Les tarses sont réticulés, noirâtres, et les ongles
noirs.
 l’exception du Hobereau Moineau, Falco coe-
ru/rscens, avec lequel il a de l’analogie sous le rap-
j)ort du système de coloration, le faucon de la Gironnière
est , sans nul doute, le plus petit Oiseau de
proie que l’on connaisse. La longueur totale du mâle
n’est que de seize centimètres et celle de la femelle
de dix-sept centimètres environ.
L’un et l’autre portent la même livrée.
Cette jolie espèce provient de Luçon (îles Philippines).
M. de la Gironnière, à qui nous la devons et
à qui nous l’avons dédiée, nous a donné en même
temps quelques détails relatifs à ses habitudes naturelles
et à son genre de vie. Elle est excessivement
rare à Luçou et ne s’y montre que pendant la saison
du printemps. M. de la Gironnière nous a assuré ne
l’avoir jamais observée qu’à cette époque de l’année.
Il paraîtrait, d’après cela, qu’elle n’y est que de passage,
et ce qui contribuerait encore à le prouver,
c’est qu’elle n’y fait pas ses nichées. Le lieu et les
circonstances de sa reproduction sont donc des points
qui demeurent ignorés. Elle fait sa demeure habituelle
dans les grands bois et on la voit toujours perchée
sur les rameaux secs des arbres les plus élevés. Celte
habitude, qui rappelle tout à fait celle des Pies-Griè-
cbes, provient sans doute du même motif. L ’Oiseau, de
celte position élevée qu’aucun obstacle n’environne,
embrasse par la vue un espace moins limité et peut
beaucoup plus aisément distinguer les insectes qui
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s’agitent autour de lui et auxquels il fait une chasse
continuelle. M. de la Gironnière qui plusieurs fois
a eu l’occasion d'ctudier ses moeurs au milieu des
forêts où il vit, ne l’a jamais vu s’attaquer aux petits
Oiseaux. C’est ce que l’on a également observé j)our
le Hobereau Moineau avec lequel il a, comme nous
l’avons déjà dit, des rapports de taille el de coloration.
Lue particularité intéressante que présente ce
Faucon, c’est rpfil ne se montre jamais seul; le mâle
est constamment accompagné de sa femelle el, à
l’exemple de certaines espèces des genres Perroquet
et Colombe, ce couple vit dans une union si étroite
que si l’on tue l’un des deux , celui qui reste ne cbei-
cbe pas à abandonner la place où il a perdu son compagnon.
Ce fait, qui coïncide parfaitement avec l’épo-
(|ue de l’apparition de cet Oiseau à Luçon, tendrait
à faire supposer que son passage dans cette île est
consécutif à l’accouplement, car les vrais Faucons
n’offrent d’exemple d’nne pareille sociabilité qu’à l’époque
des amours.
Observ. — Dans tout le grand genre Faico nous ne
connaissons point encore d’espèce dont le plumage
soit aussi brillant que celui du Faucon de la Gironnière.
Ce caractère est dû, ainsi qu’on le voit chez
certains de nos Oiseaux d’Europe, tels, par exemple,
que les Corbeaux, à la décomposition profonde des
barbes qui constituent les plumes et à la disposition
desbarbules qui,au lieu d’être divergentes, deviennent
parallèles à l’axe d’où elles émanent ; c’est même â
cette disposition qu’il faut attribuer non-seulémonl
Bonile. — Zool. Tome I. Partie i. 6