.Suivant M. Les.son , c’est un oiseau farouche, el
cependant celui qu’a observé M. Botta s’est laissé
prendre à la main; peut-eHre, il est vrai, par fatigue.
Sou vol, d’après le témoignage de ce dernier observateur,
ressemble tout à fait à celui du pigeon; ce
que l’on pouvait présumer de la forme et de l’étendue
de ses ailes; et c’est sans doute ce qui a porté
les marins à lui donner le nom de pigeon du Cap.
M. Lesson nous dit cependant que le vol du Chionis
est lourd et peu analogue à celui des oiseaux de
haute mer, ce qui s’accorde encore avec les observations
faites par les naturalistes de la Bonile.
On dit qu’il haute les rivages, cherchant sa nourriture,
(¡ui consiste, suivant les observateurs cités, en
coquillages et en animaux morts. Ce qui est certain ,
c’est que M. Botta a trouvé dans l’estomac de celui
qu’il a dépouillé , de petites pierres.
Quant à la puanteur de sa chair, fait signalé par
Forster, MM. Quoy et Lesson assurent que les individus
observés par eux ne leur ont offert rien de
semblable; et M. Botta, en préparant la peau du s ien,
ne paraît pas non plus s’être aperçu de cette particularité.
Toutefois, comme Forster a toujours été regardé
comme un observateur exact et consciencieux,
on ne peut douter du fait qu’il rapporte; et alors il
faut supposer, avec M. Quoy, que l’individu qu’a
points (les mers australes; et M. Lesson, dans la Zoologie du
Voyage autour du monde, du capit. Duperrey, dit aussi (pi’on l ’a
rencontré au sud de la terre de Diémen , de la Nouvelle-Zélande
et de la Nouvelle-Hollande , mais sans citer aucune autorité.
VU le compagnon de Cook, s’élait nourri de quelque
charogne, et que sa chair en avait pris la mauvaise
odeur, comme cela arrive pour d’autres oiseaux et
entre autres pour les vautours. C’est en effet ce qu’avait
reconnu Anderson , autre compagnon de Cook, sur
des individus différents. On ne connaît du reste
rien sur la génération de ces oiseaux, ni comment
ils nichent , ni combien ils pondent d’oeufs, peu
de navigateurs ayant visité la Terre des Etats, où est
sans doute leur retraite habituelle. Malgré c e la , ce
que nous savons aujourd’bui de l’organisation du
Chionis est tout à fait suffisant pour déterminer ses
rapports naturels.
Prenant d’abord en considération le sternum et
ses annexes, comme l’élément le plus certain pour y
parvenir, comme nous l’avons montré depuis plus de
vingt-cinq ans dans notre mémoire sur ce sujet, nous
voyons qu’il ne peut y avoir aucune comparaison a
faire entre l’appareil sternal du Cbionis et celui des
Pigeons, des Gallinacés, des Poules d’eau parmi les
Échassiers, et enfin des Palmipèdes autres que les
espèces du genre Larus.
Avec les Pigeons, il est évident qu’il n’y a aucun
rapport ni dans la forme, ni dans la proportion des
parties ; les deux écbancrures postérieures sont beaucoup
moins disproportionnées et bien plus terminales,
le bord latéral étant plus long; aussi donne-t-il articulation
à six côtes sternales, au lieu de quatre seulement
comme dans les Pigeons; le bréchet moins
arrondi et moins avancé dans son angle antérieur ;