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 onl  donné  depuis  longtemps  celui  de  Pigeon  des Ma-  
 louines  à  cause  de  sa  forme  générale  et  de  sa  taille,  
 de  sou  vol  et  même  de  la  forme  aiguë  de  ses  ades  
 que  l’on  peut  comparer  à  ce  qui  existe  chez  les  Pigeons, 
   et  des  lieux  où  cet  Oiseau  se  rencontre  le  plus  
 souvent.  Les  ornilbologistes  l’ont  nommé,  les  uns  
 Chionis,  à  cause  de  sa  couleur  de  neige,  les  autres  
 Fdginaiis  ou  Coieoramphiis,  à  cause  de  l’espèce  de  
 fourreau  de  son  bec,  et  quelquefois  Necrophagus,  
 parce  que  sa  nourriture  consiste  principalement,  dit-  
 on ,   en  animaux  morts  qu’il  rencontre  sur  le  livage. 
 l.e  premier  auteur  qui  en  ait  parle,  du  moins  
 scientibquement, car  il  est  probable que  les  premiers  
 navigateurs  qui  ont  doublé  le  cap  Horn  en  avaient  
 aperçu  quelques  individus,  paraît  être  Forster,  le  
 compagnon  de  Cook  ,  dans  la  seconde  circumnavigation  
 de  ce  célèbi e  marin.  Ln  effet,  il  eu  lorma  un  
 genre  distinct  sous  le  nom  de  Chionis,  et  il  le  plaça  
 dans  la  famille  des  Oiseaux  aquatiques  qui  marchent  
 à  gué,  c ’est-à-dire  parmi  les  Graiioe  de  Linné;  c’esl  
 également  ce  qu’il  fit  dans  son  Enchiridion,  ouvrage  
 publiéeu  1788,  et  où  il  le mil  entre lés  genres  Tringa  
 et  Raiius  (i). 
 Pennant,  cpii  eut  l’occasion  de  parler de  cet Oiseau  
 dans  son  Histoire  naturelle  des  mers  australes,  crut 
 (i)  V o ic i,  au  reste,  ies  propres  expressions  de  Forster  : //oc  
 avis  gênas  ccrtè  ad  nuUum  generimi  anted  notorum  potai  referre  :  
 itaque  optimum  duxi  noviun  condere,  idque  mea  quidem  sentcntia  
 proximo  ad  fúlicas accedei  has  forte  cum  gallinis  connectens. 
 également  devoir en  former un  genre distinct,  comme  
 l’avait fait Forster ; mais il  le désigna sous le nom assez  
 mauvais  de  Vaginalis,  dans  le  but  d’indiquer  son  
 ju incipal  caractère  ,  l’espèce  de  gaine ou  de  fourreau  
 tpii  est  à la base  du  demi-bec  ou  de  l’hémiramphe supérieur. 
  Du reste,  il en  fit aussi un genre d’Lcbassiers. 
 C’esl  ce  qu’imita  Latbam  dans  son  Synopsis  aviurn  
 publié  en  1781 ;  mais  il  fit  mieux  en  donnant  la  première  
 figure qui  ait  été  publiée  de  cet  Oiseau , et  (]ui,  
 bien  qu’assez  mauvaise  ,  a été  longtemps  copiée  dans  
 les  ouvrages  d’ornithologie;  il  en  fit,  d’ailleurs,  le  
 dernier  genre  de  son  ordre  des  Graiioe,  et  le  plaça  
 entre  les  Poules  d’eau  qui  le  terminent  et  les  Phala--  
 ropes qui  commencent l’ordre  artificiel  qu’il a  nommé  
 Pinnatipèdes. 
 En  1789,  Gmelin,  dans  son  édition  Au Systerna ria-  
 turoe  de Linné, ouvrage qu’il  a  été  longtemps de mode  
 de  considérer  comme  une  compilation  indigeste,  et  
 daus  lequel  ceux  mêmes qui  le  qualifiaient  ainsi  ont  
 cependant  très-souvent  puisé  au  moins  des  doutes  
 et  des  indications,  Gmelin  suivit  à  peu  près Latbam  
 sous  le  rapport  du  nom  et  de la  définition ;  il  en  fit  
 également un  genre  d’Écbassiers qu’il  plaça  entre  les  
 Foulques ou  Poules  d’eau  et  les  Jacanas. 
 Bonnaterre,  dans  la  partie ornithologique  de  l’Encyclopédie  
 par  ordre  de matières,  ne  fit  que  traduire,  
 en  notre  langue,  le  nom  de  Vaginalis  par  celui  de  
 Bec en fourreau qui a prévalu  en  France ;  et,  du  reste,  
 comme  Viei l lot ,  Fauteur  des  tableaux  d’oriiiibologie  
 de  la  première édition  du  nouveau Dictionnaire  d’Ins