VOYAGE \ SURINAM.
im certain comte (ic Neale à enricliir ile cct mbrc la colooie dc
Sminaiii vci-s lannc'e 1755, D'autres pi-ilendont qu'on le doit à
un nommé Ilansbncli. Ce qui pai'ail cei Uiin, c'pst (jiie cette plante
éU.il Jéi» conn..r à Surinam en 17-2l). ,.uis.;uc, d'après les .lowmienls
fiuun trouve aux ai'cliiv.«, il est constaté quVu 17-24,
ou on exporta 5027 livi'cs pour la HoUaude, et que l'expoi tation
pour l'an ^ î a . se monta à 4l>,086 livres.
On sail qu'un bouiymesti-e d'Amstordam envoya, eu
r,m 17U, à Louis XIV, «n cufier qui, depuis, fil ùtablir les
premières plantations faiu>s d.uis les colonies françaises en Aiué-
• m.- bornerai ici à |>arle.- de l'espèce qu'on cultive à S
:n(Fi[;.54.,c.)-
Dajis muées de 1" u eafier,
on semait l.'S fèves après les avoir fait tremper d'abo.'d pendant
vinal-q..alre lieures dans de l'eau. Aloisa oi. les plaçait à deux
pouces de distance dans de bonne lerre conveni.blc-meiit préparé;:
on les i-ecouvrail: cl. au bout d'une quinzaine? de jours
on les voyait déjà sortii-s de Icrre.
Quand les jeunes plantes avaient huit à dix pouces de haut et
s'éUucnl Garnies de feuilles, on attendait la saison des pluies pour
les Iransplaotcr dans des terrains iir.!i>arés à cet elfi-t, et on 1.«
plaçait à la <lislance de nei.f à dix pieds l une île l'autr.'. Aujourd'hui
on a cbanoccc mode de culture, el l'on se sert de rejetons
dont fliaquii planteur Forme des pépinières.
I3iie plantation do cafie.-s, quoicpie Irès-aclive cl tri's-productive.
ne <rou^Tf ses frais qu'après trois ans. Jusqu'à six ou sept,
elle esl encoi-c peu avantaijcuse: mais elle augmente successivemenl
de produit jusqu'à trente ou quai-antc- ans, apii-s lesquels
elle dépéril.
Ccl arbre eal susceptible de
pieds de haut: mais, pour ree
, et o
noiiler jusqu'à quinze à vin|¡l
eillir son fruii, on le prive de
; Lauleur île cinq à six pieils.
Il p.>o<lnit deux fois par an : la première fois en mai et en juin. la
seconde en octobre cl en novembre; ses bi-ancLies sont souples et
couvertes d'une mousse blancliàlre. Sn tifie a cinc] ou six poucres
de dianictre. Le dessus de ses feuilles est d'im vei t luisani : le
dessous est d'un vert p¡Me. Elles [«jus-seiit d<-usL à deux. et. en se
ioignaulàd'auti-w feuilles, elles iormenl une espèce de croix; s¡.
Il. iii- sort d'im boui'ijeon de sa feuille. Elles se réunissent eu
bouquets de cinq ou six, sont blanches, quelquefois d'un .-ouge
pale, ayant une foible odeur. D'un calice veri on voit sortir une
petite hrauelie, sur laquelle se forme un pcait ti-nit ou groseille
u-ndre. d'abord de couleur verte, puis rouge, et enfin rouje
foncé, quand il e^t en pleine maturité. La chair de ce fruit esl
molle, et a un (¡oùt fade : il forme deux fèves et on l'appelle
fève à café de Sin'inam.
Il serait trop long de décrire ici eu déUil les bàlimeuts, les
maciiines el les ustensiles de toute espèce dont on se sert ¡lour la
préparation du café: je me eontenlerai doue de faire connaîtrez
eo peu de mots celle qu'il subit avant d'être envoyé en Europe.
Après avoir, au moyen du moulin, ou nreek-Molen. dépouillé
celte semence de sa croi'ite i-ougeitre, nn la mel tremper dans
l'eau pendant une nuil. Le lendemain, on la retire et ou l'étalé
dans un séchoir. Puis on la vanne et on la fait séeber une seconde
fois, Quand elle a acquis sa dureté, on renuuajjasine en
Uis dans des greniers, en ayant soin de remuer ce tas ilc temps
en temps. Quand la quantité de café est assez considérable pour
former une expédition, on le m.^ i:n barriques de ,"00 à ^oO livres,
ou en balles de 100 à 150 livres.
Les négi-esscs, pendant leur gi-ossessc ne fonl pas usage de
café : elles ])rétendeul qu'il occasionne des fausses coucbes.
Le cotonnier se divise en diffiirentcs espèces qu'il est à peu
près inutile de faire connail.-.! : je me bornerai à parler de celle
que l'on cultive iSurinain(Fifi. 54, 6.). 11 ne s'élève ¡.as à plus do
cinq à six pit^s. Sa tige esl couverte d'une écorcc grise : son bois
esl blanc el spongieux, ses feuilles sonl li^crcmenl cliarmics,
dentelées et d'iui vert foncé. La flein', qui sort il'un calice verl.
est jaune à la cime, et rayée de rouge ou poui prw dans le fond.
A la fleur succède un fi nit vert de la forme d'un boutou île
rose. Dans sa parfaite maturité : il devient gros comme un petit
icuf. et se divise naturellement en trois ou quatre parties qui
contiennent une semence, ou huit à dix grains noirs, enveloppés
d'une substance filamenleu&c, qui est propremeul le
colon, elqui, à mesure qu'il mûrit, blanchit, se déUicbe par
flocons et tombe de lui-même.
Cet arbrisseau se sème dans la saison des pluies. Un terrain
sec lui convient; et. après neuf mois, i! porte des feuilles el des
fruiU. Dans sa pleine croissance, il donne du coton deux fois
paran.
Le pelil gi-din qui enveloppe ce coton esl noir, eleonlienl une
substance huileuse d'un assez bon goût, donl les nalurels se
servent pour en composer îles médicaments. Ou la dil tiV'sbonne
pour le flux de sang.
l'oui' séparer ce petil grain du flocon de colon, ou se sert
d'une machine composée de petits rouleaux tie bois, gros comme
un petit doigl, el au moyen desquels, en les louruani en sens
contraire, on pince le coton . (|ui se délache du grain et tombe
Le colon, pour être expédié, esl mis dans de grands sacs de
toile grise qu'on mouille avanl de l'y introduire, far ce moyen,
il ne s'attache pas à la toile, el devient pins compacte en séchant.
Ces balles pèsent de 500 à 5;j0 livres-
Le cacao <'St le fruit il'un arbre api)elé cacaoti<'r, qui est ti'éscommun
à Surinam, comme dans tout le Nouveau Monde. On
eu trouve des bois tout entiers; il e.st de la hauteur dun cerisier.
De son Ironc sorl.ent plusiinns grossi's In imehes, ou liges <h'iiiles.
Ses feuilles .sonl d'un verl foncé par-dessus, et il'un verl pde
par-ilessous; elks ressemblent beaucoup à ccill^s du cilronnier.
Cet arbre ])orte toute l'année ; mais on n'.:n fail que deux l écolles.
Sa Heur est petite, et se divise en cinq feuilles d'un
j:i«nc clair. De son calice s'élève une ¡»-lite branche, qui, en
sorlaut d'une espèce d'étui dans lequel elle était ifiifermée, se
ilivi.se en plusieurs auU'es peliles tiges, dont une partie lombe.
VOYAGE A SURINAM.
Celles qui restent foiment. im f'riiil long de sepl à huit pouces,
de la fomie d'un concombre, d'abord d'un -verl pâle, puis
jaune, enfin d'un vert foncé lorsqu'il esl parvenu àsa pleine
maturité. Chacun de ces fruits contient une ti'entaine de semences
ou noyaux, de la grosseur d'une olive el de la forme
d'un coeur. Ils sonl huileux, amers el d'un pourpre clair.
Après que l'on a dépouillé cette semence de son écoree, on
la fail séchei' pendant deux ou Irois jours, soit à l'air, soil au
soleil, On la place ensuite dans des sacs ou ballots, et on l'expédie
en Europe, On l'appelle fève de cacao, el, après l'avoir rôtie et
brûlée, on en fait le chocolat, ou, quelquefoU, on la sert infusée
comme du café. Cette boisson prend aussi le nom de cacao.
L'indigo, dont lous les auteurs allribnenl l'introduction aux
soins de MM. Vnnjover el l'officier Lcstrnde, vers l'année 1764 ,
fui cultivé à Surinam, dès l'an )710. A cette époque on en
expédia en Europe 150 livres. Celte culture fut entièrement abandonnée
queUpes années après, vers 1722, et négligée pom' le
café. Maintenajit on recommence à s'en occuper, et ce commerce
parait avoir des résullaU plus avantageux que par le passé.
Le roueou, à l'épotiue où on l'employa pour la première fois,
donnait des profits eonsidéiables. En 1714, on en exporta pour
lu Hollande 0805 livres; mais, ve.-s Vannée 1734, cette culture
londja tout à fait.
Le tabac fut pour Surinam, une branche assez importante de
commerce, puisque, dès l'annéel749, onenexporta30,000livres.
Le riz et la cire entrent aussi daus les exportations : il en est de
même des bois de teinture, d'ébénisleiie et de constiuctiou.
La colonie ne s'occupait primitivement que de la culture du
sucre ; et on comptait en 1G24 quarante à cinquante plantations
qui étaient situées le long de la rivière du Para, ou à huit ou
dix lieues de l'embouchuie du Sin-inam. 11 y en avait encore
quelques autres, à la vérité, où l'on cultivait le tabac cl ie
roucou ; mais elles donnaient aloi-s peu de produit. En
l'année 1707, on exporta 18,499 barriques de suci'c, 025 livres
de cacao, 325 liv.-es de coton, 900 livres de roucou, el 10,000
livres de bois, dil lelter-boiU. Dans la même année, seize
vaisseaux partirent de la colonie pour la Ilollimde. Ou peul fixer
l'inli-oiluctiou de la culture du cacao, du Uibac et du colon, à
l'année 1700.
Outre ces productions, les anciens habiUmls de la colonie
spéeulnienl sur toutes sortes d'objets, lels que bois, cii-e bi iile,
gomme, etc,, même sur la poudre d'or; car, en 1750, on envoya
en Hollande cinq onces d'or fin, ce qui engagea une sociéUi
A se former, en 1742, pour fexploitalion des mines qui se
trouvent dans le haul du pays: mais elle n'eut aucun succès.
Le commerce qui alinicnlc la colonie de Surinam se fait ordinairomi
nt par 70 à 80 bAlinientâ, pour le compte de la métropole.
Indéiiendamment de cela, les Américains viennent à
Sin'inam avec une vingtaine de navires, et y prennent en retour
toutes sortes de marchandises, princijialement de la mélasse.
Les Antilles, ainsi que les colonies voisines, fonl aussi un commerce
très-actif avc-c celle de Surinam.
principalement pour ohjel l'aclial et la vente
de marciiandises sèches et de comestible's, d'élo9Í!s, de diaps,
de toiles, d'objeU de modes, de parures, d'habillemenls coafcclionnés,
de chapeaux, de ferremenU, d'uslensiles en cuivre
cl en fer, de fayence, de porcelaine fine, de salaisons, de vins,
de liqueurs el de genièvre, de sucre rafKné, de hiiques, de
farines, jirincipaiement de celle d'Amérique, qui esl préférée,
parce qu'elle se conserve beaucoup mieux que celle qui vient
d'Europe. Il y a, pour le vusle débit qui se fait de toutes ces
marchandises, luie grande quantité de magasins cl do boutiques,
donl les plus beaux el les plus spacieux se Irouvent
pi'cs du poi'l.
Les exportations consistent en sucre brut, café, colon, cacao,
tabac, indigo, bois de teinture, bois dil Icller-boul, plusieui's
aulres <iui sonl propres à la mai'queteric, et en mélasse, etc.
Je vais maintenant faire conuailre quelques-uns des bois
qu'on trouve dans la colonie de Suriuam.
Celui qu'on appelle bollri-houl est dur cl presque incorru))-
tible. Sa couleur esl d'un brun foncé. On s'en sei'l pour la |«irtie
supérieure el pour la c
Le lokus-bout, est le plus beau,
arbies de Surinam, et celui qui
construction: il est recherché poui
pour les meubles. Il est de couleu
tire le baume de copahu.
, le plus diu', le plus gros dos
est aussi le plus pi'opre à hi
i- les moulins à sucre ainsi que
ir canelle, cl c'est de lui qu'on
t espèces ; la première s'ap-
Le bois lettré se divise en deu:
pelle lettei'-boiil. Il esl dur el parsemé
veinées, sur un fond coulcur de iH'rc; en
'ieillissanl, il devici
aussi noil' que l'ébène.
La seconde espèce s'appelle bois lettre royal; il n'iist que
pai-semé de Uches noires, sur un fond plus clair et moins dur
que le pi'cmici-. Ce bois est très-rare el U ès-rechercbé parce qu'il
esl le coeur d'mi gi'OS arbi'e dont le temps ou la main do
l'homme a fait disparaiU'c l'extérieur.
Le bois defer, assez commuu à Surinam, esl de deux sortes;
la première esl i-ougeàtre cl la seconde blancbàU'e. Réduit en
planches, il oB'rc différentes nuances. Cet arbre esl élevé, gros,
di'oit el Ii'ès-dur, son écoree est gris^ttrc el de couleur rouge
dans l'intéi iein-. On ne s'en sert que pour l'ébénisteric, cai' il ne
résiste ni à l'eau ni à la pluie.
Le purper-hin.t ou paars-lioul, tire son nom de sa coulenr
qui est pourpre. Ccl arbre est fort et élevé, el on ne s'en sert
que pour la mai-quelerie.
Le kanavale pi-hout a la couleur du bois màle lettré. Ou s'en
sert pour la menuiserie.
Le ceder-bout ou bois de cèdre esl un gros arbre, dur, léger
et jaunâtre. Il esl précieux, pai'ce que, sa séve étant trèsamère,
il n'est jamais attaqué des vers cl des insectes. Ou en
fabrique les coffres, les armoires el les liu, parce que tout ce
qu'ils l'enferment est à l'abri de ces Béaux, De cet arbre s'éconle
une gomme claire et transpaix-nlc ayant beaucoup de rapport
avec la gomme ai'abiquc.