détache supérieui'enient par une petite tête arrondie,
servant d’articulation avec le fémur.
Le tarse, dont la longueur égale à peine la moitié
de la longueur du tibia, est, du reste, formé par un
os robuste et subtétraèdre sans indice de compression.
Les doigts qu’il porte sont également peu allongés;
aussi sont-ils formés par des phalanges en général
courtes, arrondies, peu arquées, les trois premières
du quatrième doigt presque égales entre elles.
Enfin toute la tête est aussi en général courte et
épaisse ; les fosses occipitales, temporales et susorbi-
taires étant très-prononcées.
Les mâcboires sont également robustes et peu allongées
, la supérieure commençant en haut par une
sorte de bourrelet traiisverse frontal, et f inférieure
par un os carré cour t , ayant ses apophyses larges et
égales. La mandibule elle-même présente des fosses
et des crêtes très-prononcées.
Je n’ai rien observé dans la myologie de cet animal
qui mérite d’étre signalé. Seulement les muscles du
cou, et surtout le digastrique de la tête, le moyen
pectoral, le temporal et le masseter m’ont paru dans
des proportions assez fortes, au contraire du muscle
accessoire du fléchisseur profond des doigts, qui
était cependant encore de médiocre grosseur.
Dans les organes de la digestion, nous noterons
que la langue, de la longueur du bec, avait la forme
d’une flèche, c’est-à-dire était triangulaire; qu’il n’y
avait aucune trace de jabot, et que le gésier était petit
et médiocrement musculaire; que le foie et la vésicule
biliaire étaient très-développés, et que f intestin,
dont la longueur totale était, surun individu femelle,
de ijOgS” avait deux coecums longs de 0,170"', à l’origine
du rectum et â o,o55 de l’anus , et un troisième
coecum impair de 8 millimètres seulement, à
0,340'" de f origine des coecums pairs, ou à o,53o'" de
la fin du gésier.
Les moeurs et les habitudes du cbionis nous sont
moins bien connues que son organisation. Nous
savons cependant que c’est un oiseau qui semble
pélagien, puisque celui qu’a observé M. Botta avait
été pris étant venu se reposer à bord de son bâtiment
, au 55® degré de latitude méridionale et au 64®
de longitude occidentale, pendant un vent de N. E.
assez fort. Celui de M. Garnot avait également été
pris à 80 lieues de la terre des Patagons la plus
voisine. C’est aussi dans ces parages que plusieurs
Cbionis se sont montrés, pendant deux ou trois jours,
autour de la corvette la Bonite ; le seul qui ait pu
être recueilli par ce bâtiment, a été tué par 54° de
lat. sud et par 6 i ‘ de long, ouest, à peu de distance
de la terre des États. Enfin celui que vient de rapporter
l’expédition de \Astrolabe a été recueilli aux
îles Powell, au 61° de latitude sud, environ. Cependant
il est beaucoup plus probable que c’est réellement
un oiseau de rivage et des parties les plus
australes de fAmérique (i).
( i) On lit pourtant dans l’article que M. Dumont a consacré .à
cet oiseau dans le Dictionnaire des sciences naturelles, que les
navigateurs l’ont trouvé à la Nouvelle-Zélande et sur d’autre.s.