque cùlé se Irouvenl deux nègres qvii piissunt alternativemenl
la canne paiv les deux ouvertures des Irois l ouleaux.
Après que le suc eu est exUiiil, lacimue «al mise de còlè,
portée à la case, elsertà faire bouillir les chaudières,
Le suc ou jus, résultant de la pression de la ciinne, s'écoule
dans im bac ou ré-serroir qui passe sous ics rouleaux, el va su
précipiter piir son conduit dans la première eliaudière qui se
trouve dans un bâtiment joignant le moidin. Dans cliacun du
ces bâtiments, qui ont oixlinairemenl Ircule à quarante [¡ieds de
cireonférenee, se trouvent cim| on six chaudières, sous lesquelles
ou cnlretieut im fen égal cl continuci : et c'est de la dernière
que sort le sucre, qui esl versé bouillanl dans dc:s bari iipies placées
pi-ès il ellcs, sin' des chàssis en bois ou sur îles espèces de
quilles. La piiilie qiù li lire des barricpics. csl reçue par des conduits,
dans un bae en pierre de cinq à six pieds de pi'ofondeur,
|)lacé en lene et dans un des coins du bftlim.'nt. Celle filU-ation
se nomme mélasse, et se venil aux .Américains et aux Anglais
poin' en faire du rhum.
De l'écume îles premières chaudières, on fait, au moyen de
la distillation, le Dimii, Iwisson livs-aiméc des nègres, des indiens
el di'S matelots. Elle a quelque rapport avec le rlnmi.
Quand une barrique ne liltre plus, elle esl fermé»- el mise en
magasin ]K>ur eli« expédiée. — Elle pèse ordinairement mille
livres.
Le caftei- ou arbre à café, est oi'iginaiie de l'Arabie et doil
sa déc<>uv<;rlc ii un Derviche.
Les verliis et la savein' île la litjneui' produite par sa fève nu
semence, en ont fait un besoin ¡lour tous les peuples. Ces avanlages
décidèrent le.s nouveaux planteui-s à en inlroduire la culture
dans les doux Indes , et détei'minèrent, à ce ijiie l'on assure .