mais toujours, comme ses pi'édécesseurs, sans donner
aucune raison de ce singulier rappi ochement, et
probablement, parla seule considération de la forme
du bec, qui n’a cependant rien de celui des Gallinacés,
si ou l’examine avec attention.
Cependant un individu de cette espèce d’Oiseaux,
si rare alors dans les collections zoologiques, qu’aucun
peut-être des ornilbologistes cités ne l’avait
vu, si ce n’est ceux d’Angleterre, fut rapporté,
en 1824, par MM. Quoy et Gaimard, de l’expédition
de cifcumnavigalion de M. de Freycinet , et déposé
daus les collections du muséum d’bistoire naturelle
de Paris. Dès lors, les ornilbologistes français purent
s’assurer par eux-mêmes, et de v is u , des rapports
naturels de cet Oiseau , sur lequel en outre MM. Quoy
el Gaimard donnèrent quelques détails de moeurs,
en même temps qu’ils en firent paraître une assez
bonne figure, dans l’atlas de leur Voyage publié eu
J 824 (Pl. 3o, p. i 3 i j.
M. Vieillot en publia une autre d’après le même
individu cependant, l’année suivante, 1825, dans sa
Galerie d’Oiseaux rares, pl. 2 5 8 , mais sans rien
clumger à ce qu’il avait dit précédemment de cet Oiseau.
Aussi M. l’abbé Ranzani, daus la partie oruitbo-
logiquede ses Éléments de zoologie, ne le crut-il pas
encore assez connu pour le classer défmilivemenl,
el il le mit avec les genres Céréopsis, Grebifoulque,
daus un cbapitre d ’incertæ sedis, ce qu’imita à peu
piès M. G. Cuvier en 1829, c’est-à-dire dans la seconde
édition de son Règne animal, en mettant les
geni'es Chionis, Glareola et Pbénicoptère à la lin des
Échassiers, et disant que cbacun d’eux pourrait être
le type d’uue petite famille. Comme ses prédécesseurs,
il ne donne pas non plus la raison de cette manière
de voir, évidemment fort peu admissible. Cependant,
avant la publication de cette seconde édition du Règne
animal de M. Cuvier, la seule où il soit question
du Cbionis, MM. Lesson et Garnot avaient apporté,
de leur voyage de circumnavigation avec M. le capitaine
Duperrey, un nouvel ecbantiilon de cette espèce
curieuse; ils nous avaient même appris quelque
cliose de son organisation intestinale, e t , entre
autres, que l’intestin grêle était pourvu de deux coecums
et qu’il y avait un gésier à l’estomac, loule-
fois M. Lesson, dans la première édition de sou
Manuel d’ornithologie, publiée en 1828, continuait
de placer ce genre à la fin des Graiioe, dans une
làmille particulière qu’il nomma Chionidées au lieu
de Coléorarnphes.
Malgré cela, les ornithologistes systématistes ne
croyaient pas encore cet Oiseau suffisamment connu
pour qu’il fût possible de lui assigner une place définitive.
Bien plus, Wagler lui-méme, dans son S js-
tema aviuni, publié cependant en i 83o , revient encore
à l’opinion ancienne, et le i-ange à la fin de
son quatrième ordre, celui des Gallinacés, dans la
famille des Poules d’eau, entre les Foulques qui la
terminent et les Colombes qui commencent l’ordre
suivant.
M. Isidore Geolfroy Saint-Hilaire, conduit a cela