VOYAGE A SURINAM.
<!tnnl accourue tout cffmyiSe le prévenir du vol, le maître
se met eu colèi'c, el meoiice tous ses gens du plus iiide cliàtimenl,
si l'on vient à découvrir le voleur, 'tous deman.lcut que le Quasi
soil mandé. Celui-ci vie.it, fait passer el ••epasscr devant lui tous
les esclaves, el finit ¡«ir d.-si{;"cr une né(jios!«:, qui icste inlerdile
de sinpriioet d'i'flroi.
— C'est donc In la voleuse? demande le roaiU'e au Quasi...
— Oui, Masi-a, répond celui-ci.
— En étes-vous bien sûr?
— Oui , Masra.
— Suivez-moi, que je vous paye.
Le planteur, acconipafi;ue de tiiui
mène le Quasi devanl un co&c, l'o
Ire rarfjenteric.
— Voili'i, dit-il au devin, la preuve que
leur et que la négri-sse est iuuoceiitc.
5 amis «t dp ses esclaves,
e devant lui cl lui mons
qu'un imposniiiiscm
Après cek, le oolon ayani fait fouetter rudement, le Quasi,
le clia-ssa de la planlalion.
On croir-i peut-èlre que cet événement guérit les nègres de
lour crédulité et de leur confiance dai^s cet in.posteur. Loin de
là. •iou.s restèrent persuadés qu.', .bns l'intenlimi de soustraire
la négresse au cl.àtmienl qu'elle avait mérité, le Quasi avail,
i,u moyen de son art, fail entrer dans le coffi'e largenterie
volée.
Avant de qviilter l'ai^amaribo, et de parler du haut de la colonie,
je dois dire un mol de létal de linslmction cl de la litlxSraturo
dans la ville.
On coneoil (|ue, dans une conirée où tout n'élail que spéculation.
commerce, indusirie, les belles-lettres devaient èU'e népllgée..
ou plutol compléu-ment ijjnorécs. Encfti
.. 1755, que l'on commença à se ¡irocurer de bons livrc-s hollandais,
français el anglais, el peu à peu se forma le fioiil de la
lecture et de l'ÎDslruclion,
En 178«, on établit une société ou club sous le nom de Snri-
.Mmi-Yrii>ideH. Sucecssivemenl on vit se fonder des bibliothèques,
des cabineU de physique, parmi lesciuels se dislinguail
sinaout celui du médecin Scliillei-, des cabineU de lecture, .les
écoles; plusieurs loges maçonniques, se comiiosaiil de membres
de toutes les commimio..s reliQieuses, y furent égalemenl établies
d.rpui» celte époque.
I>resque tous les liabitants un peu aisés de Paramaribo savent
le français, l'anglais el le hollandais-, mais c'est généralement
de celte dernière langue «lu'lls se se.-vent entre eux.
La langue que parle.it l.-s céoles el les nègres, .si un mélange
des l.^ls idiomes, el il s'y trouve même un certain nombre
de mou africains. Les enfants en prennent rbabitude, ce qui
plus tai-d les emban-iisse tiuel(|uefois beaucoup.
Une disti-action à laquelle colons, et surtout les nègres,
se livreni avec passion, c'esl le jeu, et de p.-éférence celui du
billard (Fig. 37).
Les exei-cices du corps, el principalement la danse, forment
l'amusement et l occupaUon ordinaire de la société; la litté.-oture
et la musique n'y sonl que très-secondaires. La Fig. 23 représente
un maiti« de danse créole donnant des leçons à deux élèves. On
les voit sexerçanl à se tenir sur la point.^ des pieds ; elles
sont U'ès-supérieures, dans cet exercice, à nos danseuses -l'Europe,
comme ou peut s'en assm-er en assistant h un Don (Fig. 38).
C'est im jour de bonheur pour les esclaves : ils quittent pour le
Don , leur vie de labeur et de fatigue (Fig. 39), et su couvienl
,1e UHU'S plus belles parures de fête (l'ig. 40).
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