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lie Gallinacés, et le gésier est bien plus petit que cbez
eux ; il y a deux coecums au rectum bien moins longs
cependant que cbez ceux-ci, et de plus un petit coecum
médian qu’ils ne possèdent pas.
Quant au système penuaire, le nombre des pennes
de la queue n’est que de six paires dans les trois
genres ; et ce nombre se trouve également cbez les
Pigeons. Mais à l’aile, où la similitude existe encore
dans les trois genres que nous comparons, tous ayant
l’aile aiguë , il n’en est pas tout à fait de même cbez
les Pigeons, cbez lesquels elle n’est jamais que subaiguë,
la plus longue penne n’étant jamais lapremière
ni la seconde, mais la troisième.
Ainsi le Cbionis doit être rapprocbe de l’Huîtrier
parmi les Échassiers, ou des Mouettes parmi les Palmipèdes
: reste maintenant à décider entre les deux.
Par la brièveté des tarses et surtout par le peu
d’étendue de la partie nue des jambes, si même il y
en a , le Cbionis s’éloigne des Échassiers pour se rapprocher
des Palmipèdes ; mais par la non compression
des tarses , par l’absence presque complète de palma-
ture entre les doigts, et par la forme élargie de ceux-ci
formant plante, il se rapproche évidemment des
Échassiers coureurs. Ainsi l’on se trouve conduit à
placer le Chionis à côté de l’Huîtrier ; ce que confii-
ment l’étude plus minutieuse du sternum et de ses annexes
, celle de sa tête osseuse, remarquable dans
l’un comme dans l’autre de ces oiseaux , par l’étendue
de la fosse susorbitaire ou surcilière servant à loger
une glande en bourrelet considérable, ce qui est en
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rapport avec la manière dont le frontal est relevé en
barre transverse à la racine du front ; enfin celle de
toutes les autres parties du squelette, et, par exemple,
la grandeur de l’omoplate, l’étendue et l’élargissement
aliforme de la tête de l’bumérus, la forme de l’os du
pouce élargi à sa base, dans l’un comme dans l’autre,
par une apophyse tuberculeuse comprimée et celle de
la téte du péroné et de la crête du tibia tout à fait
semblable.
Les différences qui portent sur un peu plus de
brièveté des tarses, sur l’absence du doigt postérieur,
ce qui a lieu dans beaucoup d’oiseaux échassiers de
la famille des Tacbydromes, et sur la forme du bec,
n’indiquent que des particularités dans le degré de
vitesse à la course, et dans l’espèce ou même l’état
de la nourriture, mais nullement une différence de
famille naturelle. Le peu que l’on sait des moeurs et
des habitudes du Chionis confirme ce rapprochement.
C’est un oiseau qui comme l’Huîtrier vit sur
le rivage, qu’il parcourt pour y chercher sa nourriture,
laquelle paraît surtout consister, dit-on, en moules,
qui sont en effet remarquables en nombre et en
grandeur dans les parages qu’il habite. Cependant la
forme et la force de son bec , et surtout le tranchant
de ses bords, me porteraient volontiers à croire qu’il
ne borne pas là sa nourriture , et qu’il s’attaque plus
ordinairement à la chair des Phoques et des Cétacés
morts que la mer fait flotter à sa surface ou rejette
sur ses bords. Cette supposition expliquerait le fait
observé par Forster de la mauvaise odeur de sa chair ;