par les rapports <[u’il pense exister entre cet Oiseau
et les deux nouveaux genres de l’Amérique méridionale
nommés Tinochorus et , renouvelle
la manièi e de voir de MM. Ok en, Goldfuss et Wagler,
eu le rangeant aussi daus l’ordre des Gallinacés,
dont il forme, avec les deux genres cités, la première
famille.
C’est aussi cette manière de voir que AL Lesson a
appuyée, daus son Tiaité d’oinitliologie, publié en
i 8 3 2 , eu donnant pour raison que l’aspect de cet
Oiseau est tellement celui d’un Gallinacé, que tous
les navigateurs le désignent sous le nom de Pigeon
antarctique, et tpie rien ne peut le décider à le placer
parmi les Échassiers ; ce qui semble faire croire
que M. Lesson est un peu de l’avis de ceux qui pensent
que la voix du peuple est la voix de Dieu, ce
que nous sommes fort éloignés d’admettre ici comme
en tout.
Quoiqu’il en soit, d’autres zoologistes, et entre autres
AI. Charles Bonaparte, loin d’accepter l’opinion
que c’était un Pigeon ou un Gallinacé, revenaient à
celle, bien plus voisine de la vérité, que c’était un
genre de Palmipèdes, et le plaçaient à ia téte des
Larus de Linn., par lesquels ils commencent cet
ordre.
Ainsi, comme résultat de ce petit point d’bisloire
ornithologique, on voit que le Chionis ou Bec en fourreau
a été successivement et alternativement considéré
comme un Pigeon, comme un Gallinacé, comme un
Ecbassierel comme un Palmipèdep approcbé de genres
très-différents, elmème considéré comme formant une
famille distincte; tandis que plusieurs ornithologistes
l’ont regardé, avec juste raison, comme trop peu
connu pour qu’il fût possible de lui assigner sa place
ualui'elle avec connaissance de cause. Aussi ont-ils
proposé de le mettre provisoirement dans une sorte
incertæ sedis, ce qui est, suivant moi, la marcbe
la plus convenable à suivre en pareil cas.
Sans doute, dans un conflit d’opinions aussi variées
au sujet de cet Oiseau, il était fort possible que l’une
d’elles approchât ou même fût complètement dans la
vérité; mais, n’étant pas plus appuyée que les autres
sur des raisons, elle ne pouvait être acceptée à défaut
de moyens de démonstration : aussi, depuis
longtemps, ces moyens étaient-ils ce que je cherchais
et ce que je demandais à toutes personnes que ce
sujet pouvait intéresser.
Jusqu’en i 838, mes demandes, à cet égard, avaient
été presque sans succès, c’est-à-dire que ies voyageurs
qui nous ont procuré quelqu’un de ces Oiseaux, dans
les parages du cap Horn, avaient malbeureusement
toujours négligé de nous rapporter un Chionis enliei'
et conseryé dans l’esprit-de-vin, ou même les viscères
à part et les parties principales du squelette. Alais,
à l’époque des -vacances de l’année i 8 3 8 , ayant en
l’occasion de faire un petit voyage à Abbeville, j ’eus
le plaisir de recevoir de AI. Bâillon, correspondant
zélé et bien méritant de notre muséum, aussi bien
qu’observateur fort éclairé dans plusieurs parties de
la zoologie, et surtout dans l’ornitliologie, le tronc