VOYAGE A SURINAM.
quatre en quatre auniies, si la paix parvenait à s'établir solidement
au delà tie la Iréve conclue.
Conforméincnl à ce dernier article des préliminaires, le major
Moyer fui envoyé avec un fort détachemeol de soldaU, et perla
lois de mai, la paix définitive fui contes
nèyres-iuarrons de Juca.
ligna turc (le ce lrait(S, la paix iolervial
s élablis sur le bord de la ride
L'année suivante, au i
due par ccl officier avec
Deux années après la
égalemenl avec les nèyr
L'existence de ces peuplades affranchies de tout bien, cl jouissant
de la vie libre des foriîU, est du plus funeste exemple pour
lesnqjres des plantations. Ceux-ci, livi'és à tin travail pénible,
coin|>arent sans cesse leur vie de labeur et leur ))osition d'esclave,
à celle des marrons, qui n'ont ni mailic à servir, ni d'autre travail
à accomplir que celui nécessité par leui-s propres besoins,
auxquels, du l'este, la riclie nature du sol cl l'abondance de la
chasse pourvoient si amplemeul et avec si peu de peine. Cette
comparaison si naturelle ent4'ûtieul parmi les nègres des plantalions
un goût d'indépendance qui les porte néceasairemcnl à
recourir au moyen Un la révolte, quaud ils en trouvent l'occasion;
ou, au moins, à se sauver de leurs maîtres pourse retirer au
fond des forets, où ils s'associent en peuplades nouvelles, quaud
ils peuvent s'y réunir en assez grand nombre.
Il n'est pas rare que l'on trouve, dans les soliludoB les plus
reculées, cjuelque nègio i.solé qui y a passé des années tout
entières, séquestré de loule communication avec les hommes.
Il m'est arrivé uu jour, en remontant le cours d'une crique
((ui serpentait dans ime foi-ùl presque impralicablo, de rencontrer
un do ces nègres fugitifs qui se trouvait en eel oudi-oit depuis
Imis années. H u'avait ni femme, ui enfiml. ni ami, ni conqw-
(jnon, et vivait de crabes, de singes, de serpents, de bananes,
de tout ce que la nature lui olfiait. Il ne s'était aveutui-é que deux
fois dans la ville de Paramaribo, pour y troquei- du cacao et du
bois conlre du plomb, de la poudre et du ¡>enièM>e. Cet homme
vivait là, heureux et libre, comme les oiseaux des arbres et
le désirant rien de plus que ce que
J1 lui fournissaient (Fig. 90).
it que ces nègres fugitifs toinbeiil
ou des Indiens, qui les ramènent
comme les hôtes de la forêt, u
la chasse el les produits du s(
impitoyablement à leurs maîtres ou aux forts de la colonie, pour
toucher la prime fixée comme i-écoro()eiise. par les capitulations
conclues avec eux,
En général, les traités établis entre les autorités de la colonie
ol les nèjjres-man'ons, sont exécutés par ceux-K;i avec assez de
bonne foi.
II serait difficile de croire que, parmi les chefs des bosch-nègres,
dont quelques-ims sortent à peine de l'esclavage et dont la
plupart n'ont pas de quoi se couTrir, il existe autant d'esprit de
rivalité et d'ambition que chei les fonctionnaires européens.
Toutes ces petites passions, toutes ces discussions et ces froissements
d'amour-propre, qui semblent élre le partage exclusif des
peuples civilisés, se retrouvent aussi chez ces hommes de la nature.
Leur société sauvage, el en quelque sorte primitive, offix;
ainsi tout ce spectacle intérieur de luttes et de débats dont nous
sommes témoins dans la nôtre. Ils éclatent surloul lorscju'il s'agit
de quelque cérémonie ou de quelijue députalion. Chacun des
chefs veut y avoir le pas et la place d'Iionneiir, el les lai.sons
d'élit^uelle y deviennent souvent des causes de graves dissensions
el de sérieuses inimitiés, qui dégénèrent assez fréquemment en
dn sanglantes qur>rclles.
Je citci-ai ici un exemple assez curieux d'une de ces disputes
de préséance.
Un jour il était question de partir poin' aller recevoir les présents
à l'im des forts ou postes de lu colonie. Une discussion s'éleva
entre le sous-granman et le major fiscal, pour savoir lequel
des deux se liendrail à la droite du granman.
Chacun prétendait à la place d'honneur, et refusait de la céder
à l'auti'e. Les choses en vinrent au point qu'on ci'algnit un combat
entre les deux rivaux, el que toutes les repi^ésenlations du gouvernemenl
eurent la plus grande difficulté à l'empêcher.
il fut enfin décidé qu'on se l'endrait à la ville et qu'on se soumetuait
à la décision d'un conseil de boin^eois. Celui-ci prit gravement
connaissance de l'aHàire, et, après avoir entendu les deux
parties, et mûrement pesé les l'éclamations de l'ime et de l'autre,
décida que, loi-sque la déput-ition viendrait au fort ou dans toute
auti'e céi'c'mouie, le sous-granman marchei'ait à la droite du granman.
et le fiscal à la gauche, nai'emeiit, sans doute, les questions
de prés(«nce dans nos eoui-s européennes furent l'objet
d'ime discussion plus grave el plus difficile.
Je parlerai maintenant de la manière dont ces récompenses
ou pi'éseiits sont l'emis aux mari'ons en vertu des capitula-
Dcs huit heures du malin, deux conseillers et députés comn
clerc jni'é et un teneur de livres et caissier,
le escorte militaire, se réunissent sous une loge de ta-
On no lai-de pas ji apercevoir l(
leur graninan. A sa gauche mar
le capitaine sous-graornan. II es
•villages ou combés (Fig. 92).
Les chefs sont:
bosch-nègres ayant à leur téle
ic le major fiscal; à sa droite,
suivi de tous les capitaines de
Le Groot opperhoofd. l'robie.
Le Majoor en Fiskaal, Guari,
Le Klein opperhoofd kapitein, Agosfoe,
idem. Bosfoe, créole coudre.
n het dorp Audcrblaauw.
idem,
idem.