VOYAGE A SUIU^AM.
Quoique k'S liabiUiiiU lie Siii'inaiti paiiii&senl d'uii t<;i)i|it-i'iimi;iil
imiolciit, ils D'CÎH sonl pas moiiiâ dissolus, ils consacreiil à ¡«ui'S
plaisiis la plus grande ¡Kirlie do leui- Fortune. <Ji'aDd nonibi'c
crentr<! , surloul les blaucs. foulant aux pieds le lii-n qui les
iilliiclie il line seulo fcninie. ou ne voulant pas épouser uue
ci'<iol«. prunueiil luiu méiiujjère qu'ils eulrelicnucal. Ces aiTiingemcnls
sont tiès-fixkjuents. Ces mioagères portent le nom
missi.».
Quoique ces i
pas aussi (¡éiiOes
«ÎIIPS sortent
leurs -visiles le
et, en yénéi-al les femmes, ne soient
nnm que le sont les femmes d'Europe,
le jour, el vont ordiiiaireincnl faii'«!
et le soii-. Elles appartiennent pi'ineil
ù la classe do3 esclaves aftranciliies, el même à celle
des «isclaves, ce qui ne les empêche pas de se faire suivre par
d'autres esulavcs, Il y a dans leur marche beaucoup de nonclialiince
et d'affèctjilion. 'l'anlrtl elles jettent leur scliall ou mouclioir
sur l'une et l'autre épaule, tantôt elles rclévenl leur robe ou
pii{;ne avec prétention. Elles ont presque toutes sur la tète lui
inouelioii- qu'elles savent <lispos<;r de mille manières el sous
mille formes. Elles onl le teinl basané, les yeux vifà et noii-s,
ainsi que les cheveux, qu'elles ornent de fleure el quelles porliMil
tantiH crêpés, tanlol déroulés de toute leur longueui-.
tlles onl des dents Irès-blnnclies; et, en général, les formes
flu corps bien prisp-s. Leurs épaules et leur poitrine sonl à moitié
nues; l'usage nc! le iléfend pas, et aux yeux de.s indigènes elles ne
blessent point la bienséance en se montrant ainsi dau.i les rues et -i
la promenade. Plusieurs même porlenl des ¡upes ou des jaquettes
ouvertes par devant: mais .^lol•s crlli'S oui dessous ime pièce d'éloH'c
ou de toile mélangée de couleure vives, qu'elles nomment
pai(5Si?n ou pagne. Ces ]iHig.>icn font le tour des reins et descendent
jus<]u'à la moitié des jambes qui sont ornées de bracelets
de corail - ainsi que les bi'as, lo cou el les pieds.
Les pieds sonl nus, car il n'y n que les affranchis qui aient
le droit de porter «les cliaussiires (Fig, 15). Dans les jours de
réunion, elles se couvrent de bijoux et d'ornements. Chez elles, les
nii.ssits sont ordinaii'ement assises .«ur nu canajîé et très-légèrement
MUiies, mftcliant une branche d'orange amère. Souvenl aussi, elles
sont ileviuit inie croisé«' ou par teri-e. assises sur «me natte. Eu
d'atilriis moments, elles se réunissent deux ou trois dans ini jardin
donnant sur la rue, et là, dans un langage composé d'anglais, .le
hollandais el d'africiiin, elles fonUme conversHlion qu'elles ap)jellont
lakie-Takie (l'ig. .'irj). ce <iui est l'équivalent du commérage
et <leseaquetsde la soeiéléeui'opt^une. Ce eaqnelageest im besoin
pour la rlaiise ilu Ims peuple, et même pour les nègres. Si une négresse
ne (ami pas rencontrer sa ^y^nmlll^e. ou amie;, ou sa Wan
somnn. pi^rsonne à laquelle elle jiuis^e conter ses peines, elle se met
à parler â SII (N iiehe, qu'elle |K)se à tei'i'E. ou à ini arbre, ou enfin
à tout autre objet qu'ellii lionve ilans la l'ue. Un jour j'en ni vu
une qui se lamentait, as-vise devant un dindon, au milieu d'une
.«avane ; l'entretien dura une longue heure. Les missies ijassenl
ainsi des lieun-s entièi-es siuis changer de position. pas même pour
manger l e u r , qu'elles se l'onl servira par!. par leurs eselave.«.
Elles oui pres(|tie toutes devant elles des paniers à c
dont elles font peu d'usage à la vérité, car elles ne sonl
riiabilude de raccommoder leurs habillements. ni m.'
e d'en
p(n-ter qui aient été i-aceuinmodés. Un blanc. un créole ou un
nègre qui porterailsur lui nue pièce d'habillement qui aurait été
rapportée, siérait montré au doigt et on l'appellerait Poor mon
aben ahie m pikien vionie !« baay njoni kUmio, ce qui veut
dire, pauvre homme qui n'a |>as d'argent pour acheter un
vêlement neuf. Aussi, l'on n'est pas étonné de rejiconti-er
un naturel du pays avec la moitié d'un habil, une [lartic de
culotte, ou mémo dépouillé de tout vêtement, ayant sur la tête
un chapeau de femme ou im chapeau <le livrée galonné
(Fig.19).
Les Surinamois sont généralement d'imc grande propreté siu'
leur personne, ils prenneni fréquemment des biiins, el leurs habillements.
quoique pai'fois déguenillés, sonl lavés presciue tous
les jours. Leurs enfants mêmes, dès le niomenlde leur ni
l deux ou trois fois par join-, dans j à la
Les femmes du peuple ont des mci^urs déréglées et pou.îseni
la libei'té de leurs propos jusqu'au libertinage. Des entretiens et
im lanj'age (jui l'évoltei-aienl toute hcmnéle femme en Europe
n'excitent en aucune manière leiu' indigoation, Leur impudeui'
esl poussée si loin qu'elles pai-aissent Qallées de ce qu'on regarde
justement chez nnn.s comme un odieux outrage: elles voient
dans ime proposition infime une sorte de préférence dont elles
se trouvent honorées. Aussi <[uand même elles sonl éloignées de
toute pensée d'accueillir celui qui les insulle, ou remarque dans
leur physionomie une satisfaction qu'on ne peut attribuer qu'a
une vanité inconcevable.
Atalheureu,semc:nl, lorsque les dernièi-es barrières de la bienséance
sont franchies, cl qu'un homme a donné imprudemment
dans le piège que lui ont tendu ces ei'éalin'es, c'en est tail de su
forlune et même de sa santé: car elles sont insatiables de toilette
el d'ornemcnis: el. quoique la façon <le leui-s habillement.'
soit assez simple et assez |)eu soumise à l'influence de la mode,
elles aiment à èlre mises miignifiquemenl, el surtout à se pro-
• r , à quelque prix que c )il. les nouveautés (
C'est principalement le long du poi-t (l'ig, 30) et dans la l'ue dile
Sarnmeca^SlJvat, endroit le plus frcquenlé et le plus commerçanl
de la ville, que l'on trouve le plus gran.l uombi-e
de magasins et les mieux fournis de tout ce qui |)eul servir
aux aisances cl aux besoins de la vie. Tout s'y voit en abondance,
dejniis les objets de luxe just[u'aux choses les plus communes,
depuis les bijoux les plus riches jusqu'aux ma.-cbandises du plus
Celte rue de Sarameca (Fig. 31) est à ¡jeu près à Surinam ce
qu'est le Kalver-Sli-aat à Amsterdam. C'esl le rendez-vous général.
non-seuiemenl des étrangers, mais encore de toules les clas-ses
d'habitants. Le matin et le soir, elle oiïi'e m. coup d'oeil briUanI
et animé, qui a l'aspect d'ime rue de gi ande eapilaie.
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