I. _ Aij)«! Ou luvs- — lioscriplion Oc l'iiilòric
montagnes, forOls, villes, villiigi's. planlalio
)i-c il plusieurs lieues eu mer, loi'sque
la còle de Surinam vini à se déployer comme un lui ge cl brillanl
tableau devant nos regnrds. Elle ofrc une ¿lemlue d'environ
150 milles anglais, depuis la rivière de Corcnlin jus(ju a celle de
Slaroni. L'oeil du mariu, falijué, pendant plusieurs mois, de la
monotone contemplation des cieux el de l'Océan, se repose dé!icipusemenl
sur les rives de celle leri'c qu'appelaient ses voeux.
Rien De pourrait égaler ces émolions si nouvelles el. si variées,
que fail naître dans l'esprit l'aspect de celte pla(je embi'Ilie de
tous les dons de la nature. Qui pourrait peindre toutes ces merveilles
du printemps, de l'été el de l'automne mariés ensemble!
L'hiver manque à ces licui-eux climats: le même iu-bre jjoi'te
à la fois la feuille naissante et la feuille fiélrie. les boutons cl
les fleurs, le fniil qui naît à jicine el le fruit mur. L'espérance
cl la ix-alilc comme deux soeurs jumelles s'entrelacenl sur la
même lige. De loin, l'on aperçoit comme un immense jaixliu,
qu'im dòme de verdure couvre de toutes parts. I.oi-squ'on s'a]>-
procbe du bord, on i-espire un aij- qu'oui embaumé les fJoui's
de mille orangers: on voit bi-iller comme de l'or, au sein de la
verdure, les fruits du citronnier, tandis que les oiseaux nuancés
de mille couleui-s étalent aux yeux la ridir.-sse de leur plumage.
Joignez à cela tout ce que l induslrie de l'bomine est venue créer
pour ajouter aux eliarmcs de ce rivage encbanleur. Des édifices,
doni l'apparence gracieuse n'a rien à envier à Cl^lk• des maisons
de i)!itisiiiice de l'Europe, s'élèvent sui- les rives des fleuves, <>[
des Cl iques ari'osenl cette teri-e en tous sens. Des plantations
magnifiques étendent au loin leurs limiles, et l'icil ne peut se
lasser en admirant toiiles leurs ricbessns. fruits de l'art et de ki
^ous jptàmi« l'ancre vis-à-vis la ¡»inte de le
Braams-Punt (Fig. 1.). On y remarque un télégraphe gaa'dé par
un poste militaire aux ordres il'un lieutenant. C'esl de ce poste
qu'on signale l'arrivée des bâtiments à un autre léléQra]>hc placé
au fort Amsterdam, de là à un troisième élevé au plantage de
Jugt-Lusl, enfin à celui ilu fort Zélandia, à Paramaribo même.
La pointe de Braams-l'unt, ou Braam-Pointe, située à l'est de
l'cmboucbui'e de la rivière de Surinam, portait ori(;inairement le
nom de Parbam-I'oiiilc, du nom tie François Lord AA'illougbby
de l'arbam, à qui cet établissement fut, en 1602. concédé par
Charles II, comme nous l'avons expliqué plus haut. On suppose
que ce fut là que ce lord prit terre pour la première fois, Inrs-
<[u'il aborda la ccile de .Surinam. Ce n'était autrefois qu'un larye
banc de siible qui s avançait dans la mer. Aujourd'hui c'est une terre
]>;n'éR, comme le reste du pays, d'une admirable végétation.
Li? lemlemain â la pointe du jour, après aviiii- levé l'ancnr, nous
eulràtues dans cette magnifique rivière de Surinam, bordée de
lioi.s <[Ut semblent descendre jusqu'au sein de ses Ilols.
En passimt vis-à-vis île liraams-I'unt, le poste lira sui' nous
un coup de canon, ce qui lit eom]>rendr(; au capitaine qu'il ne
pouvait continuel' sa roule sans envoyer à terre un de ses otti(;i<n-s.
L'em boue bure di! la rivière de Surinam préseï île un admirable
point de vue. I.a richesse de la végétation, qui ceint d'uiicf lisière
de verdure les bords mêmes de l'Océan, forme im merveilleux conliitsle
avec la nudité de» rivages ijue l'on a laissés en quillant
l'Europe. Les arbustes enlacés laissent pendre dans les eaux leurs
branches ornées d'un feuillage que nuaneeni mille teintes divei-si's.
L'oeil extasié mesure av(-c admiration ces arbres ¡¡igautesques qui
semblent vouloir atleindre les cieux. Ici le cèdre, le cocoyer. le
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